«Histoires du soir pour les adultes qui ont peur du noir»

Anne-Charlotte Sangam: des récits pour aider à bien dormir

En plein confinement, le premier livre d'Anne-Charlotte Sangam, «Histoires du soir pour les adultes qui ont peur du noir» (Leduc), tombe à point nommé : ce recueil d'histoires courtes agrémentées de rituels ciblés est un formidable outil pour se détresser avant de s'endormir. Une potion presque magique pour prendre de la hauteur, oublier les tracas du quotidien et décoller vers de doux rêves. Rencontre avec une conteuse inspirée. 

Éditrice indépendante, Anne-Charlotte Sangam signe son premier livre Histoires du soir pour les adultes qui ont peur du noir (éditions Leduc). Nous y découvrons un monde peuplé de récits sous forme de contes porteurs de messages aux grandes vertus. Chaque lecteur y puisera une source de relaxation méditative, pour s'endormir en douceur. Idéal par temps de crise sanitaire et d'inquiétude ambiante. Anne-Charlotte Sangam elle-même adepte du "travail sur soi", a trouvé le ton juste, ni trop mystique, ni trop simpliste. Viabooks a rencontré cette auteure qui connaît bien la magie des livres.

Viabooks : Qu’est-ce qui vous a donné envie d’écrire ce livre ?

-Anne-Charlotte Sangham : L’idée est née lors d’une discussion avec Sophie Rouanet, mon éditrice. Lorsque on est enfant, on a droit à des histoires le soir, c’est un rituel. Pourtant une fois adultes, on s’en passe, même si on le reproduit avec ses propres enfants. Je voulais proposer des histoires pour reprendre ce rituel, mais pour les adultes. Eux aussi ont besoin de cette transition entre l’état de veille et le sommeil. J’entends beaucoup de gens dire qu’ils n’ont pas le temps de lire ou qu’ils s’endorment au bout de deux ou trois pages. C’est pourquoi je suggère des histoires courtes : les plus longues font entre six et sept pages. Il y en a trente en tout. Pour chacune, il y a un personnage, une situation différente

Pouvez-vous nous en dire plus sur les sources de vos histoires ?

-A-C. S. : J’ai voulu déployer des contextes précis, réels. Je me suis donc inspirée de certains lieux, comme la Bretagne. J’ai écrit une bonne partie pendant le confinement, au moins j’ai eu l’occasion de me centrer sur le travail ! Évidemment, la difficulté a été le manque de nouveauté extérieure pour nourrir l’écriture. Certains personnages venaient naturellement, d’autres avaient besoin d’être cherchés pour prendre corps. Pendant la conception, je m’étais posée la question de m’inspirer de contes existants dans plusieurs cultures. Mais finalement j’ai choisi de faire appel à mon propre imaginaire, faisant parler tantôt des hommes, tantôt des femmes. Je voulais que les lecteurs puissent s’identifier. Ce n’est ni un manuel de développement personnel, ni un ensemble de métaphores, mais bien de la fiction. Ainsi, les personnages incarnent chacun une émotion : la peur, la colère, le doute, la difficulté à s’ouvrir à l’imprévu…

Quelle est votre histoire préférée ?

-A-C. S. : Mon histoire préférée est peut-être L’envol des hirondelles , qui parle de liberté. Mais je les aime toutes. Selon son humeur on peut se sentir « appelé» par l'une au l'autre. Vous avez envie d'apprendre à cultiver la joie ? Lisez le récit Les vagues de Matteo. Le désir de méditer ou d'apprendre à prêter attention aux petites choses de la vie ? Dirigez-vous vers Un ballet de lilas ou vers La maison de Dominique. Vous cherchez à accueillir l'imprévu ? Lisez La décision de Julien. J'ai un petit faible aussi pour l'histoire Les vignes de Paul, qui vous apprend comment cultiver la gratitude. J'ai imaginé en fin de livre d'ailleurs un carnet de gratitude, car le soir, avant de s'endormir, penser avec gratitude aux belles choses de sa journée est apaisant.

Vous êtes passionnée de yoga et de sophrologie. Cela vous a-t-il guidé ?

-A-C. S. : La sophrologie se retrouve dans le souffle du texte à mon avis. Chaque histoire a sa petite musique. Entre les récits du recueil, des rituels sont proposés : pause méditative, exercices de respiration....

Par exemple, je propose un exercice de respiration, utilisant un mudra, une posture des mains et des doigts effectuée en yoga. Étant moi-même passionnée de yoga kundalini, je suggère ces rituels pour permettre de s’apaiser. Après la sortie de mon livre, deux libraires m’ont dit avoir essayé et constaté le bien que ça leur faisait ! Il y a même une professeure de yoga qui m’a raconté avoir commencé un cours par la lecture d’une des nouvelles, je n’y aurai pas pensé ! On peut avoir des journées stressantes, être piégé par ses angoisses le soir. Mon souhait est d'aider les lecteurs à accueillir leurs émotions, à apaiser le corps, comme l’esprit.

>Anne-Charlotte Sangam, Histoires du soir pour les adultes qui ont peur du noir, Leduc Editions, 14,90 euros

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