La romancière Emmanuelle Pirotte associe l'aventure à « la joie de la découverte, du voyage géographique et intérieur. » L'auteure de Les reines (Le Cherche-Midi, 2022), son dernier livre publié, répond aux questions d'Agnès Séverin, recueillies pendant le dernier Festival Etonnants Voyageurs de Saint-Malo, port d'attache des écrivains en quête de grands horizons.
Portrait d'Emmanuelle Pirotte-Wikipedia
La romancière Emmanuelle Pirotte répond à nos questions. Son dernier ouvrage paru est : Les reines (Le Cherche-Midi, 2022)
-Emmanuelle Pirotte : Pour moi, le festival est d’abord associé à la Bretagne, une région qui éveille mon imagination depuis toujours, comme tous les pays de langues et de cultures celtiques. Ce sont des lieux dans lesquels, pour une raison inconnue, je me sens chez moi. Etonnants voyageurs, c’est bien sûr Michel Le Bris, que j'ai découvert jeune, comme « passeur » à travers ses traductions de Stevenson et ses travaux sur cet écrivain qui a profondément marqué mon enfance et ma conception du romanesque et de la fiction.
Enfin, le festival de Saint-Malo incarne l’ouverture, le décloisonnement, une liberté qui ne s’encombre pas des traditionnelles étiquettes liées aux genres littéraires. On y célèbre la littérature dans toutes ses acceptions, dans la joie de la découverte, du voyage géographique et intérieur.
-E.P. : Je ne suis venue qu’une fois, en 2019. Je me souviens d’une rencontre très vivante avec Anne-Marie Garat, d’un moment partagé avec Cathy Dias-Montagnon, une blogueuse littéraire talentueuse et passionnée, une fan du festival.
-E.P. : Plutôt qu’une définition, j’évoquerai un roman de Jack London qui s’intitule Le vagabond des Etoiles. Il y est question d’un homme emprisonné, maintenu immobile dans une camisole de force. Son esprit s’échappe et voyage dans le temps et l’espace. En état de conscience modifiée, le prisonnier est un témoin de la Crucifixion, un gamin lors de la traversée de pionniers vers l’Ouest, ou encore un viking à bord d’un vaisseau de guerre. Ce roman très puissant est un hymne au pouvoir de l’imagination et de la fiction ; elles sont des défis lancés à l’injustice, à la folie et à la mort. London célèbre le voyage intérieur comme voie royale vers la liberté.
Sur les ruines de nos civilisations, un nouveau monde s'est bâti. L'humanité a renoncé au progrès matériel et retiré au sexe masculin ses anciens privilèges. Les royaumes sont désormais gouvernés par des femmes, autant de Reines que l'épreuve du pouvoir révèle parfois autoritaires et souvent rivales.
Dans ce monde aux immenses espaces sauvages, des groupes de nomades, artisans, chasseurs et comédiens se croisent sur les vestiges des routes d'autrefois. Parmi ces communautés, celle des Britannia, où les jeunes Milo et Faith brûlent d'un désir réciproque et néanmoins interdit. Leur attirance va provoquer le bannissement de Milo. Commence alors pour le jeune homme une longue errance à travers les terres du Nord ; mais si Milo espère retrouver Faith, il n'imagine pas combien son voyage obéit aux lois de la destinée – ce grand compas qui, toujours, nous entraîne vers nos origines.
Sous la surface agitée de l'épopée, Emmanuelle Pirotte installe le décor et les enjeux de la tragédie antique. Jalousies, tensions amoureuses, filiations cachées, prophéties et vœux de vengeance électrisent les personnages qui se donnent à toutes les passions. Et l'on retrouve enfin, loin des potions prudentes et morales, la plus aberrante et la plus formidable des littératures.
Le journaliste et écrivain Bernard Pivot, qui a fait lire des
Paul Auster s'en est allé le 30 avril 2024.
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