Une faillite française

Résumé

Voyage au cœur des grandes sociétés internationales vue comme la Cour de Louis XIV peinte par Saint-Simon. Avec son lot de Pdg mégalos, de banquiers aux aguets, d’affairistes en tout genre, d’hommes de lois aux ordres et de stars complices. Bienvenu dans feu l’empire de Jean-Marie Messier. Martine Orange et Jo Johnson, respectivement journalistes au Monde et au Financial Times, réécrivent pour nous l’épopée de J2M. Des heures de gloire aux heures sombres, de l’ascension fulgurante du petit Français proche de Balladur, directeur de la Générale des Eaux, de son appétit carnivore à l’époque chanté par tous, Français et Américains réunis, à la tête du deuxième plus grand groupe de communication au monde, Vivendi Universal, jusqu’à sa chute précipitée avec ses problèmes de surendettement, son pouvoir tyrannique, ses problèmes de trésorerie, ses erreurs stratégiques. Et, in fine, le démantèlement inéluctable du groupe pour se sauver de la faillite.
Une faillite française dit tout de ces sept années de gloire où Vivendi culmina à 54 milliards d’euros de chiffres d’affaires, de "cette époque oublieuse de toutes les réalités et de tous les principes". Car le vrai sens de cette enquête passionnante est de nous alerter sur la frénésie capitaliste et sur les dangers d’un pouvoir qui s’exerce sans contre-pouvoir. Que reste-t-il de Jean-Marie-Messier-Maître-du-Monde ? En six mois, l’empire Messier s’est effondré. Entre les premières perquisitions au siège de Vivendi Universal, le 12 décembre 2002, et le 24 juin 2002, le groupe a chuté en bourse de 23, 3 %. Exit Messier, démis de ses fonctions par ces mêmes administrateurs américains qui l’avaient propulsé au sommet du groupe. "Vanité des vanités. Tout n’est que vanité". La parole de L’Ecclésiaste se vérifie même au cœur du sentiment d’impunité, même au sommet de la gloire. Et pendant ce temps c’est Murdoch qui se frotte les mains... --Denis Gombert