Fantasy

« La maison des dragons » de K. A. Linde : trame héroïque et mondes magiques

Pour les amateurs de fantasy, un livre à retenir : Les amants maudits, premier tome de la saga La maison des dragons de K. A. Linde (éditions Bookmark). Ce premier volet plonge le lecteur dans un univers fascinant où magie et dragons règnent. Un moment de lecture de qualité.

Des intrigues entremêlées aux personnages torturés

K. A. Linde nous propose dans Les amants maudits un univers sorti tout droit de son imagination foisonnante et regorgeant de complots anciens et de créatures fantastiques. L’auteure américaine est à l’origine d’une vingtaine d’ouvrages de romance traduits dans une dizaine de langues. Avec Les amants maudits, elle s’essaie avec succès à la fantasy. Auteure best-sellers cités par le journal USA Today, la jeune femme adopte le point de vue de différents personnages, mêlant celui de sa protagoniste Kerrigan à d’autres comme sa meilleure amie sortie des bas-fonds de la société, ou d’une mystérieuse tueuse à gage. Mêlant ainsi personnages entraînants ou plus sombres,  K. A. Linde plonge le lecteur dans un cocktail de romance, magie et aventures rocambolesques.

Les amants maudits : un premier tome prometteur

Ce premier opus nous situe dans le monde imaginaire d’Alandria, lequel est régi par douze grandes tribus définies par différentes caractéristiques et formant la Société. Le reste de la population, modeste, se tasse dans les Bas-fonds où meurtres et combats illégaux règnent en rois.
C’est ainsi que nous faisons la connaissance de Kerrigan, jeune fille de 17 ans adepte de ces combats de force au sous-sol du monde. Pourtant, rien ne l’y oblige ; abandonnée à ses 5 ans sur Mont Draco, illustre résidence de la Maison des Dragons qui forme les Faes d’élite, elle vit comme une princesse entourée de ses amis, mentors et dragons. Mi-Fae, mi-humaine, Kerrigan peine cependant à trouver sa place, et ce à quoi la vie la destine. De plus, l’issue de ces années destine normalement les élèves de Mont Draco a être choisis par une tribu pour rejoindre la Société. Le rêve d’une vie. Et cette année, tout le monde est pris… sauf Kerrigan.

Désespérée alors même qu’elle doit résoudre le meurtre de son meilleur ami, la jeune fille se voit accepter un pacte avec la Société ; elle a un mois pour convaincre une tribu de rejoindre leurs rangs, sous peine d'être déchue. Jonglant entre intrigues politiques et sombres crimes magiques, Kerrigan se voit obligée d’accepter l’aide de la dernière personne souhaitable : Fordham Ollivier, redoutable prince maudit de la Maison des Ombres. Et, plus étrange encore, ce dernier semble lié aux étranges visions qui habitent Kerrigan depuis des années, et qui pourraient bien signifier de sombres augures…

S’envoler avec l’héroïne

Autant au sens propre (Kerrigan adore subtiliser des dragons pour s’envoler dans la nuit au-dessus des toits d’Alandria) que figuré, le lecteur va s'envoler avec l'héroïne. La jeune protagoniste nous entraîne à sa suite dans un monde qui semble mêler les Hunger Games au quatrième opus de Harry Potter, le premier pour une romance imprévue sortie des drames de l’existence, et le deuxième par l’organisation d’un immense tournoi aux tâches multiples et complexes. Car la réalité est complexe dans Les amants maudits, avec des protagonistes aux personnalités bien distinctes et détonantes, plongés dans un univers de strates empilées de mensonges et de complots dans un melting-pot de déchéance, avec l’avancée des Masques Rouges, secte pourrie et raciste envers les hybrides comme Kerrigan et se battant dans le sang.  Kerrigan découvre les stratégies politiques des grands princes de la Société, prêts à tout pour briller à la Cour.

Kerrigan, une figure inspirante et polymorphe

Au fil de ce roman, la personnalité de Kerrigan s’aiguise alors qu’elle fait face aux réalités d’un monde qui l’avait surprotégée, alors même que sa relation avec le sombre prince des Ombres prend une nouvelle tournure. Le lecteur se rend bien compte que Kerrigan est un personnage fort, autant capable de se battre jusqu’à la mort dans les Bas-fonds que de se pavaner dans les hautes soirées des princes Bryonicains. Dotée d’un mental affuté et d’une personnalité de fer, la jeune femme ne se rend pas encore compte de son immense pouvoir, qui l’amènera à tenir un rôle encore plus crucial dans les prochains tomes, que l’on attend avec impatience.

Une métaphore de l’avidité et une représentation fine de l’humain

K. A. Linde joue avec les différents points de vue et l’ignorance du lecteur, déboussolé à première vue dans un monde qu’il ne connaît pas, mais dont il saisira bientôt les rouages, pour façonner dans ce premier tome une atmosphère palpitante qui ne donne pas envie de lâcher l’ouvrage. Rencontres inattendues, plot-twists, ruses vieilles comme le monde :  l’auteure sait quelles ficelles tirer dans la recette du roman à succès. Les concurrences politiques entre les différentes tribus ne sont d’ailleurs pas sans rappeler notre propre humanité, et les horreurs que nous faisons subir à notre planète.

Les amants maudits conduisent à une réflexion sur l’absurdité des complots individuels et de l’égoïsme, dans lesquels les hommes s’entretuent pour de petites causes futiles sans voir au-delà de leur propre personne. L’archétype de la jeune protagoniste en lutte contre le monde entier est un modèle de courage et d’humilité face aux aléas de l’existence.

>K. A. LindeLes amants maudits, premier tome de la saga La maison des dragons, éditions Bookmark- collection Infinity, 488 pages, 23 euros

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