Les éditeurs menacent de boycotter le prochain festival international de la BD d'Angoulême

Grave crise au sein des éditeurs de bande dessinée du Syndicat national de l'édition et du Syndicat des éditeurs alternatifs qui ont  réclamé, mardi 23 février dans un communiqué, une "refonte radicale" du FIBD, et qui menacent purement et simplement de boycotter l'édition 2017.

Un communiqué cinglant

Dans le communiqué nommé "Sauvons le festival d'Angoulême", 41 éditeurs éditeurs de bande dessinée du Syndicat national de l'édition (SNE) et du Syndicat des éditeurs alternatifs (SEA) déclarent vouloir boycotter le festival emblématique à cause des polémiques autour du festival cette année comme le palmarès sans auteure et la cérémonie de remises des prix qui a été moquée dans le monde entier. 

Voici le texte intégral du communiqué : 

Communiqué de presse
23 février 2016

"Sauvons le festival d’Angoulême

Loyaux soutiens du Festival International de la Bande Dessinée d’Angoulême (FIBD) depuis sa création, les éditeurs ont maintes fois alerté ses organisateurs, ses financeurs et les pouvoirs publics sur les carences récurrentes de ce rendez-vous annuel.

Conséquence de l’absence à la fois d’une vision partagée et d’une gouvernance efficace, la dernière édition du Festival a cumulé les errements : absence de femmesdans la liste des auteurs éligibles au Grand Prix de la Ville d’Angoulême, mécontentement des auteurs souvent mal traités par l’organisation, baisse de la fréquentation, opacité dans les sélections des prix, cérémonie de clôture désastreuse

Le Festival est parvenu à décrédibiliser notre profession aux yeux du monde entier, comme en témoigne avec justesse Fabrice Piault, rédacteur en chef de Livres Hebdo, dans son éditorial du 5 février 2016.

Cet événement occupe une place centrale dans la vie de la bande dessinée. Il est impossible de le laisser se dégrader et entacher ainsi l’image du 9e Art tant en France qu’à l’étranger.

C’est pourquoi nous avons décidé de ne pas participer à la prochaine édition du FIBD si une refonte radicale n’est pas mise en œuvre dans les meilleurs délais. Le Festival doit être repensé en profondeur, dans sa structure, sa gouvernance, sa stratégie, son projet, et ses ambitions.


Étant donné l’ampleur de la tâche à accomplir et l’importance de l’enjeu, tant pour notre profession que pour la population d’Angoulême et de sa région, où la bande dessinée a généré tout un ensemble institutionnel et industriel, nous faisons appel à l’Etat : nous demandons à Mme la Ministre de la Culture de nous recevoir et de nommer un médiateur afin de mener à bien, de toute urgence, cette refondation.

Les éditeurs de bande dessinée du Syndicat national de l’édition : Casterman, Dargaud, Delcourt, Denoël, Fluide Glacial, Futuropolis, Gallimard, Glénat, Jungle, Le Lombard, Panini, Rue de Sèvres, Sarbacane, Soleil, Urban, Vents d’Ouest.

Les éditeurs du Syndicat des éditeurs alternatifs (SEA) suivants : Anathème, Arbitraire, L’Association, Ça & Là, La Cafetière, La Cerise, La 5éme Couche, Cornélius, Éditions 2024, Frémok, Ici Même, Ion, L’Égouttoir, L’Employé du Moi, L’Œuf, Le Lézard Noir, Les Requins Marteaux, Les Rêveurs, Misma, Pré Carré, Radio As Paper, Super Loto, Vide Cocagne, Même Pas Mal, The Hoochie Coochie
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