Adieu latin, adieu grec

Peut-être faites vous partis de ces élèves qui ont suivi ou qui suivent encore des cours de latin et de grec. Il semblerait que vous soyiez les derniers privilégiés de cet enseignement que l'Education Nationale cherche à supprimer des rangs.

En effet, le concours du Capes (Certificat d’aptitude au professorat de l’enseignement du second degré) est réformé de manière à supprimer doucement mais sûrement ces deux disciplines.

Résultats ? Il n'y aura bientôt plus de professeurs de grec et de latin. Que dira-t-on aux élèves, à ces 500 000 curieux encore présents sur les bancs cette année, dans les collèges et lycées de France.
Car il ne faut pas l'oublier, les humanités restent la matrice des études littéraires et également la base des études en sciences humaines et sociales.
Dans une société où il devient urgent de renforcer l'enseignement du français, il est étonnant d'apprendre que le latin et le grec ne font plus partis du paysage scolaire.

A partir du mois de novembre, le Capes sera en principe débarrassé du latin et du grec. Outrés, quatorze membres du jury du Capes ont démissionné afin de protester contre cette décision. De la lettre qui accompagne leur geste on peut lire les lignes suivantes :
    “(…) Aucune autre discipline n’a eu droit a un traitement aussi privilégié; partout ailleurs, la réforme des concours a tout de même laissé debout quelques épreuves qui permettent encore de vérifier la compétence des candidats dans la discipline qu’ils s’apprêtent à enseigner; partout… sauf en langues anciennes. Aucune volonté politique établie, aucune logique de rentabilité, aucun impératif économique…  Une commission de réforme des concours se réunit en petit comité; un Inspecteur général y représente les lettres, négocie les nouvelles épreuves, sans latin ni grec! Chagrin de notre Inspecteur: «Je fis ce que je  pus pour  vous pouvoir défendre…»Le ministre valide, pas de risque de professeurs ou de gamins dans la rue pour sauver Homère et Tacite, et d’un trait de plume des disciplines entières disparaissent des écrans de contrôle, sans le début  du commencement d’une justification (…)"

Dans notre société actuelle, le grec et le latin ne répondent pas aux critères de rentabilité et du retour sur investissement à court terme. Si personne ne se bat pour préserver les fondements même de notre langue, ces deux disciplines et, toute la culture et histoire qui les accompagnent, ne resteront que des souvenirs.