LGF - Livre de Poche | Viabooks

Vaste est la prison

Vaste est la prison

Le plaisir pour moi, comme pour beaucoup de femmes, s'avivait à la sortie du bain. L'antichambre, tapissée de matelas, de nattes, où l'on vous servait à satiété oranges épluchées, grenades ouvertes et du sirop d'orgeat, devenait havre des délices. Les parfums se mêlaient au-dessus des corps des dormeuses, ou autour de celles qui, frémissantes, s'habillaient lentement tout en dévidant de menus commérages. Je m'allongeais, je somnolais, j'écoutais. Ma belle-mère déployait son linge de satin et ses robes de taffetas. Elle veillait maternellement sur moi, tout en saluant telle...

Le Baiser du dragon

Ysabelle Lacamp

La trace du serpent

Thomas Thompson
Le Dit de Tianyi - Prix Femina 1998

Le dit de Tianyi

A partir de la naissance, chaque visage est façonné par toute une vie de désirs refoulés, de tourments cachés, de mensonges entretenus, de cris contenus, de sanglots ravalés, de chagrins niés, d'orgueil blessé, de serments reniés, de vengeances caressées, de colères rentrées, de hontes bues, de fous rires réprimés, de monologues interrompus, de confidences trahies, de plaisirs trop vite survenus, d'extases trop vite évanouies. Chaque ride en porte la marque aussi sûrement que les anneaux d'un arbre. C'est tout cela que le visage révèle de la personne, à son insu, malgré...
L'écume des jours

L’écume des jours

Pages 212-13, chapitre 40 ” Ça ne va pas ? ” dit Nicolas sans se retourner, avant que la voiture démarre. Chloé pleurait toujours dans la fourrure blanche et Colin avait l’air d’un homme mort. L’odeur des trottoirs montait de plus en plus. Les vapeurs d’éther emplissaient la rue. ” Va, dit Colin. – Qu’est-ce qu’elle a ? demanda Nicolas. – Oh ! Ça ne pouvait pas être pire ! ” dit Colin. Il se rendit compte de ce qu’il venait de dire et regarda Chloé. Il l’aimait tellement en ce moment qu’il se serait tué pour son imprudence. Chloé, recroquevillée dans...

Le bébé révélé

Desmond Morris

Vie de Néron

Suétone
La Maison de Claudine

La Maison de Claudine de Sidonie-Gabrielle Colette

Maison et jardin vivent encore je le sais, mais qu'importe si la magie les a quittés, si le secret est perdu qui ouvrait, -lumière, odeurs, harmonie d'arbres et d'oiseaux, murmure de voix humaines qu'a déjà suspendu la mort, - un monde dont j'ai cessé d'être digne ?. Il arrivait qu'un livre, ouvert sur le dallage de la terrasse ou sur l'herbe, une corde à sauter serpentant dans une allée, ou un minuscule jardin bordé de cailloux, planté de têtes de fleurs, révélassent autrefois, dans le temps où cette maison et ce jardin abritaient une famille, la présence des enfants, et...

Passage de la comète

H. Coulonges

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