Le regain de l'Empire américain ?

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Olivia Phélip

On a longtemps réduit l’Amérique aux Etats Unis, le pays qui faisait rêver et nous abreuvait de ses grandes plumes symboles d’une grandeur abrupte, de Ernest Hemingway à William Faulkner en passant par John Steinbeck.

Puis, le prestige de l’oncle Sam s’est émoussé, la nouvelle génération d’écrivains a brillé par ses best sellers écrits comme des séries télé : romans noirs avec tireurs en rafale, bluettes à l’eau de rose avec histoires d’amour en série, récits sur l’abîme des temps modernes…

 

Mais parallèlement les fêlures annoncèrent une nouvelle sorte de littérature, avec de nouvelles voix comme Jonathan Franzen ou Paul Auster. Car si les Etats Unis s’enlisent et vivent une grande crise existentielle, les lettres quant à elles se portent très bien. Plus la matière est sourde, plus elle inspire, et semble-t- il, plus la surface est bosselée, plus elle donne matière à réflexion. Ceux qui annoncèrent un peu vite le déclin de la littérature américaine avec la chute de Wall Street se sont donc trompé et c’est tant mieux.

 

Car plus que jamais la littérature américaine est pleine de ressources et d’inspiration. Plus que jamais les plumes s’y ouvrent et se découvrent. Une richesse incomparable célébrée tout au long du remarquable festival America, qui cette année pour sa cinquième édition, réalise le tour de force de faire venir de nombreux poids lourds des lettres comme Bret Easton Ellis, Louise Erdrich ou Dan Fante, tout en présentant les talents montants, comme le particulièrement talentueux Benjamin Percy , le déjà grand Paul Beatty avec son style "rythm and write" ou l’autre visage de la désespérance new yorkaise, Claire Messud.

 

Mais, surtout  plus que jamais l’Amérique retrouve ses couleurs de grand continent, car le festival America associe aussi bien la littérature canadienne, mexicaine, que haïtienne et cubaine :  saluons ainsi  par exemple la présence de Pierre Szalowski, Louise Erdrich, Nancy Lee, Enrique Serna, Dany Laferrière et de Zoé Valdès.

 

C'est une vague américaine qui déferle à Vincennes et Paris, forte à l’image de cet immense continent, dont l’énergie n’est pas prête de se tarir et puissante dans toute sa diversité. Un message en faveur de la richesse des croisements culturels qui résonne avec une particulière acuité par les temps qui courent.

par Olivia Phélip

 

Pour aller plus loin

 -> lire notre article de présentation du Festival

         -> pour voir tout le programme, aller sur le site de America

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