Alexandra David-Néel

  • Année de naissance : 1868
  • Année de décès : 1969
  • Nombre de livres : 264
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A propos de l'auteur

Alexandra David-Néel est une orientaliste, tibétologue, chanteuse d'opéra, journaliste, écrivaine et exploratrice franco-belge.

De son vrai nom, Louise Eugénie Alexandrine Marie David, elle est née le 24 octobre 1868 à Saint-Mandé en Val-de-Marne, à l'époque Seine,

Elle grandit avec ses deux parents et reçoit une éducation catholique. Elle passa ses vacances à Ostende d'où un jour, encore adolescente, elle s'enfuit pour atterrir en Angleterre en partant par le port de Flessingue.

Elle côtoie durant toute son enfance et son adolescence Élisée Reclus qui la pousse à s'intéresser aux idées anarchistes de l'époque et aux féministes qui lui inspirèrent la publication de Pour la vie.
Elle devint d'ailleurs une libre collaboratrice de La Fronde, le journal « féministe » créé par Marguerite Durand et géré coopérativement par des femmes, participant également à diverses réunions du « Conseil National des Femmes françaises » ou italiennes.
Elle se bat surtout pour la lutte pour l'émancipation au niveau économique, cause essentielle pour elle du malheur des femmes qui ne peuvent être indépendantes financièrement.

Durant les saisons 1895-1896 et 1896-1897, elle entreprend sous le nom d'Alexandra Myrial, Alexandra David la carrière de première chanteuse à l'Opéra d'Hanoï en Indochine, interprétant le rôle de Violetta dans La Traviata de Verdi, puis chante dans Les Noces de Jeannette de Victor Massé, Faust et Mireille de Gounod, Lakmé de Léo Delibes, Carmen de Bizet, ou encore Thaïs de Massenet. Elle entretient, à cette époque, des rapports épistolaires avec Frédéric Mistral et Jules Massenet.

De 1897 à 1900, elle partage la vie du pianiste Jean Haustont, à Paris, et ils écrivent à deux Lidia, drame lyrique en un acte dont Haustont composa la musique et Alexandra le livret. Elle part chanter à l'opéra d'Athènes, de novembre 1899 à janvier 1900 puis, en juillet de la même année, à l'opéra de Tunis, ville où elle rencontre, peu après son arrivée, Philippe Néel.
Elle abandonne sa carrière de chanteuse à l'été 1902, à l'occasion d'un séjour de Jean Haustont à Tunis et assure, pendant quelques mois, la direction artistique du casino de Tunis, tout en poursuivant ses travaux intellectuels.

A Tunis, le 4 août 1904, elle épouse Philippe Néel, ingénieur en chef des Chemins de fer tunisiens, dont elle était la maîtresse depuis le 15 septembre 1900. Elle le quitte définitivement le 9 août 1911 par son départ pour son troisième voyage en Inde (1911-1925), le deuxième s'étant effectué pendant un tour de chant.
Elle possédait, à son mariage, une fortune personnelle et en 1911, trois ministères l'aidèrent à financer un voyage d'étude qui devait durer 18 mois. Il dura en réalité 14 ans. Par le biais des ambassades, elle envoya à son mari des procurations pour qu'il gère sa fortune. Pour autant, les deux époux entamèrent après cette séparation une abondante correspondance qui ne cessa qu'avec la mort de Philippe Néel en février 1941. De cette correspondance subsistent nombre de lettres écrites par Alexandra, et quelques lettres écrites par son mari, beaucoup ayant été brûlées ou perdues lors des tribulations d'Alexandra pendant la guerre civile chinoise, au milieu des années 1940.

Lors de son périple indo-thibétain, Alexandra David-Néel arrive au Sikkim en 1912 où se lie d'amitié avec le Chogyal, souverain de ce royaume qui deviendra un État de l'Inde, Sidkeong Tulku Namgyal. Elle visite de nombreux monastères bouddhistes pour parfaire sa connaissance du bouddhisme.
En 1914, elle rencontre dans un de ces monastères le jeune Aphur Yongden, âgé de 15 ans, dont elle fit par la suite son fils adoptif. Tous deux décident de se retirer dans une caverne en ermitage à plus de 4 000 mètres d'altitude, au Nord du Sikkim.

Là, à Lachen, elle vit plusieurs années auprès d'un des plus grands Gomchens (ermites) dont elle a le privilège de recevoir l'enseignement et surtout, elle est tout près de la frontière tibétaine, qu'elle franchit à deux reprises. Elle pénétra même jusqu'à Shigatsé, l'une des plus grandes villes du sud du Tibet, mais pas encore à Lhassa, qui en est la capitale interdite. À cause de ces incartades, Alexandra fut expulsée du Sikkim en 1916.

Comme il leur est impossible de rentrer en Europe en pleine guerre mondiale, Alexandra et Yongden quittent le pays pour l'Inde puis le Japon. Elle y rencontre le philosophe Ekaï Kawaguchi qui, quelques années plus tôt, a réussi à rester dix-huit mois à Lhassa sous un déguisement de moine chinois.

Alexandra et Yongden partent ensuite pour la Corée, puis Pékin en Chine. De là, ils choisissent de traverser la Chine d'Est en Ouest en compagnie d'un lama tibétain haut en couleurs. Leur périple dura plusieurs années et traversa le Gobi, la Mongolie, puis une pause de trois ans au monastère de Kumbum au Tibet, où elle traduit la fameuse Prajnaparamita, avant de repartir déguisés en mendiante et moine pour Lhassa qu'ils atteignent en 1924.
Alexandra rencontre Swami Asuri Kapila (Cesar Della Rosa). Ils y séjournèrent deux mois, durant lesquels ils visitèrent la ville sainte et les grands monastères environnants : Drépung, Séra, Ganden, Samye... Mais Alexandra David-Néel est finalement démasquée (pour cause de propreté trop grande : elle allait se laver chaque matin à la rivière), et dénoncée à Tsarong Shapé (le gouverneur de Lhassa) qui décide de les laisser tranquille et poursuivre leur périple.

Alexandra David-Néel rentre en France, loue une petite maison sur les hauteurs de Toulon et cherche une maison au soleil et sans trop de voisins. Une agence de Marseille lui propose une petite maison à Digne-les-Bains en 1928. Elle qui cherchait du soleil visite la maison sous des trombes d'eau mais l'endroit lui plait et elle l'achète. Quatre ans plus tard elle commence à agrandir sa maison, Samten-Dzong (forteresse de la méditation). Elle y écrit plusieurs livres relatant ses différents voyages.

Entre ces diverses publications - toujours accompagnée d'Aphur Yongden, le fidèle compagnon d'aventures, devenu légalement son fils adoptif - elle fit de grandes tournées de conférences en France et en Europe.

En 1937, Alexandra David-Néel a soixante-neuf ans, et décide de repartir pour la Chine avec Yongden via Bruxelles, Moscou et le transsibérien.
Elle se retrouve en pleine guerre sino-japonaise et assiste aux horreurs de la guerre, de la famine et des épidémies. L'annonce de la mort de son mari la touche profondément. Fuyant les combats, elle erre en Chine, avec des moyens de fortune, puis finit par se retrouver en 1946 en Inde.

A cent ans et demi, elle demande le renouvellement de son passeport au Préfet des Basses-Alpes.

A sa mort le 8 septembre 1969 à Digne (Alpes-de-Haute-Provence, ses cendres ont été transportées à Vârânasî en 1973 par sa secrétaire Marie-Madeleine Peyronnet pour être dispersées avec celles de son fils adoptif dans le Gange.

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