Tableau noir

Gauvain Sers: «L'innocent qu'on tue, je ne m'habitue pas »

Aujourd'hui 2 novembre 2020. Les chrétiens fêtent les morts et les enfants rentrent en classe. Etrange première journée d'école. Tous masqués et tous endeuillés par l'assassinat d'un de leurs professeurs. Un  poème parmi d'autres textes sera lu dans les classes. Il est signé de l'auteur-compositeur Gauvain Sers et a été écrit en souvenir de Samuel Paty. Le voici.

Photo Monoar Rahman Rony. Pixabay Photo Monoar Rahman Rony. Pixabay

L'innocent qu'on tue, je ne m'habitue pas
À Samuel Paty par Gauvain Sers

Paraît qu’on s’habitue
Aux larmes de la nation

Ce matin, j’me suis tu
Sous l’coup de l’émotion

Paraît qu’on s’habitue
Quand l’infâme est légion
Tous ces hommes abattus
Pour les traits d’un crayon

Paraît qu’on s’habitue
À défendre à tout prix
Les 3 mots qu’on a lus
Aux frontons des mairies

Paraît qu’on s’habitue
Quand on manque de savoir
Par chance, on a tous eu
Un professeur d’Histoire

Paraît qu’on s’habitue
À la pire barbarie
Mais jamais j’n’y ai cru
Et pas plus aujourd’hui

Paraît qu’on s’habitue
Aux horreurs qu’on vit là
Mais l’innocent qu’on tue
Je ne m’habitue pas”

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Gauvain Sers est auteur-compositeur.
Dernier album paru : Les oubliés
>Plus d'informations sur son site
 

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