Sido

Sido

D’autres jours, je me vois poussée hors de moi-même et forcée de concéder une large hospitalité à ceux qui, m’ayant cédé leur place sur la terre, ne se sont qu’en apparence immergés dans la mort. L’onde de fureur qui monte en moi et me gouverne comme un plaisir des sens : voilà mon père, sa blanche main italienne tendue vers les lames, refermée sur le poignard à ressort qui ne le quittait pas.

Mon père encore, la jalousie qui me rendit, autrefois, si incommode… Docilement, je remets mes pas dans la trace des pas, à jamais arrêtés, qui marquaient leur chemin du jardin au cellier, du cellier à la pompe, de la pompe au grand fauteuil comblé de coussins, de livres écarquillés et de journaux.
Sur cette voie foulée, éclairée d’un rayon fauchant et bas, le premier rayon du jour, j’espère apprendre pourquoi le vrai nom de l’amour, qui refoule et condamne tout autour de lui, est « légèreté ». »

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