MÉMOIRES D’UN JEUNE HOMME RANGÉ (édition illustrée d'après les aquarelles de HERMANN-PAUL, enrichie d'une note de Paul Acker)

  • Année de publication : 2018
  • Chez : Hermann-Paul
  • Genres :
    Biographie
    Littérature étrangère
    Théâtre
    Poésie
  • Nombre de page : 256 pages
  • Prix éditeur : 1,99
  • ISBN : B078TKNLWM
  • Source : Amazon

Résumé

Une enveloppe savoureusement légère qui cache un cœur croquant d’ironie et de subversion


Pourquoi republier aujourd'hui les Mémoires d'un jeune homme rangé ?

Pour le plaisir immédiat de lecture d'abord : Tristan Bernard écrit sec et drôle, peint un personnage en trois touches, noue et dénoue les fils de son histoire avec une habileté de maître qui connaît son métier sur le bout des doigts.
Bien sûr, savoir si, finalement, Daniel, le fils unique de la maison "Henry, laines et tissus", rue Lafayette, réussira à épouser Mlle Berthe Voraud dont le père porte une barbe impressionnante, affiche des opinions bonapartistes et semble jouir d'une grosse position… n'a pas de quoi nous bouleverser l'âme.

Mais, l’essentiel est ailleurs : sous la légèreté apparente du récit perce, comme toujours chez Tristan Bernard, l'œil acéré d'un observateur impitoyable des mœurs bourgeoises.
Le portrait d’un jeune homme, incapable de se révolter, englué dans le conformisme (au point de n’imaginer d'autre avenir que les chaînes d'un mariage qui le clouera un peu plus dans son immobilisme), aurait pu virer au pathétique… si Tristan Bernard n'avait pas l'élégance d'en rester toujours à l'ironie, parfois douce et le plus souvent très méchante.

Ces Mémoires d’un Jeune Homme Rangé procurent la même jubilation qu'une pièce de Labiche : pas un temps mort, un éclat de rire par page et, comme sans y toucher, les traits les plus acérés contre nos ancêtres les bourgeois, à l'époque, fort satisfaits de l'être.
Tristan Bernard : « a l’observation minutieuse et analytique. Il scrute le cœur humain à coups d’épingles. Il le fouille de ses ongles courts, avec le plaisir aigu et chatouilleur qu’on ressent à gratter un bouton. » (Francis de Croisset, La Presse, 1900)

Les Mémoires d’un Jeune Homme Rangé, c’est donc avant tout un témoignage de premier ordre, une photo à la fois désuète et fidèle des rouages sociaux et psychologiques des milieux petits-bourgeois de la toute fin du XIXe siècle : celle d’une vie parisienne futile et oisive pour les privilégiés… juste avant la boucherie de 1914.

Tout cela peut sembler lointain au lecteur actuel. Pourtant, ces personnages sont si proches de nous. Qui ne connaît pas un "Daniel Henry" moderne, sans cesse préoccupé du regard que les autres portent sur lui, incapable de s’affirmer, cherchant son personnage, comme un comédien qui ne sait pas quel costume endosser pour jouer le rôle de sa vie, et qui, comme lui, passe à côté, pour s’enliser, rassuré, dans le confort étriqué de la norme sociale.

Les Mémoires d’un jeune homme rangé (1899), est le 1er roman en solitaire d’un écrivain qui ne s’y était risqué, jusque-là qu’accompagné de prestigieux confrères (Courteline, Georges Auriol, Jules Renard, Pierre Veber…), préférant écrire des pièces de théâtre et mettre en valeur ses qualités de dialoguiste.

Tristan Bernard (1866 - 1947), débute dans les lettres en 1891, à la Revue Blanche. Sa première pièce, "Les Pieds-Nickelés" (1895), connaît un vif succès. Auteur d'une vingtaine de comédies et d'autant de romans, sa carrière semble être exempte d'échec.
Pour Léon Blum, son ami, « Tristan Bernard n'est pas un amuseur de profession, un plaisantin volontaire détenant et exploitant le secret de divertir interminablement le public par les mêmes tours. Il est un écrivain-né »

Il n'est pas un dictionnaire de citations dans lequel Tristan Bernard ne soit cité. Mais ses célèbres traits d’esprits ont injustement laissé dans l’ombre une œuvre où le sens aigu du jeu de mot et de l’humour corrosif se déploient au fil des pages.

L'indulgence sans illusion de Tristan Bernard se trouve résumée ici : arrêté en tant que juif pendant la seconde guerre, il dit, alors qu'on l'emmenait au camp de Drancy : « Jusqu'ici nous avions vécu dans la crainte. Maintenant nous vivrons dans l'espoir.

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A propos de l'auteur
Tristan Bernard
Tristan Bernard, nom de plume de Paul Bernard né à Besançon le 7 septembre 1866 et mort à Paris le 7 décembre 1947, est un romancier et auteur...

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