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Le Roman de la Rose

Extrait de Le Roman de la Rose

Largesse était tenue en grande estime et grand honneur. Elle avait les sages et les fous absolument sous son pouvoir, tant elle avait fait par ses beaux dons. S'il s'était trouvé que quelqu'un eût pour elle de la haine, je crois pourtant qu'elle en eût fait son ami par sa façon d'obliger ; c'est pour cela que l'amour des riches et des pauvres lui était tout acquis. Un homme de haut rang est bien fou s'il est chiche. Un homme de haut rang ne peut avoir nul vice qui lui nuise autant que l'avarice : un homme avare ne peut conquérir ni seigneurie ni grand pays, car il n'a pas une...
Divine comedie

Extrait de Divine comedie de Dante

  Nous descendîmes sur le dernier bord du long rocher, à main gauche, et alors ma vue pénétra plus avant vers le fond, où, ministre du haut Seigneur, l'infaillible justice punit les falsificateurs, que là elle registre. Je ne crois pas que plus triste à voir ait été, en Egine, le  peuple tout entier malade, quand l'air devint si pernicieux, que les animaux, jusqu'au plus petit ver, périrent, et qu'ensuite, comme les poètes le tiennent pour certain, l'antique population se reproduisit de la semence des fourmis, - que triste était de voir, dans cette obscure vallée,...
Décaméron

Extrait de Décaméron de Jean Boccace

 Or le prince n'oubliait pas Restituta et l'aimable impression qu'il avait eue d'elle à première vue. Il se sentait mieux cette nuit, et, bien qu'on fût presque à l’aube, il résolut de passer quelques instants auprès de la jeune femme. Suivi d'un serviteur, il va discrètement à Cuba. Il pénètre dans la maison, se fait ouvrir sans bruit la porte derrière laquelle il sait que repose sa prisonnière, et, torche en main, entre dans la chambre. Il jette un regard sur le lit où dorment, enlacés et nus, les amoureux. On juge de sa colère soudaine. Sa fureur monta à un tel...
Tristan et Iseut

Extrait de Tristan et Iseut

Mon Dieu, murmura-t-il, est-ce possible ? Mes yeux ne me mentent pas. Seigneur! Je ne sais que faire : les tuer ou partir ? Il y a longtemps qu'ils vivent en forêt. J'ai raisonnablement toutes les raisons de croire que s'ils s'aimaient d'amour insensé, ils seraient nus. Et il n'y aurait pas cette épée entre eux. Ils se comporteraient autrement. Je voulais leur mort : je ne les toucherai pas et renonce à ma colère.Ils n'ont souci de fol amour. Je ne les frapperai pas : ils dorment. Si je faisais le moindre geste brutal,  je serais gravement coupable, et si j'éveille cet homme...
La Princesse de Clèves

Extrait de La Princesse de Clèves

Elle passa tout le jour des fiançailles chez elle à se parer, pour se trouver le soir au bal et au festin royal qui se faisait au Louvre. Lorsqu'elle arriva, l'on admira sa beauté et sa parure ; le bal commença et, comme elle dansait avec M. de Guise, il se fit un assez grand bruit vers la porte de la salle, comme de quelqu'un qui entrait et à qui on faisait place. Mme de Clèves acheva de danser et, pendant qu'elle cherchait des yeux quelqu'un qu'elle avait dessein de prendre, le roi lui cria de prendre celui qui arrivait. Elle se tourna et vit un homme qu'elle crut d'abord ne pouvoir...
Le vendeur de saris

Extrait de Le vendeur de saris

La lumière du pâle soleil d'hiver filtrait à travers les barreaux de la fenêtre et tombait en bandes claires sur le sol décoloré. Ramchand tenta de retrouver les pensées qui lui étaient venues la veille au soir, mais ne réussit à se rappeler que des formules dépourvues de sens. Il resta longtemps assis, l'esprit vide, sur la literie en désordre de son sharpai affaissé, à se gratter la base des orteils pour enlever la crasse et la peau [... ]

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