La romancière et journaliste biélorussse Svetlana Alexievitch a été choisie par le jury du Prix Nobel pour "son œuvre polyphonique, mémorial de la souffrance et du courage à notre époque ". Une récompense pour une oeuvre qui est autant un témoignage qu'un travail littéraire. Un choix très politique de l'Académie suédoise qui adresse un message en faveur de la paix en direction de Vladimir Poutine.
Son nom circulait depuis quelques jours : la romancière et journaliste biélorussse Svetlana Alexievitch a été choisie par le jury du Prix Nobel pour "son œuvre polyphonique, mémorial de la souffrance et du courage à notre époque ".
Auteure engagée, Svetlana Alexievitch, qui est née le 31 mai 1948 juste après la fin de la Seconde guerre mondiale, est la première femme russophone à recevoir cette récompense après les trois seuls écrivains de langue russe à avoir été honorés par le Nobel : Boris Pasternak en 1958, Alexandre Soljenitsyne en 1970 et Brodsky en 1987. Svetlana Alexievitch qui est née en Ukraine est connue pour son engagement et ses livres qui se situent entre le documentaire et le roman. Elle-même se définit autant comme une journaliste qu'une romancière. Elle estime avoir écrit ce qu'elle appelle son «encyclopédie de l'époque soviétique». Et c'est aussi cela qu'a salué l'Académie Nobel : rendre hommage à l'écriture nourrie du réel, construite en prise directe avec les événements du monde, saluer l'entrée en "littérature" du document-miroir transfiguré par le travail d'auteur. Un prix Nobel de littérature à haute signification politique donc .Qui donne ses lettres de noblesse à une oeuvre fondée sur une documentation quasi-journalistique, avec témoignages multiples recueillis au fil d'enquêtes approfondies.
Dans son oeuvre, qui est composée de cinq livres , Svetlana Alexievitch dénonce la guerre, la violence, le mensonge et la manipulation. Retenons Les cercueils de zinc, La supplication ( à propos du drame de Tchernobyl) ou encore La guerre n'a pas un visage de femme qui est paru en 2004 et dénonce la guerre vue par les yeux des femmes russes. Svetlana Alexievitch avait reçu le prix Médicis étranger pour un de ses deriniers livres, ô combien d'actualité, La Fin de l’homme rouge ( Actes Sud, trad. du russe par Sophie Benech) en 2013 : ce livre recueille des centaines de témoignages dans différentes régions de l’espace postsoviétique et témoigne du "désenchantement" de chacun. Un texte puissant qui résonne longtemps du son de toutes ces paroles auxquelles l'écrivaine donne enfin une voix.
Le choix du jury Nobel résonne aussi comme un plaidoyer contre la politique expansionniste de Vladimir Poutine. Et un appel à la raison envers tous ceux qui jouent avec les populations comme avec des pions sur un échiquier. Svetlana Alexievitch rappelle dans ses livres que chaque destin individuel porte le reflet de l' Histoire , même celle que l'on veut cacher.
>Lire un extrait de La fin de l'homme rouge
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