Disparition

Mort d'Imre Kertész, prix Nobel de littérature

L’écrivain hongrois Imre Kertész, prix Nobel de littérature en 2002, est mort le 31 mars à l’âge de 86 ans. Il s'est éteint à l'aube, à son domicile de Budapest, où il était revenu s'installer après avoir vécu à Berlin jusqu'en 2013. Son oeuvre, nourrie essentiellement de ses expériences de déportation, est publiée chez Actes Sud. 

L'écriture comme thérapie

Imre Kertész a quinze ans quand il est déporté à Auschwitz en 1944, avant d’être transféré à Buchenwald. Plusieurs années plus tard, écrire lui apparaitra comme une sorte d’exorcisation de ce traumatisme. Dans les années 1960, il commence à écrire Être sans destin, qu’il décrit comme un « roman de formation à l’envers ». Mais l’écriture n’est pas seulement une façon de chasser ses démons, un refuge, c’est aussi un acte de résistance. D’ailleurs Kertész a beaucoup travaillé sur la façon dont s’élabore la langue dans les dictatures. Du nazisme au stalinisme, l’écrivain a vécu une expérience de la dictature qui lui a permis de la traduire en quelque sorte en une expérience littéraire. Au moment de la dictature stalinienne, Kertész était d’ailleurs journaliste. Mais son incapacité à obéir aux ordres d’écriture a entraîné son licenciement. C’est comme ça qu’il a décidé de devenir écrivain. 

Un ton mordant

Ce n’est que dans les années 1980 que Kertész connait réellement le succès, confirmé par un prix Nobel de littérature en 2002. Il devient alors le premier auteur de langue magyare primé par le Nobel. Son écriture, d’une ironie mordante, riche en métaphore et en ambiguïtés, fait de lui un grand écrivain. L’apparent détachement avec lequel il écrit est la marque de fabrique de ses livres, que ce soit dans Kaddish pour l’enfant qui ne naîtra pas (1995), Le Drapeau anglais (2005) ou encore Liquidation (2004). Une distance sarcastique que lui a inspiré L’Étranger de Camus, qu’il a lu à 25 ans. Car pour Kertész, il est impossible d’écrire sans blesser quand il s’agit de la Shoah. Les mots doivent avoir un effet. C’est pour cela que l’auteur insiste sur les petits détails, ceux qui marquent les esprits.  Le monde perd un esprit éclairé et un grand témoin de l'Histoire.

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En savoir plus

>Lire un extrait du dernier livre d'Imre Kertész, L'Ultime Auberge :

 
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