Avec « Le cercle des femmes » (Julliard), Sophie Brocas nous parle de transmission entre les générations, dans le contexte des funérailles d’une arrière-grand-mère. Rencontre avec une auteure qui rejoint le cercle très prisé des auteurs primés par le jury de Cultura.
Sophie Brocas : Une fierté personnelle parce
que l'histoire que je raconte dans Le cercle
des Femmes trouve son chemin pour résonner et toucher certains
libraires, certains journalistes et, je l'espère, les lecteurs. Magique !
Sophie Brocas : A l’occasion des funérailles d'une arrière-grand-mère, quatre générations de femmes sont réunies
dans la maison familiale. La découverte fortuite du secret de la défunte va
bouleverser cette petite tribu, faire voler en éclat la légende de
l'arrière-grand-père et conduire chacune de ses femmes à s’interroger sur son
lien à l'amour, à l'engagement, à la peur de l'abandon, à sa propre
singularité. C'est la benjamine de la famille, Lia, qui par ses questions
courageuses, va mettre à jour les
mécanismes inconscients de la transmission de génération en génération. Le cercle des femmes est aussi une
traversée du siècle au travers du regard d'une jeune fille de 20 ans qui veut
échapper à la « banquise sentimentale » dans laquelle sa mère, sa
grand-mère et son arrière-grand-mère se sont laissé prendre sans le
savoir.
3. Vous avez construit votre livre comme une galerie de portraits.
Principalement, des portraits de femmes. Pourquoi ? Pensez-vous que
ce sont elles, les « porteuses de mémoire », les « pourvoyeuses
d'histoire »?
Sophie Brocas : Ce n'est pas seulement une galerie de portraits de femmes. Un homme aussi s'y exprime, donne sa
version de l'histoire, retrace ses prises de conscience successives et admet
ses manques. Il dit sa part de vérité. Pour moi, cet homme est touchant parce
qu'il éprouve la même fragilité que les femmes.
Sophie Brocas : Ce n'est pas une autobiographie,
ce qui ne présenterait pas grand intérêt. Il y a naturellement des souvenirs personnels, des images en
mémoire, des odeurs éprouvées. Mais il y a aussi un récit produit par
l'imagination, des personnages inventés
qui vivent leur propre vie. Si le lecteur peut y trouver sa propre place, y
déployer sa propre inventivité, c'est magnifique.
Sophie Brocas : J’écris depuis des années, comme journaliste d'abord, comme
« nègre » ensuite. Auteur ou écrivain ? Je ne sais pas. Ce qui
m'attire c'est surtout de raconter une histoire.
Sophie Brocas : Le numérique ? Une prodigieuse
liberté pour apprendre, découvrir, échanger. C'est une révolution au moins
aussi importante que l'imprimerie à condition qu'on sache l'aborder avec
l'esprit critique nécessaire pour se protéger des abus potentiels qu'il permet.
Sophie Brocas : Parlons des livres de mon été.
Je citerai pêle-mêle « Au revoir là haut » de Pierre Lemaitre qui résonnait si bien avec la grande exposition
photo de Depardon sur les monuments
aux morts français, « Le collier rouge » de Jean-Christophe Ruffin dont j'ai adoré l'écriture retenue et
subtile, « L'Autre » de Sylvie
Gagnaire, un premier roman magnifique de tension et d'humanité, « La
vérité sur l'affaire Harry Québert » de Joël Dicker, une enquête parfaitement menée qu'on ne parvient pas à
lâcher. Mais il y a tant de merveilles...
Sophie Brocas : Une histoire d'amitié. Elle chemine et mûrit à l'intérieur de moi. J'ignore combien de temps durera la germination.
Propos recueillis par Olivia Phélip
>>Sophie Brocas fait partie des six auteurs qui ont remporté le Concours Cultura, dont voici le palmarès intégral : Un jeune homme prometteur de Gautier Battistella - Grasset; Constellation d’Adrien Bosc - Stock; Le cercle des femmes de Sophie Brocas - Julliard, Le clan suspendu d’Etienne Guereau - Denoël, La fractale des raviolis Pierre Raufast - Alma; Le bonheur national brut de François Roux - Albin Michel.
>>Pour plus d'informations, aller sur le site Cultura, et lire l'interview sur Viabooks de Jean-Luc Treutenaere, Directeur des relations extérieures de Cultura.
Paul Auster s'en est allé le 30 avril 2024.
Ce jeudi 25 avril, les fondatrices, Emmanuelle de Boysson, Carole Chrétiennot, Adélaïde de Clermont-Tonnerre, Stéphanie Janicot, Jessica Nelson
La cuvée 2024 de la 77e édition du Festival de Cannes ,qui se tiendra cette année du 14 au 25 mai, a été dévoilée par Thierry
Le Festival du Livre de Paris 2024 se clôture sur une note de succès avec 103 000 visiteurs et des ventes en hausse de 6%.