Promenade

FIAC 2010: L' art en toutes lettres

La Fiac n'est pas seulement l'une des plus grandes foires d'art contemporain au monde, elle est aussi un parcours semé d'émotions et de surprises, un territoire de découvertes. Sans dévoiler les grands moments de cette manifestation phare, nous vous invitons à une promenade autour de quelques oeuvres qui utilisent les mots à la lettre et la langue comme un geste. Une tendance " scripto-lyrique" qui est un des courants de l'art contemporain présent cette année, et qui ne pouvait nous laisser indifférents. Quand le mot devient signe...

 [image: 2,m,g] [image:3,,m,g][image:4,,m,g]Cette année, la Fiac rassemble 195 galeries d’art moderne et d’art contemporain, venues de 24 pays, dont 63 galeries qui participent pour la première fois ou sont de retour, comme la Gagosian Gallery ou Cheim & Read. Un tel casting est la preuve que la célèbre manifestation parisienne est en train de devenir l'une des premières au monde. Est-ce la crise américaine ? Ou l'ébullition créative de Paris qui a su attirer de nombreux artistes? Toujours est-il que Paris prend la tête en matière d'art contemporain et que la Fiac 2010 s'annonce comme un très grand cru. La réponse du marché sera-t-elle à la hauteur? Si l'on en croit certains collectionneurs, Paris est redevenu une place pour vendre et acheter.

 

La Fiac au carrefour de la création

Jennifer Flay, la  commissaire générale en est convaincu et elle n'a pas manqué de souligner que , "conçue dans un esprit de continuité, la FIAC confirme les principes fondateurs de son identité : sa vocation généraliste qui la conduit à proposer un panorama équilibré de l’art moderne, de l’art contemporain et de la création émergente ; son ouverture à la diversité des pratiques artistiques, comme en témoignent les projets extérieurs dans le Jardin des Tuileries, son programme de performances, ou encore l’inauguration cette année d’un cycle de films d’artistes ; enfin, son souci d’une qualité et d’une sélectivité artistique toujours renforcées.". Tout un programme qui se découvre en de multiples formes d'expression, plaçant l'art en arbitre de la création en général. On ne peut que s'en réjouir. C'est peut-être l'intelligence de la Fiac que d'avoir su transformer une foire en gigantesque happening artistique. Et de  proposer une vaste déambulation dans la ville entre le Grand Palais, le jardin des Tuileries et La Cour Carrée du Louvre : quand on a la chance de disposer grandeur nature d'un décor royal, pourquoi se priver de l'utiliser en toile de fond de  l'art contemporain ?

 

Les mots et les signes

A Viabooks, nous avons choisi de chausser nos lunettes de fous des mots, et nous avons retenu quelques oeuvres parmi l'abondance" immensément immense " des présentations des galeries. Des oeuvres qui ont choisi de dire plutôt que de montrer. Un parti pris qui interpelle et conduit le spectateur-lecteur à imaginer le sens, tout comme à dépasser la représentation des images. Tels des calligraphes modernes, certains artistes travaillent les mots comme des objets cinématographiques, cherchent dans le signe la trace de sa forme.

Parfois, certains reprochent à cet art son bavardage, comme si l'art se devait de rester silencieux. D'autres aiment y retrouver la tradition ultime, où l'essence même de l'expression fut le mot sacralisé.

 

La danse des mots

Roland Barthes écrivait sur cette inévitable distorsion entre le réel et sa représentation, fenêtre ouverte sur la narration :" Lorsque je suis dans ma chambre, je vois ma chambre, mais déjà, est-ce que voir ma chambre, ce n’est pas me la parler ? De ce que je vois, qu’est-ce que je vais dire ?".

Les artistes qui choisissent de représenter le langage montrent à quel point le réel n'est jamais regardé pour ce qu'il est, mais dans la subjectivité de son interprétation. Ils délivrent ces messages qui ne signifient pas ce qu'ils semblent dire.  Dans une société qui survalorise l'image, la plus grande des provocations n'est-elle pas d'aller au delà de celle-ci et de proposer une poésie plastique ? De chercher par les lettres le signe de l'intelligibilité , tout en préservant son entier mystère? Au commencement était le verbe, et puis vint ensuite la danse des mots sur la corde de la vie.

 

Références des photos de haut en bas :

Tout en haut :

Affiche de la Fiac

En haut : 

Claire Fontaine, Foreigners evrywhere in yiddish, 2010, Galerie Dvir Gallery (Tel Aviv)

Au milieu:

Olivier Millagou, One percent painting ( Jesus is coming) 2009, Galerie Baumet- Sultana

En bas :

Lawrence Weiner,Many different things at many different place at many different times, 2009, Galerie Dvir Gallery (Tel Aviv)

En savoir plus

Fiac : Du jeudi 21 au dimanche 24 octobre 2010

Grand Palais:  de 12 hà 20h

Cour Carrée du Louvre: de 12 h à 21h

Jardins des Tuileries : de 7h30 à 19h30

A noter : la participation des galeries Lafayette pour soutenir les jeunes artistes

www.fiac.com

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