Lectures d'été

L' univers irrésistiblement impitoyable de R. Johnson

Rachel Johnson nous avait plongés dans les affres de la it-sociéty londonnienne avec son Diable vit à Notting Hill (De Fallois). Elle poursuit son portrait au scalpel et au champagne dans Le Diable vit à la campagne (De Fallois), où nous retrouvons avec bonheur nos anciens héros, Mimi et Ralph Fleming, qui ont quitté la ville avec enfants, chien et bagages pour s'installer dans le Dorset. Leur rêve de bucolisme informel et bienveillant va vite déchanter. Au programme: coteries et vieilles rancunes, jalousies et potins innombrables... Féroce, drôle et tellement british.

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Rachel Johnson connaît son carnet mondain comme personne. Londonnienne particulièrement "hype", elle dirige un magazine féminin (The Lady), dispose de la parfaite panoplie de la réussite (mari, enfants, nannys et animaux variables, maison à Notting Hill, ainsi que ferme dans le Somerset), sans oublier d'être la soeur du très célèbre maire de Londres, Boris Johnson.Toutefois, entre un défilé de mode, une réunion de rédaction, une fête d'école et un cocktail, elle écrit aussi des romans. Une femme accomplie donc.

Plongée dans la High society

Ses romans ne parlent pas du tragique destin d'un petit orphelin du Togo ou de l'épopée d'un aventurier en traîneau dans le Grand Nord, ni d'un meutre dans un jardin british comme tant de ses consoeurs. Non, ses romans croquent les travers de toute cette "high society", qu'elle connaît bien pour la cotoyer tous les jours. Même si "toute  ressemblance avec des personnages réels serait le fait le hasard", ses récits sont d'autant plus crédibles, que leurs moindres détails sont documentés au plus juste. 

L'irrésisitible légèreté de l'humour anglais

Les romans de Rachel Johnson sont aussi très drôles. Irrésisitibles même. Qui mêlent un humour un peu vache qui est tellement chic, avec celui un peu tendre qui est tellement vivant. Certes, ils ne cherchent pas à révolutionner l'écriture, ni à résoudre l'équation de la destinée humaine (ils ne le prétendent pas d'ailleurs), mais ils sont diablement efficaces, du genre que vous commencez l'air de rien, et que vous ne quittez plus, riant de bout en bout, regrettant que la fin soit arrivée si vite.

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Le bonheur n'est pas dans le pré

Le dernier opus de R.Johnson, "Le diable vit à la campagne" (De Fallois) traduit avec beaucoup de grâce par Daphné et Henri Bernard, est un petit bijou du genre, qui fait suite au "Diable habite à Notting Hill" (De Fallois). Nous y  retrouvons les tribulations sociales de la famille Fleming, qui a décidé de s'installer au vert pour profiter des bienfaits de la campagne, dans le Dorset. Adieu snobs de "Notting hell", bonjour veaux, vaches et moutons ! Dans la famille Fleming, il y a Mimi, avec son éternel rhume et ses vestes matelassées; Ralph, avec sa pêche et ses fuites diplomatiques; Mirabel,et sa crise d'ado, Casimir et son cricket, sans oublier Posy, la petite dernière de 9 ans,accro aux savonnettes de luxe et Calypso la chienne. Tout ce petit monde croit trouver calme et volupté, sur fond de scones fumants et de feux de bois, bien installé dans une ferme ancienne avec pierres blondes, glycines centenaires et  fenêtres à meneaux. C'est sans compter avec l'âpre guerre sociale que se livrent avec férocité les habitants pas très tranquilles de cette campagne pas très paisible. Entre la vieille gentry locale et les néoruraux, la concurrence fait rage. C'est à qui redoublera d'ingéniosité pour ridiculiser l'autre. Chemins crottés contre pelouses manucurées, parties de chasse traditionnelles contre héliports ultra-sophistiqués, sablés pur beurre contre canapés pur bélouga... Au-delà des haies, il y a finalement autant de coteries et d'intrigues qu'à Notting Hill. Et tout autant de potins, que Mimi et Rose, sa nouvelle meilleure amie, se font un plaisir de nous narrer.

Des livres aussi addictifs que des séries télévisées

On l'aura compris, Rachel Johnson se délecte avec les arnaques à l'éolienne, les bagatelles extraconjugales, et les scandales aux produits bio. On rit beaucoup devant ces vaniteux et ambitieux, qui en prennent pour leur grade. On rit et on en redemande. Car ce Diable-là s'invite avec beaucoup de succès parmi nos lectures d'été., aussi addictif qu'une série télé.  Un peu de Dallas, pour l' univers impitoyable, un soupçon de Mad Men pour la précision des costumes et un fond de The Queen pour les leçons de savoir vivre... vous aurez la recette du succès des aventures de la famille Fleming. Prochaines saisons ? "Le diable s'invite en croisière" peut-être ? Ou "Le diable s'expatrie en Chine" ?... Miss Johnson, ne nous laissez pas dans la boue et livrez-nous vite une nouvelle saison encore plus endiablée des aventures de la Fleming family...

En savoir plus

Rachel Johnson, (Traduction : Daphné et Henri Bernard). Le diable vit à la campagne, De Fallois. 

Rachel Johnson, Le diable vit à Notting Hill, De Fallois

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