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Le meilleur des romans étrangers de l'automne

A côté des prix Nobel comme Mario Vargas Llosa, Kazuo Ishiguro et des poids lourds comme Paolo Cognetti, Alessandro Baricco, Lionel Shriver ou Richard Ford, de nouveaux auteurs font partie des pépites de la rentrée. Découvrez les romans d'auteurs étrangers qui marquent cet automne 2021.

A côté des prix Nobel comme Mario Vargas Llosa, Kazuo Ishiguro et des poids lourds comme Paolo Cognetti, Alessandro Baricco, Lionel Shriver ou Richard Ford, de nouveaux auteurs font partie des pépites de la rentrée. Découvrez les romans d'auteurs étrangers qui marquent cet automne 2021.

1. Temps sauvages, de Mario Vargas Llosa, traduit par Daniel Lefort, Gallimard

L’histoire : En 1954, en pleine Guerre Froide, un coup d’État se trame au Guatemala. La plume de l’auteur péruvien nous dévoile cet épisode tragique de l’histoire. Une plongée dans les mécaniques grinçantes du pouvoir, entre ingérence de la CIA, et agissement de dictateurs comme l’infâme Trujillo. Une fresque épique et complexe.

Ce qui nous a séduit : La solidité du récit, campé sur de nombreuses références historiques. La galerie de personnages réels a de quoi passionner. La plume de Mario Vargas Llosa, à la fois écrivain et homme politique, qui sait décrypter les arcanes du pouvoir.

2. Klara et le soleil, de Kazuo Ishiguro, traduit par Anne Rabinovitch, Gallimard

L’histoire : Klara est une AA, une Amie Artificielle, un robot de pointe dont la mission est de tenir compagnie aux enfants et aux adolescents. Klara est dotée d'un extraordinaire talent d'observation, et derrière la vitrine du magasin où elle se trouve, elle profite des rayons bienfaisants du Soleil et étudie le comportement des passants. Elle espère si fort qu’un jour l’un d’entre vienne pour la choisir. Mais lorsque le grand jour arrive enfin, on la met tout de même en garde. Mieux ne vaut ne pas trop se fier aux humains...

Ce qui nous a séduit : La délicate sensibilité de ce récit, perdu dans un futur indéterminé. Les relations familiales et affectives y sont peintes avec beauté, mais sans fard, nous ramenant à la fameuse question : qu’est-ce qui fait notre humanité ?
>Lire notre chronique sur Klara et le soleil

3. La félicité du loup, de Paolo Cognetti, traduit par Anita Rochedy, Stock

L’histoire : Dans une petite station de ski de Fontana Fredda, au cœur du val d’Aoste, ils se rencontrent dans le restaurant d’altitude. Fausto, écrivain, quarante ans, et Silivia, vingt-sept ans, artiste-peintre. Au cœur de l’hiver, ils s’apprivoisent, s’aiment. Lorsque le printemps fait fondre la neige, elle repart, happée par l’appel des hauteurs, vers le glacier. Lui tente de revenir à sa vie, mais la montagne ne tarde pas à le rappeler lui-aussi.

Ce qui nous a séduit : Magnifique hymne à la nature sauvage et éternelle des montagnes. L’histoire d’amour est portée par les grands espaces somptueux, où résonne le chant du loup. La magie de l'écriture Cognetti.

4. Le nouveau Barnum, de Alessandro Baricco, traduit par Françoise Brun, Gallimard

L’histoire : Bienvenue au Nouveau Barnum, un livre qui s'amuse à nous offrir le spectacle du quotidien. A travers ce recueil d'articles parus en Italie entre 1990 et 2016, on croise entre autres Mario Vargas Llosa ou Raymond Carver, on s'assoit pour méditer dans des bibliothèques à Mumbai ou dans des gares à Hanoï, et on discute football, rugby et corrida. Le livre emprunte son nom au Barnum, cirque réputé pour ses freaks, en l’honneur des tours de magie de notre vie.

Ce qui nous a séduit : La touche d’humour qui présente ce florilège d’histoires, criantes de simplicité.On découvre le talent d'éditorialiste d'Alessandro Baricco.

5.  Quatre heures, vingt deux minutes et dix-huit secondes, de Lionel Shriver, traduit par Catherine Gibert, Belfond

L’histoire : Remington et Serenata, deux sexagénaires, coulent des jours paisibles. Mais voilà qu’un jour Remington annonce d’un coup à son épouse qu’il a l’intention de courir un marathon. Difficile de le prendre au sérieux, lui qui n’a jamais été sportif. Mais contre attente, il s’accroche, et s’entraîne jour après jour ! Serenata, d’abord surprise, voit avec inquiétude son mari débonnaire et gentil se transformer en individu impitoyable et arraogant...

Ce qui nous a séduit : Le style incisif qui dresse avec jubilation la satire d’une société obnubilée par le culte du corps. Le regard toujours réaliste-cruel de Lionel Shriver.

 

7. Rien à déclarer, de Richard Ford, traduit par Josée Kamoun, L'Olivier

L’histoire : De la nuit parisienne à New York, ce recueil de nouvelles fait voyager. Ses personnages, un mari endeuillé, un homme ivre, et bien d’autres, sont confrontés au désenchantement, aux désillusions de l’existence. Une mélopée de confidences partagées,  qui se croisent pendant la nuit.

Ce qui nous a séduit : La peinture de chaque personnage, chacun fragile à sa manière. La nostalgie ajoute au charme de chaque destination que nous fait prendre l’auteur.

 

8. Sidération, de Richard Powers, traduit par Serge Chauvin, Actes Sud

L’histoire : Dans une Amérique au bord du chaos politique et climatique, un père élève seul son jeune fils de neuf ans, souffrant de troubles du comportement. Ne voulant pas qu’il soit soumis à un traitements sous psychotropes, le père emmène son enfant dans une "sidérante" expérience neuroscientifique.

Ce qui nous a séduit : Un récit époustouflant sur l’amour père-fils. Un chant pour l’univers, pour sa beauté et sa richesse à préserver. Les détails sur l’astronomie ajoutent au réalisme d’une histoire qui est aussi celle de tous. 

 

 

9. The big sea, de Lanston Hughes, traduit par Pascal Neveu, Seghers

L’histoire : Ecrite en 1940, publiée par Seghers en 1947, l’autobiographie du grand poète noir américain Langston Hughes est à redécouvrir, en même temps que son auteur, un écrivain majeur et méconnu en France. Avec un style plein de vérité et d’humour, il raconte en témoin le début du mouvement afro-américain. Dès son enfance, il parcourt de nombreux États américains. Devenu professeur d’anglais, l’appel de l’aventure le pousse vers l’Europe et l’Afrique.

Ce qui nous a séduit : Le superbe témoignage historique, qui se confond avec un roman d’initiation plein de vie, jamais en panne de drôlerie. Un texte important pour comprendre l'histoire de la communauté afro-américaine.

10. Leur domaine, de Jo Nesba, traduit par Céline Romand-Monnier, Gallimard

L’histoire : Carl et Rory sont deux frères qui ont perdu leurs parents. Le premier devient mécanicien pour subvenir à leur besoin, et le deuxième se lance dans les études et part tenter sa chance au Canada. Et qu’un jour, il revienne ans leur campagne norvégienne, accompagné de sa charmante épouse. Il annonce à son frère son ambitieux projet pour le domaine familiale : faire bâtir un spa de luxe pour faire rayonner l’endroit. Mais c’est sans compter sur les vielles rancœurs et les secrets de famille qui finissent toujours par remonter à la surface...

Ce qui nous a séduit : Un thriller qui dresse le portrait à la fois poisseux et réjouissant d’une communauté où les non-dits et les ragots sont autant de poisons lents.

11. Des millions de lunes, de Sebastian Barry, traduit par Laetitia Devaux, Joëlle Losfeld

L’histoire : Winona Cole est une orpheline indienne lakota, vivant dans le Tennessee au lendemain de la Guerre de Sécession. Adoptée par un ancien soldat, elle a trouvé une nouvelle famille dans cette petite ferme, rejointe par deux anciens esclaves. Mais l’État du Tennessee reste agité par le lourd héritage de la guerre, et la violence rattrape Winona et ses proches.

Ce qui nous a séduit : Le passage à l’âge adulte, décrit au sein d’un contexte historique mouvementé. L’héroïne est irrésistible de courage et de détermination.

 

12. La danse de l'eau, de Ta-Nehisti Coates, traduit par Pierre Demarty, Fayard

L’histoire : L’esclavage vit ses derniers jours en Virginie. Pour Hiram, l’esclavage est ce qu’il a toujours connu, lui qui a été privé de sa mère. La seule chose qu’il lui reste d’elle est ce mystérieux pouvoir qu’il garde en lui. Ce même pouvoir qui le sauve un jour de la noyade dans une rivière. Il décide alors de fuir loin de la captivité, mais aussi de s’enrôler pour combattre les maîtres.

Ce qui nous a séduit : La touche surnaturelle qui électrise ce roman d’apprentissage, sans en dénaturer le réalisme. Au contraire, elle est une clé pour que le personnage affronte son passé et accomplisse son destin.


13. Notre part de nuit, de Mariana Enriquez, traduit par Anne Plantagenêt, Sous-sol

L’histoire : Un récit renversant, qui fait plonger son lecteur à travers les lieux et les époques. Un père et son fils traverse l’Argentine, comme pour fuir quelque chose. L’un et l’autre semble partager une don étrange, un don de voyance, qui les destine à servir une société secrète à la recherche de l’éternité. C’est le début d’un voyage lancé à toute vitesse, de la dictature argentine, jusqu’à un Londres en plein délire psychédélique. Musique, sida, sectes, l’Histoire danse un tango endiablé avec le fantastique, et le gothique avec l’horreur.

Ce qui nous a séduit : Difficilement classable, ce roman est une fresque inoubliable, croisant les genres, exhumant l’âme humaine et fouillant notre imaginaire dans ses recoins les plus sombres. Originalité et audace au rendez-vous !

14. Poussières dans le vent, de Léonardo Padura, traduit par René Solis, Métaillié

L’histoire : Un jeune homme cubain tombe amoureux d’une belle New Yorkaise. En lui partageant ses souvenirs, il montre à sa douce une photo prise en 1990, où il pose avec ses sept amis. C’est ainsi que le temps se rembobine pour raconter leur histoire. Subtils et attachants, l’histoire de ce groupe d’amis est rythmée par les péripéties et les trahisons. Une quête d’amitié et de loyauté au cœur de Cuba au crépuscule du XXe siècle.

Ce qui nous a séduit : Une histoire complètement addictive, riche en émotions fortes. On ne cesse de vouloir suivre chaque protagoniste sur son chemin de vie.


15. Shuggie Bain, de Douglas Stuart, traduit par Charles Bonnot, Globe

L’histoire : Glasgow, années 1980, sous le règne de fer de Margaret Thatcher. Agnes Bain n’a trouvé qu’un refuge face à la misère du quartier délabrée où son mari la lâche : l’alcool. S’enfonçant dans son addiction, elle perd petit à petit tous ses proches. Un seul reste coûte que coûte, son plus jeune fils, qui l’aime et veut la sauver de son addiction. Mais lui-même, suspecté de ne pas « être net », devient la cible des brimades et du harcèlement. Sa mère, rendue impotente par la bière, ne peut le protégé. Mais l’amour de Suggie Bain est sans limites.

Ce qui nous a séduit : Le récit fracassant où l’on trouve pêle-mêle l’enfer et le paradis, la cruauté à son degré pur, et l’amour inconditionnel.

16. La splendeur et l’infamie, de Erik Larson, traduit par Hubert Tezenas, Cherche-midi

L’histoire : 1941, le nazisme étend son emprise sur l’Europe, et lance une campagne de bombardements sur l’Angleterre. Winston Churchill doit préserver à tout prix le moral de son peuple… et convaincre le président Roosevelt d’entraîner les États-Unis dans la guerre. En parallèle, sa vie familiale est en pleine crise. Grâce à une recherche documentaire détaillée, l’auteur nous emmène dans le chaos qu’a été le quotidien du Premier Ministre britannique. De nouveaux aspects de sa personnalité comme de sa politique sont dévoilés.

Ce qui nous a séduit : Un savant mélange de la petite et de la grande Histoire. Ce livre fait vivre une formidable aventure dans les temps troublés de l’Angleterre. Et livre un portrait d'un des hommes les plus fascinants de l'Histoire britannique : Winston Churchill.

17. True Story, de Kate Reed Petty, traduit par Jacques Milhos, Gallmeister

L’histoire : Une jeune femme exerce la discrète profession d’écrivain fantôme. Elle vit dans l’ombre, hanté par un passé trouble, brumeux. Une simple rumeur, lancée en ce lointain été 1999 par deux ados éméchés, a embrasé en un rien de temps toute la communauté. Que s’est-il réellement passé sur la banquette arrière de cette voiture alors qu’ils ramenaient Alice, endormie, chez elle ? Le récit poignant nous questionne tout du long : pour une fois, on ignore si ce sont les accusés, et pas la victime, qui a menti ou dit la vérité.

Ce qui nous a séduit : L’audace de poser à l’envers un questionnement récurrent dans les affaires de violences faîtes aux femmes. L’histoire sait rester subtile, et illustre les conséquences incontrôlables et dévastatrices d’une rumeur.

18. Memorial Drive, de Natasha Trethewey, traduit par Céline Leroy, Éditions de l'Olivier

L’histoire : Le récit déchirant de la quête d’indépendance de deux femmes, mère et fille. La première, Gwendolyn, tentera en vain d’échapper à la spirale tragique des violences conjugales. Et sa fille, Natasha, fera face aux réprobations sur son statut de métisse aux États-Unis, pas assez claire pour les uns, trop pour les autres. L’auteure nous narre sa propre histoire, et restitue sa dignité à celle de sa mère.

Ce qui nous a séduit : Le récit intimiste et bouleversant d’une fille en deuil de sa mère, qui raconte leur histoire pour réhabiliter le passé autant que pour s'en affranchir. Le racisme et la hantise du métissage sont abordés de l’intérieur, tout comme les violences conjugales.

19. Madame Hayat, d’Ahmet Altan, traduit par Julien Lapeyre de Cabanes, Actes Sud

L’histoire : Dans la turbulente Istanbul, le jeune Fazil devient figurant pour la télévision, afin de financer ses études. C’est là qu’il rencontre une femme plus âgée, mais si excentrique et irrésistible. Leur histoire d’amour bousculera ses convictions et changera son regard sur le sens de la vie. La littérature prendra ainsi une place centrale pour lui, seul sanctuaire qui protège de la violence omniprésente.

Ce qui nous a séduit : La poésie avec laquelle sont abordées les multiples facettes de l’amour, mais aussi les échappatoires à la violence autoritaire. La peinture d'une ville fascinante et insaisissable : Istambul.

 

 

20. Les Lanceurs de feu, de Jan Carson, traduit par Dominique Goy-Blanquet (Sabine Wespieser)

L’histoire : Belfast, juin 2014. Il est encore trop tôt pour allumer les traditionnels feux de joie de la St-Jean. Alors pourquoi un individu masqué menace d’allumer des brasiers dans toute la ville ? Les feux allumés sans être annoncés installent le malaise dans cette ville qui sent encore la guerre civile. Beaucoup voient dans cette pyromanie une désobéissance civile. La fumée s’accumule de jours en jours, la police est dépassée, et la tension monte en flèche...

Ce qui nous a séduit : Le poids de la violence qui se transmet de génération en génération, ici retranscrit comme une fatalité dont on essaie vainement de se protéger. Une métaphore sur l'héritage de la violence. 

21. Hadès, Argentine, de Daniel Loedel, traduit par David Fauquemberg, La Croisée

L’histoire : Thomas Shore vit paisiblement à New York, cachant ses origines argentines. En 1976, il a fuit son pays, à la suite du coup d’État militaire de Videla. Mais comme toujours, le passé refait surface. Il est appelé au chevet d’une femme mourante, la mère de son unique amour, disparue dans la violence des évènements. Il est temps pour lui de faire face à sa propre histoire et aux compromis impossibles que l’on fait parfois par amour.

Ce qui nous a séduit : Une quête d'expiation et de rédemption singulière. L’ambiguïté de Thomas, personnage d’autant plus insaisissable qu’on doute de ses propres souvenirs.

22. Où vivaient les gens heureux, de Joyce Maynard, traduit par Florence Lévy-Paoloni,Philippe Rey

L’histoire : Eleanor, jeune artiste à succès, emménage dans la campagne du New Hampshire. Elle y fait la rencontre de Cam, qui devient son mari, et le père de ses trois enfants. Eleanor voit s’accomplir son rêve le plus cher, elle qui n’a guère connu d’amour familial. Mais un accident vient tout bouleverser. Des années 1970 à nos jours, l’auteure relie les évolutions de son héroïne.

Ce qui nous a séduit : L’ambiance si réelle que l’auteure a su capter par de petites touches du quotidien. L'histoire d'une famille et un très beau  portrait de femme.

 

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