La Divine Mascarade

Extrait de La Divine Mascarade de Patryck Froissart

La divine mascarade de Patryck Froissart
Morceaux choisis

 

 

Toujours immense est mon horreur

Des ossuaires militaires,

Signes odieux que, sur la terre,

L’homme est, pardieu, l’énorme erreur.

 

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Quand le fellah laboure, ahan, son acre aride,

Le cheikh razzie sa fille, et dans ses hespérides,

Ahan, la dépucelle, ivre de cantharide,

Puis, ravi de ses cris, la jette à ses séides.

 

***

 

Dans les bourgs, dans les cœurs, dans les cours, que de haines,

Nom de dieu! Que de sang! Que d’absents ! Nom de dieu!

 

***

 

Notre fille songeuse observait sans comprendre

Une enfant de son âge arpenter les pavés,

Suivre le débauché qui bavait de la prendre,

Et revenir se vendre à d'autres dépravés.

 

***

 

Combien d’êtres au monde, à l’aurore approchant,

Finissent aux lisiers, aux lisières des villes,

Quand sous mes édredons, dans mes rêves tranquilles,

S’invitent les houris et leurs luths et leurs chants ?

 

***

 

Mon calame écarlate écrit tes évangiles.

Pour célébrer ta messe en satanés quatrains,

De ta vulve béante où grouillent ces reptiles,

J’extirpe, ô ma catin, ces vils alexandrins.

 

***

 

Sur la houle du blues en l'éther spiritueux

Je lévite et volute au phantasme sinueux

Du branle du nombril et du torse tortueux

De la phryné qui flotte en son smog voluptueux

 

***

 

Pouvoir après avoir vagi d’écœurement

Régresser au vagin vertigineusement

A l’amont de la foutrerie

 

***

 

Par Dieu qu’on ne voie plus un bigot à la ronde,

Que notre espèce vive une harmonie profonde,

Que le verbe soit libre et la pensée féconde,

Et que la Terre soit promise à tout le monde !

 

***

 

Je quitte sans remords, sans râler, mon berceau,

Je bondis dans la cour où piaffe ma cavale

Et, l’esprit libéré, j’escalade l’arceau

Que le croqueur de morts sort du flanc de sa malle.

 

***

 

Ta naissance est déjà l’amorce de ta fin,

Homoncule, vagis, puis que ta parentèle

T’étouffe vivement au fond de ton couffin

Avant que ton ego gonfle ta fontanelle !

 

***

 

Tout roman n’est qu’un blanc dans le livre du temps

Tout poème une feuille jaunie qu’on décroche

Et qu’on chiffonne et puis qu’on jette en s’en foutant.

Toute vie n’est jamais rien de plus qu’une ébauche.

 

***

 

La mort partouze en ses draps noirs, je vous avoue

Que s’il lui manque un décharné, je me dévoue...

 

***

 

De leur vase les vers avidement m’observent...

Il ne me déplaît pas qu’à déjeuner je serve

A la vermine à qui je fais don sans réserve

De mon vain cytoplasme et des maux qui l’énervent.

***

 

Ce que je suis ne vaudra rien

Qui donc tire ainsi mes talons ?

Il faut mourir ? Alors, allons !

 

Ce que je fus ne valait rien

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