Sélection d'automne

Une rentrée au féminin

Les femmes sont légion en cette rentrée littéraire. De l'intime réaliste à la dystopie extraordinaire, en passant par les retours à l'Histoire, les femmes écrivent haut et fort. Découvrez notre sélection des têtes d'affiche à ne pas manquer.

Femmes, la rentrée littéraire vous aime ! En effet entre les plumes confirmées et celles qui se confirment, de nombreux romans sont l'oeuvre de romancières, qui décoiffent les usages. De l'intime réaliste à la dystopie extraordinaire, en passant par les retours à l'Histoire et les quêtes familiales, les femmes écrivent haut et fort. Découvrez notre sélection des têtes d'affiche à ne pas manquer.

1. Le voyage dans l'Est, de Christine Angot (Flammarion)

Le sujet du livre : Christine, âgée de treize ans, n’a jamais rencontré son père. Aussi, lorsque celui-ci accepte de la reconnaître et de la rencontrer, elle fais ses bagages pour Strasbourg avec joie ! Enfin avoir un père ! Mais rien ne va se passer comme prévu. Cette figure aimante tant attendu va révéler un homme odieux et incestueux. Le parcours d’une fille emprisonné dans la mécanique de soumission du viol parental.

Ce qui nous a séduit : La force poignante, déchirante, de ce récit. Le drame intime est décortiqué dans ses détails pernicieux, amenant à comprendre l’impasse psychologique de l’héroïne. Ce Voyage est aussi celui d'une nouvelle conscience et, pour l'écrivaine, une autre manière d'écrire sur  l'inceste qu'elle  a subi.

2. Rêver debout, de Lydie Salvayre (Seuil)

Le sujet du livre : Écrire à son auteur préféré pour lui faire part de ce qu’on pense de son œuvre, quelle idée séduisante ! Alors pourquoi s’en priver sous prétexte qu’il est mort ? Dans une quinzaine de lettres, une femme d’aujourd’hui interpelle Cervantès, le créateur de Don Quichotte. Dans cette correspondance fictive, elle l’interpelle, ironique, cinglante, ou même cocasse parfois ! Par sa plume, on ré-explore les aventures du chevalier, peut-être pour ainsi mieux comprendre notre époque à nous.

Ce qui nous a séduit : Le style épistolaire, traitée avec une audace et une maîtrise aujourd’hui peu commune. La posture qui invente l'adresse directe à un classique de la littérature, en le bousculant tout en lui rendant hommage.

3. Premier sang, de Amélie Nothomb (Albin Michel)

Le sujet du livre : L’histoire d’un petit garçon, qui traverse les épreuves de la vie, avant de se révéler en père aimant et inspirant. Ce parcours, narré comme un conte, est un hommage vibrant et sensible à la figure paternelle, qui se conduit à pleuisurs reprises comme un héros Le récit s'arrête au moment à la naissance d'Amélie Nothomb.  

Ce qui nous a séduit : Le texte peut-être le plus émouvant de la romancière, écrit juste après la mort de son père. Ce Premier sang coule dans les veines d'Amélie comme une force, uen signature. Ce père dont l'amour fut parfois rude, mais dont la figure incarne la dignité d'uen époque et d'un destin.  

4. Pas dormir, Marie Darrieusecq (POL)

Le sujet du livre : Être insomniaque. Un mal répandu, et assez embêtant. L’insomnie, c’est ce nouveau monde où vous êtes contraint d'errer alors que vous devriez être dans le monde des rêves, quand votre cerveau vous enchaîne au réel. Mais n’est-ce pas l’occasion d’explorer la réalité sous un autre angle ? L’auteur nous relate ici vingt ans d’insomnies, vingt de voyages, de lectures, de découvertes. Elle fait sien ce monde redouté, et nous emmène dans ce dédale de mots et de lieux.

Ce qui nous a séduit : La richesse de ce livre, née d’un thème particulier, et très bien exploitée. De nombreuses références littéraires.

5. La définition du bonheur, de Catherine Cusset (Gallimard)

Le sujet du livre : Deux femmes, que tout oppose, voient leurs destins s’entrelacer par l’action d’un lien mystérieux. Clarisse, hédoniste, passionnée par l’Asie, et Eve, réfléchie, en couple stable. En narrant la vie de ces deux héroïnes, l’auteure propose une exploration des années quatre-vingt à nos jours, et de l’évolution du rapport des femmes à leurs corps.

Ce qui nous a séduit : La pluralité des lieux décrits, les thèmes abordés, tels que l’amour, la maternité, la vieillesse. La photographie croisée de ce qu'est d'être une femme, de part et d'autre de l'Atlantique. Ces histoires servent de miroir au monde contemporain. 

6. Rien ne t’appartient, de Natacha Appanah (Gallimard)

Le sujet du livre : Tara est une femme effondrée suite à la mort de son mari. Mais de la solitude du deuil commence à surgir des souvenirs. Des souvenirs de sa vie d’avant, où elle était une petite fille pleine de joie. Une petite fille qui était heureuse au pays de l’enfance, croyant que son bonheur serait éternel. Mais un drame a surgit, transformant à jamais son identité.

Ce qui nous a séduit : Le rythme de l’écriture, comparable à une musique. Les évènements s’harmonisent sans accrocs, se suivent, se reposent et repartent au galop; Natacha Appanah est une conteuse, dony la profondeur s'affirme au fil des livres.

7. Seule en sa demeure, de Cécile Coulon (L'Iconoclaste)

Le sujet du livre : Au XIXe siècle, une toute jeune fille se plie aux convenances d’un mariage arrangé. Elle devient ainsi l’épouse d’un homme riche, mais froid, et la maîtresse d’une vaste demeure qui lui semble hantée. Car son mari a eu une première femme, décédé juste après ses noces. La peur rôde autour de la jeune épousée, mais l’arrivée d’Émeline va tout bouleverser. Les murs menaçants de la maison se feront le théâtre de non-dits, chassés-croisés, et désirs secrets...

Ce qui nous a séduit : La poésie qui se dégage de ces pages. Les codes du conte gothique y sont réunis, mais l’œuvre sait se distinguer des classiques par une histoire riche en révélations. La langue de Cécile Coulon, qui coule de manière hypnotique. Une jeune écrivaine qui a mûri et qui est en train de devenir majeure au sein des lettres françaises. Cécile Coulon ne va pas longtemps rester seule en sa demeure littéraire.

8. Simone, de Léa Chauvel-Lévy (L'Observatoire)

Le sujet du livre : Le Paris d’après-guerre vibre au diapason des artistes. Entre les librairies et les hôtels, la jeune Simone navigue. Parmi les Dadas, à la fois fascinants et irritants, elle croise le regard d'André Breton. Cette rencontre fera d’eux ce qu’ils sont appelés à être : des amoureux, des artistes, des exaltés, des révoltés. Et par-dessus tout, des apôtres du Surréalisme.

Ce qui nous a séduit : La bouillonnante atmosphère de l’époque si riche artistiquement. La dure réalité de la condition féminine y est dépeinte sans fard. Le magnétisme des amours intenses, la sévérité des chutes quand le rêve se termine.

9. La maison des solitudes, de Constance Rivière (Stock)

Le sujet du livre : Une jeune fille souhaite se rendre au chevet de sa grand-mère mourante. Mais voici que l’autorité maternelle s’y oppose. Pourquoi refuser cette visite ? Mais la question est interdite. Toutes les questions ont toujours été interdites dans cette famille. Ne jamais rien demander. Motus et bouche cousue. Derrière ce silence forcé, plusieurs générations de femmes se relaient les non-dits, les chagrins, la culpabilité. Que cachent ces bouches fermées ? Comment une fille pourra-t-elle briser ce cycle du secret ?

Ce qui nous a séduit : L’élégance du style, qui nous fait remonter les générations avec brio. Une fresque familiale, axé sur l’héritage et la transmission de femme à femme. Le "non-dit" du livre concernant l'écrivaine et son écriture.

10. Le rire des déesses, de Ananda Devi (Grasset)

Le sujet du livre : Dans le Nord de l’Inde, au fond d’un quartier misérable, est née Chinti. Fille d’une prostituée, elle devient la protéger de Sadhana, femme transgenre rejetée. Un jour, un swani, un homme de Dieu adulé dans les temples, tombe amoureux de Chinti. Il la kidnappe, persuadé qu’elle est une déesse, et l’emmène sur la route du pèlerinage de Bénarès. Il ne se doute pas que la famille adoptive de la jeune fille le poursuivra, résolue à la libérer.

Ce qui nous a séduit : La force de vivre qui anime les personnages, malgré la profonde cruauté de leur milieu. Un cri de révolte contre l’injustice et les violences faîtes aux femmes. Une énergie puissante qui ouvre la porte des possibles, même lorsque c'est impossible.

11. Saint Phalle. Monter en enfance, de Gwenaëlle Aubry (Stock)

Le sujet du livre : Connaissez-vous la vie de Nicki de Saint-Phalle ? Plasticienne autodidacte, peintre, sculptrice, réalisatrice de films, cette femme du XXe siècle a bien des leçons à nous raconter. Sa propre enfance fut traumatique, marquée au fer rouge par l’inceste et la maltraitance. Par sa détermination, et par son art sans pareil, elle reconquiert cette enfance, et s’exprime de tout son corps.

Ce qui nous a séduit : Les symboles artistiques, certains inventés, d’autre tirés du tarot, qui permettent de rentrer dans l’imaginaire riche et sans pareil de Saint Phalle. Le retour sur une vie et une oeuvre exceptionnelles. Le style de Gwenaëlle Aubry, qui cisèle ses phrases comme Nicky de Sant Phalle ses images.

12. Un tesson d'éternité, de Valérie Tong-Cuong (JC Lattès)

Le sujet du livre : Anna Gautier, pharmacienne et mère de famille, mène une vie paisible. Elle veille jalousement sur ce cocon si douillet où croit sa famille. Mais un beau jour tout s’effondre : son fils, adolescent sans problème apparent, se retrouve épinglé par la justice. Impuissante, Anna voit le cours de sa vie s’enrayer, et perd pied.

Ce qui nous a séduit : Le portrait d'une femme, qui dévoile peu à peu une violence refoulée. L’analyse sans complexe ni exagération de la machine judiciaire et des ses conséquences sur le noyau familial. La réflexion sur la maternité et sur l'impuissance des parents lorsque leurs enfants dérapent.

13. Plasmas, de Cécile Minard (Rivages)

Le sujet du livre : Dans un monde post-apocalyptique, l’humanité semble sur le déclin, mais trouve néanmoins une harmonie avec la Nature qui l’environne. Du fond des mers à la jungle surpeuplée, les personnages évoluent dans un monde muté, transformé, où leur propre nature paraît souvent floue. Cet ensemble de nouvelles offre un pas de côté dépaysant et salvateur.

Ce qui nous a séduit : L’univers vraiment créatif mis sur pied. La résonance de chaque histoire, qui  compose une musique aléatoire. Il faut accepter cette harmonie en  des-ordres.

14. L'éternel fiancé, d'Agnès Desarthe (Editions de l'Olivier)

Le sujet du livre : Le premier « Je t’aime » ne s’oublie pas, paraît-il. Mais quand il a été prononcé à l’âge de quatre ans, il est toujours surprenant de voir ce souvenir ressurgir. Surtout lorsque quarante ans se sont écoulés et que vous recroisez ce tout premier amour par hasard. Entre les deux, tant d’évènements sont survenus : une mère en mal de vivre, la vie secrète d’un gigolo, un mariage pour rire… L’histoire d’une vie, dans sa richesse ordinaire et extraordinaire.

Ce qui nous a séduit : Magnifique roman aux airs d’auto-fiction, où la narratrice nous prend par la main pour nous emmener dans chaque année de sa vie. La musique, si vivante et passionnée, qui imprègne le récit. La fantaisie d'Agnès Desarthe qui ressemble à l'amie qu'on aimerait toutes avoir.

15. Son empire, de Claire Castillon (Gallimard)

Le sujet du livre : Une mère élève seule sa fille, mais un beau jour elle rencontre un homme qui fait battre son cœur. Heureuse de ce nouveau cadeau de la vie, elle se laisse emporter par les mots d’amour de celui-ci. Mais sa petite fille, lucide, se rend bien compte que ce nouvel amoureux est en réalité menteur, manipulateur, obsessionnel. Impuissante, elle l’observe jour après jour aliéner sa mère, l’isoler, et bientôt la contrôler.

Ce qui nous a séduit : L’analyse fine et glaçante de l’ambivalence du regard d’un enfant, ainsi que des mécanismes pervers d’une relation toxique. Les ravages des passions destructrices.

16. Bellissima, de Simonetta Greggio (Stock)

Le sujet du livre : Dans l’Italie de la fin du XXe siècle, le fascisme n’est plus, officiellement. Mais pourtant la violence y est encore fortement enracinée. Une petite fille y vit ses années d’enfance, ans l’épreuve. Elle aime son pays, sa famille. Mais vivre ce quotidien de dureté devient de plus en plus impossible. Pour fuir les coups de son père violent, elle finira par s’enfuir.

Ce qui nous a séduit : Chaque personnage est parfaitement développé, avec sa propre histoire. Le portrait abrupt de cette page de l’histoire italienne. Le souffle toujours inspiré de Simotta Greggio qui écrit avec l'élégance du style italien et le lyrisme à la française. L'émotion contenue entre violence et liberté conquise. Une fresque qui parle à toutes les femmes.

17. La carte postale, de Anne Berest (Grasset)

Le sujet du livre : Une famille reçoit une étrange carte postale. Anonyme, elle ne cite que les noms de la famille de la mère, morts à Auschwitz en 1942. Vingt ans plus tard, la fille décide de mener l’enquête pour retrouver l’auteur. Fouillant chaque piste, faisant appel à un détective privé, elle remonte peu à peu la roue du temps. Elle rassemble ainsi toute l’histoire de sa famille, leur fuite de Russie, leur voyage en Estonie, puis l’arrivée à Paris, et l’horreur de la Shoah. Un mélange entre enquête, fresque familiale, et quête initiatrice.

Ce qui nous a séduit : L’incroyable cheminement temporel entrepris par l’auteur, où on suit le cœur battant un destin tragique, mais qui transmet également une richesse aux survivants du drame. La beauté du procédé, dont le point de départ est une écriture. De noms. Et de mots, rien que des mots. 

18. Revenir à toi, de Léonor de Recondo (Grasset)

Le sujet du livre : Magdalena a dû vivre des années avec l’absence de sa mère, disparue sans laisser de traces. Pour survivre à ce vide dans sa vie, elle a su emprunter mille visages pour sa carrière de comédienne. Mais lorsque trente ans après la disparition, elle reçoit un message lui disant que sa mère a été retrouvée, l’heure est venue de se mettre en route, et de d’affronter nue le passé.

Ce qui nous a séduit : Les émotions prenantes, que l’autrice sait merveilleusement nous transmettre. Une belle réflexion sur le lien mère-fille. La finesse de cette plongée dans l'histoire familiale, toute en retenue et sentiments contenus.

 

19. Son fils, de Justine Lévy (Stock)

Le sujet du livre : Antonin Artaud a été écrivain, essayiste, acteur , metteur en scène, peintre. Mais ce génie touche-à-tout a également passé sa vie à lutter contre la douleur et la maladie. Ce livre est le journal fictif de sa mère. Une mère inquiète pour son fils, affrontant sa folie, encourageant son talent, l’aidant à affronter ses nombreux internements.

Ce qui nous a séduit : Le point de vue intimiste sur la vie de cet artiste, sans glorification, mais avec l’amour maternel sans limite. Une belle interrogation sur le line entre l'amour d'une mère et l'éclosion du génie, malgré la souffrance et la folie. La promesse d'une aube dans limite. 

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