Une rentrée pléthorique (545 romans, davantage encore qu'en septembre dernier qui en avait compté 521), quelques poids lourds dont le pape Michel Houellebecq... vous aurez l'embarras du choix pour vos lectures d'hiver. Découvrez notre sélection des incontournables.
L’histoire : Bienvenue dans la France de 2027. L’auteur nous invite dans une projection d’un futur où la vie politique chancelle, au bord d’une crise civilisationnelle. A travers son héros, il nous fait plonger dans un avenir confus, où les idéaux politiques déclinent. Paul Raison, inspecteur du Trésor, navigue entre son travail inquiétant et une vie de famille en lambeaux. Dans cet univers qui tombe pièces par pièces, le cynisme semble régner en maître, mais est peu à peu rattrapé par un fond d’humanité qui fait doucement surface.
Ce qui nous a séduit : La pertinence des thèmes abordés, si divers, de la politique française au vieillissement en passant par l’amour, sans tomber dans le cliché ou la contradiction.
>Lire la chronique d'Eric Val-Harboit sur Anéantir
L’histoire : Christophe et Hélène sont nés dans les Vosges. Lui, adolescent charismatique et populaire. Elle, fille unique d'un couple aux moyens modestes, passe inaperçue, invisible aux yeux de ses camarades masculins. 25 ans plus tard, Christophe n’a jamais quitté l’endroit, et sa carrière est en berne. Hélène, elle, mariée, deux enfants, revient à Nancy, après qu’un burn out l’ait délogée de son poste prestigieux. Deux choix de vie, deux destins. Comment vont-ils s’apprivoiser, s’aimer ?
Ce qui nous a séduit : Un regard tendre porté sur le désabusement de la quarantaine, âge rétrospectif où il y a encore tant à accomplir. La question des classes sociales est traitée avec finesse et lucidité.
L’histoire : 1968 : à force de ténacité, Amine a fait de son domaine aride une entreprise florissante. Il appartient désormais à une nouvelle bourgeoisie qui prospère, fait la fête et croit en des lendemains heureux. Mais le Maroc indépendant peine à fonder son identité nouvelle, déchiré entre les archaïsmes et les tentations illusoires de la modernité occidentale, entre l’obsession de l’image et les plaies de la honte. C’est dans cette période trouble, entre hédonisme et répression, qu’une nouvelle génération va devoir faire des choix.
Ce qui nous a séduit : Les personnages, comme autant de figures hautes en couleurs, qui font vibrer le lecteur au rythme de leurs émotions puissantes et communicatives.
L’histoire : Mai 2016. La juge Alma Revel doit se prononcer sur le sort d'un jeune homme suspecté d'avoir rejoint l'État islamique en Syrie. À ce dilemme professionnel s'en ajoute un autre, plus intime : mariée, Alma entretient une liaison avec l'avocat qui représente le mis en examen. Entre raison et déraison, ses choix risquent de bouleverser sa vie et celle du pays...
Ce qui nous a séduit : Un drame de haute tension, parfaitement documenté. On plonge autant dans les rouages de la défense judiciaire face au djihad que dans les tréfonds de l’âme humaine.
>Lire l'interview de Karine Tuil sur La décision
L’histoire : L’histoire de la famille Pelletier déboule en plein dans les Trente Glorieuses, alors que parents et enfants s’installent au Liban. Ainsi démarre une fresque historique et familiale, chahutée par les conflits des temps. Dans un monde qui ne s’est pas vraiment débarrassé de la guerre, chacun devra tracer son destin parmi les embûches.
Ce qui nous a séduit : Le rythme saccadé de l’histoire, l’écriture restituant avec des descriptions bien mijotées l'atmosphère humide et l'ambiance poisseuse de Saïgon, l'effervescence parisienne de la presse de l'Après-guerre, ou encore la douceur de Beyrouth.
L’histoire : Un récit aux airs de rêverie, bercé de musique baroque. Deux amants séparés en pleine Fronde, en 1652, dans le Nord de l’Europe. Dans le tourbillonnement de ces temps troublés, quelle place reste-t-il à l’amour, à la beauté ?
Ce qui nous a séduit : La profonde délicatesse de l’écriture, amoureuse et poétique. On se laisse enivrer par la beauté des mots. La langue comme une musique infinie de Pascal Quignard.
L’histoire : Au hasard d’une galerie d’art, le narrateur se prend de fascination pour une toile. Il l’achète et soudain, il se souvient : la scène représente la pointe du bassin d’Arcachon, le cap Ferret, où vit son ami Benoît Bartherotte. Sans doute fatigué, Frédéric prend cette peinture pour une invitation au voyage. Il va écrire dans cette cabane, sur ce bureau. L’enfance, le passage à l’âge adulte, tous ces souvenirs précieux, il tente de les arracher à l’oubli, comme on construit une digue contre l’océan.
Ce qui nous a séduit : Le charme nostalgique qui se dégage des pages, les anecdotes de vie authentiques et touchantes.
L’histoire : Soyez le témoin privilégié des soubresauts de la diplomatie française en Indochine, à la fin des années 1980. A travers les yeux d’un jeune ambitieux, nous découvrons une élite sociale et politique prête à tout pour asseoir son pouvoir. Soyez aux premières places pour contempler les prémices et l’accomplissement du désastre de Diên Biên Phu.
Ce qui nous a séduit : La plume acérée et toute en finesse qui esquisse la grande histoire comme la petite. La qualité des restitutions. Eric Vuillard sait remonter le fil du temps comme dans un film.
L’histoire : « Pi Xing Xi », ou le théâtre d’ombres chinoises comme on le nomme en Occident, un art d’illusions qui nourrit nos peurs et nos désirs. Un jour, dans le quartier chinois de la capitale européenne où il s’est installé, un homme reçoit un énigmatique appel à l’aide qui, sans qu’il sache pourquoi, va le conduire à l’autre bout de la planète, du côté de Shanghai, de Nanjing et de Beijing. Dans cette Chine qu’il découvre, qu’il ne connaît pas, qu’il ne comprend pas, tout lui parle pourtant de ce que, jadis, il a lui-même vécu et qui, singulièrement, se met ainsi à exister pour la seconde fois.
Ce qui nous a séduit : L’intense poésie de cet ouvrage, sur fond de métaphore des ombres chinoises qui s’esquissent dans les ténèbres de nos esprits.
L’histoire : Ariana a grandi à l'ombre du 14, rue Ilios. Sa famille a perdu cette maison pendant l'invasion de Chypre en 1974, lorsque l'armée turque a entouré de barbelés la ville de Varosha. Lorsqu’elle apprend que sa maison va être vendue, elle a une solution pour sauver l’héritage familiale des murs. Ariana propose un marché à une jeune écrivaine : si elle consigne la mémoire du 14, rue Ilios avant que les bulldozers ne le rasent, elle l'aidera à s'approcher au plus près des secrets du lieu. Page après page, Varosha se laisse enfin déchiffrer et, avec elle, la tragédie d'une île oubliée.
Ce qui nous a séduit : L’histoire si profondément ancrée dans le passé pluriel d’une île si particulière, où la tragédie frappe en même temps que la beauté.
L’histoire : Rien ne relie les passagers montés à bord du train de nuit n° 5789. Mais à la faveur d’un huis clos offert par ce trajet de nuit, des liens inattendus se nouent. Derrière les apparences se révèlent des êtres vulnérables, victimes de maux ordinaires ou de la violence de l’époque, des voyageurs tentant d’échapper à leur solitude, leur routine ou leurs mensonges. Ils l’ignorent encore, mais à l’aube, certains auront trouvé la mort.
Ce qui nous a séduit : Le suspense haletant, mêlé d’un délicat hommage aux hasards des rencontres et à ce qu’elle peuvent changer pour toujours.
L’histoire : Vous êtes-vous déjà demandé qui n’avait pas eu le rôle d’Harry Potter au cinéma ? Probablement pas, et c’est pourtant son histoire à lui que l’auteur nous invite à découvrir. Entrons dans les coulisses du roman phénomène de JK Rowling, et suivons la piste de celui qui est passé à un cheveu de la célébrité… pour avoir son rival sous les yeux des années durant.
Ce qui nous a séduit : L’originalité du thème choisi, ainsi que l’étude poussée des petites mains qui se sont affairées derrière le plus célèbre des sorciers du grand écran.
> Lire l'interview de David Foenkinos , Davis Foenkinos, intime
L’histoire : Aimer New York et ne vouloir jamais y aller : Philippe Delerm a fait de cette idée une passion irradiant toute sa vie, brillante comme une bille de verre gardée jalousement au fond de sa poche. Dans son livre, il passe en revue tour à tour ces photographies de la skyline et des gratte-ciels qui apprivoisent le ciel !
Ce qui nous a séduit : Un florilège de souvenirs, aussi touchants que dépaysants ! C’est une sorte de lettre d’amour toute en pudeur, mais bien sincère pour New York.
L’histoire : Ce livre nous propose une drôle de fable, et comme dans tous les récits un peu fous, la vérité y résonne d’autant mieux. Au château, il y a le père, vieux lion du cinéma français et gloire nationale. Il y a la jeune épouse, ancienne Miss Provence-Alpes-Côte d’Azur, entièrement dévouée à sa famille et à la paix dans le monde. Au château, il y a aussi l’intendante, la nurse, le coach, la cuisinière, le jardinier, le chauffeur... Méfions-nous d’eux. Surtout si l’arrêt mondial du trafic aérien nous tient dangereusement éloignés des comptes offshore...
Ce qui nous a séduit : Le croisement entre vaudeville et thriller, où l’humour sarcastique règne en maître.
L’histoire : Nous sommes sur les terres de la Couronne du Haut-Kamouraska, là où plane le silence des coupes à blanc des braconniers. Il y a Raphaëlle, Lionel et Anouk, qui partagent le territoire des coyotes, ours, lynx et orignaux et veillent sur les eaux claires de la rivière aux Perles. Et qui ne se laisseront pas prendre en chasse sans montrer les dents.
Ce qui nous a séduit : Suspense au rendez-vous pour ce combat opposant la garde des forêts et les braconniers, l’amour de la nature imprègne chaque page.
L’histoire : Pierre et Claire sont éditeurs en ce début de XXIe siècle. Un grand groupe s'intéresse à leur maison. La vendront-ils ? Et à qui ? Ils sortent beaucoup, voient tout le temps Mathieu, leur ami écrivain. Autour d'eux, Paris est en train de changer. Leur génération vieillit. Cela meurt. Cela divorce. Heureusement, les prix d'automne vont toujours à de mauvais livres.
Ce qui nous a séduit : L’hommage rendu à l’amour entre les humains et à celui des livres. Un brin de nostalgie et d’amusement face aux temps qui changent inexorablement.
L’histoire : huit nouvelles inédites, écrites, comme son titre l’indique, à la première personne du singulier, un recueil troublant, empreint d’une profonde nostalgie, une sorte d’autobiographie déguisée dont nous ferait cadeau le maître des lettres japonaises.
Ce qui nous a séduit : Les histoires, au premier abord ordinaires et quotidiennes, dans lesquelles le fantastique semble narguer le lecteur.
L’histoire : Dans ce texte inédit en France, superbement illustré, Haruki Murakami se livre comme jamais. Au gré de ses souvenirs teintés d'une poignante nostalgie, il remonte le fil de l'histoire de son père, interroge la responsabilité de ce dernier pendant la guerre et lève le voile sur leur relation complexe...
Ce qui nous a séduit : Magnifique autobiographie, qui esquisse avec douceur la relation d’un père et de son fils. Le style visuel apporte un plus.
L’histoire : En juin 1934, Joseph Staline passe un court appel à l'écrivain Boris Pasternak au cours duquel il aurait évoqué le poète Ossip Mandelstam qui venait d'être arrêté. Cette conversation a donné lieu à de multiples rumeurs et interprétations qui ont contribué à affaiblir l'image de l'écrivain. Ce roman fait revivre cet épisode pour en décortiquer les différentes versions.
Ce qui nous a séduit : L’écriture en fragment, qui titille la réflexion du lecteur, et nous rappelle que bien des épisodes de l’Histoire ne seront jamais objectivement retracés, que l’incertitude planera toujours, et que les pauvres mortels ne peuvent que supputer sur ce qui s’est réellement passé.
L’histoire : La rencontre du Grec Kostas Kazantzakis et d'une jeune fille turque, Defne, en 1974, dans une Chypre déchirée par la guerre civile. Elif Shafak crée des personnages débordant d'humanité mais aussi de failles et de doutes, d'élans de générosité et de contradictions, pour conter l'histoire d'un amour interdit dans un climat de haine et de violence qui balaie tout sur son passage.
Ce qui nous a séduit : Véritable pépite, cette histoire d'amour, d'exil, et de déchirement prend aux tripes et à l’âme.
L’histoire : Inspiré par ces diables gardiens de l’enfance, l’artiste et architecte Alessandro Mendini exécute à son tour une série de dessins. Dans un jeu d’improvisation où de l’image surgit la parole, Erri De Luca compose face à ces trente-cinq planches autant de textes qui leur répondent
Ce qui nous a séduit : L’alchimie de couleurs et de mots née de la rencontre entre deux artistes, qui ajustent leurs voix.
L’histoire : Islande. Un homme amnésique se retrouve dans une église, incapable de savoir d’où il vient. Si les habitants des fjords alentours ont l’air de le connaître, lui est toujours perdu dans ce monde. Petit à petit, se déploient alors différents récits, comme pour lui rendre la mémoire perdue, en le plongeant dans la grande histoire de cette famille, du milieu du XIXème siècle jusqu’en 2020.
Ce qui nous a séduit : La mosaïque de destins romanesques, se dévoilant peu à peu et surprenant toujours le lecteur. Le croisement des narrations.
L’histoire : Etats-Unis d’Amérique, dans le Dakota en 1953. Thomas Wazhashk est président du conseil tribal de Turtle Mountain. Au nom de sa tribu, au nom de son peuple, il va engager une lutte sans merci contre la résolution du Congrès américain. Une résolution qui, sous couvert d’accorder des droits aux natifs, va en réalité les destituer du peu de terres qui leur reste. Dans ce combat pour les droits de son peuple, il croisera la route de Pixie, jeune indienne prête à tout pour obtenir un métier et sortir de la pauvreté des réserves.
Ce qui nous a séduit : La documentation passionnante sur la culture et les conditions de vie des autochtones en Amérique. La pugnacité de ceux qui veulent défendre leur identité.
L’histoire : Juillet 1969. Le monde entier célèbre le succès de la mission Apollo 11. Les seuls à détourner le regard du vieux téléviseur dans ce bar perdu de l’Équateur sont sans doute Fay Fern et son fils de neuf ans, Wright. Et Wright est sans doute l’unique enfant à ne pas connaître le nom de Vincent Kahn, l’astronaute qui a foulé pour la première fois la surface de la Lune. Pourtant, Fay le connaît bien. Ou plutôt le connaissait bien. Elle l’a rencontré dix ans auparavant, alors qu’elle était serveuse dans un bar au beau milieu du désert de Mojave. Après une brève liaison, leurs vies ont pris des chemins différents, mais les conséquences de leur rencontre sont ineffaçables.
Ce qui nous a séduit : Le portrait d’une Amérique aux deux visages, à travers ces deux personnages que tout oppose, mais qu’un bref amour a lié à jamais. Deux visions, deux voies dans ce monde aux mutations effrénées.
L’histoire : Cela fait bientôt deux ans que Trig et Al, frère et sœur jumeaux, n’ont plus de contact avec leur père. Et voilà qu’il réapparaît dans leur vie et réclame “une dernière aventure” : un mois à sillonner ensemble en canoë les lacs du Canada. À la fois excités à l’idée de retrouver la complicité de leur enfance et intrigués par ces retrouvailles soudaines, les jumeaux acceptent le défi de partir au milieu de nulle part. Mais dès leur arrivée, quelque chose ne tourne pas rond, les tensions s’installent.
Ce qui nous a séduit : Le savant mélange d’aventures, drames familiales, et action, mené par une plume de maître.
Paul Auster s'en est allé le 30 avril 2024.
Ce jeudi 25 avril, les fondatrices, Emmanuelle de Boysson, Carole Chrétiennot, Adélaïde de Clermont-Tonnerre, Stéphanie Janicot, Jessica Nelson
La cuvée 2024 de la 77e édition du Festival de Cannes ,qui se tiendra cette année du 14 au 25 mai, a été dévoilée par Thierry
Le Festival du Livre de Paris 2024 se clôture sur une note de succès avec 103 000 visiteurs et des ventes en hausse de 6%.
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