Le prince, l'argent, les hommes au Moyen Âge: Mélanges offerts à Jean Kerhervé

Résumé

L’histoire de l’impôt, de la monnaie et des institutions financières propres à la principauté bretonne du temps des ducs de la maison de Montfort (1364-1514) a fourni sa nécessaire trame à la thèse d’État de Jean Kerhervé avec la mise en place et le développement des services centraux d’ordonnancement et de contrôle de la dépense, le renforcement des structures de gestion du domaine et, étape cruciale, l’institution de prélèvements réguliers sur les fruits de la terre, la consommation urbaine et les échanges marchands. L’impôt, sa perception, son emploi, les fluctuations de la monnaie dessinent un premier axe de ce livre : l’histoire des finances. Cependant, sans les hommes qui les animent, les institutions ne seraient rien et Jean Kerhervé s’est toujours attaché à une approche sociale des milieux professionnels liés au monde de l’argent. Les gens de finance, qu’ils soient gestionnaires de quelque fraction reculée du domaine ducal, receveurs de droits affermés, comptables centraux, conseillers de la Chambre des comptes... appartiennent tous à une parentèle avec sa stratégie propre, ses réussites, ses échecs parfois ; ils disposent aussi d’un patrimoine, et l’on connaît assez bien les manoirs ruraux comme les maisons en ville des plus fortunés. Grâce aux apports incomparables de la prosopographie, la connaissance des hommes, de leur culture, de leur mode de vie devient le prolongement naturel du dévoilement des mécanismes fiscaux. Cet argent collecté par le prince l’est dans la perspective d’affirmer le rang de son duché dans le concert des puissances atlantiques aux deux derniers siècles du Moyen Âge. La construction d’un État princier suppose aussi une idéologie qui le légitime. Le recours au passé se révèle essentiel pour l’illustrer : l’historiographie modèle le destin des principautés émergentes dans les décennies marquées par la guerre de Cent Ans. L’étude de ces convergences fécondées par la réinterprétation du passé oriente donc logiquement un dernier axe de cohérence.

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