Au petit matin frisquet
Je pousse les portes de l'aube
Pour faire quelques pas pressés
Tout est perdu par ma faute
Je revois notre passé
En cette fin de nuit transit
Sur un tronc je m'assieds
Au bord du chemin blanchi
Et viennent à moi des pensées.
Je frissonne sous la froideur
Du feuillage dégivré
Cherchant un peu de chaleur
Je reprends la marche. Si j'ai
Poussé les portes de l'aurore
C'est bien pour me rapprocher
Du soleil que tu arbore
Envahi par la douleur
Je sens les larmes venir
Pourquoi ai-je brisé nos ❤️
En changeant notre avenir
J'ai abandonné la route
Que nous parcourions ensemble
Vais-je te retrouver j'en doute
J'ai peur et j'ai froid je tremble
Tout le jour j'arpente les prés
Que nous foulions tous les deux.
Quand vient le soir je m'en vais
Vers le lac argent et bleu
Devant le miroir je scrute.
Au loin nagent des canards.
Puis je me pose sur la butte
J'aperçois le cygne noir.
Le remou mélancolique
Vient mourir sur la grève.
Dans cette ambiance romantique
L'espoir prend place dans mes rêves.
Si bien que rien n'est plus beau
Que perchée sur ses longues pattes,
Cette disgacieuse poule d'eau.
Le soleil noir qui éclate
Est détrôné par la lune.
Quand se couche l'astre solaire
En cette journée d'infortune
Et vient le croissant lunaire,
Si la flamme sublime la vue,
Mon spleen est le même ce soir
Qu'au matin il fut.
Je suis entre rose et noir.
Martial GOUBET 3 octobre 2020