Cécile Tlili, lauréate du 1e Prix Littéraire Gisèle Halimi pour son roman « Un simple dîner »

Portrait de Cecile Tlili © Bruno Levy -  Editions Calmann Levy

Le premier Prix Littéraire Gisèle Halimi a été remis le 16 novembre à Cécile Tlili, pour son roman Un simple dîner (Ed. Calmann Levy), lors d’une cérémonie à la Cour d’Appel de Paris à laquelle participaient de nombreux avocat.e.s.

Un simple dîner : Cécile Tlili interroge la place des femmes dans la société

Le roman de Cécile Tlili démarre sur une scène simple. Un soir de canicule, en août à Paris, deux couples se  rejoignent pour dîner. La soirée aura lieu chez Étienne. Claudia, sa compagne, d’une timidité maladive, a cuisiné  toute la journée pour masquer son appréhension. Johar et Rémi, leurs invités, n’ont pas l’esprit tranquille non plus. Autour de la table, les uns nourrissent des intentions cachées tandis que les autres font tout pour garder leurs secrets. L’odeur épicée d’un curry, une veste qui glisse d’un fauteuil, il suffit d’un rien pour que tout bascule. Un huis-clos, qui grince et qui interroge la place des femmes dans la société. Avec en arrière plan, une ode à l’émancipation et à la liberté. Un texte qui aurait sûrement plu à Gisèle Halimi.

Un extrait de pièce inspirée du procès de Bobigny mettant en scène Gisèle Halimi bientôt publiée en livre

En ouverture de la soirée de remise de ce prix, était joué un extrait de la pièce inspirée du procès de Bobigny dans laquelle l'actrice Sophie Dumont Ader incarne la célèbre avocate franco-tunisienne. 

Cette pièce est une adaptation par Sophie et Basile Ader, ancien vice bâtonnier du barreau de Paris, à partir des débats qui se sont tenus devant le tribunal correctionnel de Bobigny le 8 novembre 1972. Cinq femmes étaient jugées, dont la mère de Marie-Claire Chevalier, pour complicité ou pratique de l’avortement.  Cette adaptation théâtrale du procès de Bobigny avait été une première fois jouée du 13 au 15 octobre 2022, à l’occasion de son 50ème anniversaire. L’occasion de revivre l’intense procès et la plaidoirie magistrale de Gisèle Halimi. Ce texte sera prochainement publié par les Editions Marie Romaine au sein d’un recueil, « Procès en scène », qui comprendra également « Le procès de Patrick Henry » et « Benac devant le conseil de guerre », trois textes très forts, qui montrent chacun à leur manière la fragilité de la justice à travers le temps.

Pendant cette soirée, la robe de Gisèle Halimi, défenderesse des droits des femmes, était présentée aussi, conservée pendant plus de 70 ans et maintes fois rapiécée, ainsi que son bureau et son fauteuil, prêtés pour l’occasion par le musée du barreau. Une présence émouvante, traces matérielles qui rappellent le souvenir d'une grande dame du Barreau.

Le Prix Littéraire Gisèle Halimi, pour mettre en lumière des romans qui évoquent l’émancipation, le courage et la force des femmes

L’Association des Avocats Franco-tunisiens fondée par Maître Samia Maktouf, a lancé la première édition du Prix Littéraire Gisèle Halimi, afin de mettre en lumière des romans qui évoquent l’émancipation, le courage et la force des femmes.
Pour sa première édition, le jury était composé de Samia Maktouf, (avocate aux Barreaux de Paris et de Tunisie, Présidente du Prix et de l’Association des Avocats Franco-Tunisiens), Razika Adnani (écrivaine, philosophe),  la Vice-bâtonnière Dominique Attias, le Bâtonnier Christian Charrière-Bournazel, Elie Chouraqui (cinéaste), Annick Cojean (journaliste au Monde), la Bâtonnière Julie Couturier, le Vice-bâtonnier Vincent Niore, Chems-Eddine Hafiz (avocat honoraire et Recteur de la Grande Mosquée de Paris), Nadia Hai (députée, ancienne Ministre), Margot Gallimard (directrice de la Collection « L’Imaginaire »), Aurélie Julia (directrice de La Revue des Deux Mondes), Jeanne Grange (directrice littéraire chez Calmann-Lévy), Christophe Rioux (universitaire, écrivain, journaliste à Lire Magazine Littéraire), le Vice-bâtonnier Jean-Yves Le Borgne, Bariza Khiari (ancienne Vice-présidente du Sénat), Saphia Azzedine (écrivaine, réalisatrice), Nadia Marouani (conseillère dans le domaine culturel) et Léa Santamaria (responsable de la librairie « Les Libres Champs »).

Portrait de Cecile Tlili © Bruno Levy -  Editions Calmann Levy

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