Consécration

Louise Glück, lauréate du prix Nobel de littérature 2020

Le prix Nobel de littérature 2020 a été attribué à la poète américaine Louise Glück, a annoncé le comité Nobel ce jeudi 8 octobre.

Niklas Elmehed. © Nobel Media. Niklas Elmehed. © Nobel Media.

L'Académie Nobel a choisi de couronner en 2020 la poésie, en la personne de l'Américaine Louise Glück. L'Académie a évoqué «sa voix poétique indubitable qui, avec une beauté austère, rend l’existence individuelle universelle». Cette grande poétesse américaine se revendique dans la filiation des poètes objectivistes, parmi lesquels figurent Louis Zukofsky, Charles Reznikoff, George Oppen et Carl Rakos.

Une enfance sur la côte Est des Etats-Unis

Louise Glück est née le 22 avril 1943 à New York d’une famille juive hongroise et passe son enfance à Long Island. Elle est diplômée en 1961 de la George W. Hewlett High School, à Hewlett (New York). Elle suit également les cours du Sarah Lawrence College puis de l'université Columbia, mais n'est cependant diplômée ni de l’un ni de l’autre.

Louise Glück, une poétesse reconnue, lauréate du Pulitzer de poésie en 1993

Glück a remporté le prix Pulitzer de poésie en 1993 pour son recueil The Wild Iris. Elle a aussi reçu le National Book Critics Circle Award, pour The Triumph of Achilles, ainsi que du prix de l'Academy of American Poets dont elle est membre. En 2003, elle est désignée Poet Laureate Consultant in Poetry de la bibliothèque du Congrès.

En 1984, elle rejoint le Williams College de Williamstown en tant que Senior Lecturer in English. Elle participe au Creative Writing Program de l’université de Boston puis, en 2004, elle est nommée écrivain en résidence de la chaire Rosenkranz à Yale, où elle enseigne toujours.

Louise Glück réside à Cambridge dans le Massachusetts.

Une poésie de l'intime et des relations

Louise Glück saisit les émotions diffuses entte les êtres, les opacités des relations familiales, les sentiments diffus, en un verbe limpide. Comme en témoigne son poème emblématique Au bout de ma douleur.

« Au bout de ma douleur
il y avait une porte.
Écoute-moi bien : ce que tu appelles la mort,
je m'en souviens.
En haut, des bruits, le bruissement des branches de pin.
Puis plus rien. Le soleil pâle
vacilla sur la surface sèche.
C'est une chose terrible que de survivre
comme conscience
enterrée dans la terre sombre.
Puis ce fut terminé : ce que tu crains, être
une âme et incapable
de parler prenant brutalement fin, la terre raide
pliant un peu. Et ce que je crus être
des oiseaux sautillant dans les petits arbustes.
Toi qui ne te souviens pas
du passage depuis l'autre monde
je te dis que je pouvais de nouveau parler : tout ce qui
revient de l'oubli revient
pour trouver une voix :
du centre de ma vie surgit
une grande fontaine, ombres
bleu foncé sur eau marine azurée. »

>En savoir plus sur le site de l'Académie Nobel

0
 

& aussi