Une réforme de l'orthographe menace l'accent circonflexe

Approuvée en 1990 par l’Académie française, la réforme orthographique n’avait été que très peu appliquée. Elle devrait devenir plus visible dans les manuels scolaires dès la rentrée prochaine. Les recommandations du conseil supérieur de la langue française, validées par l’Académie française, concerner plus de 2 000 mots. Ces mots posséderont deux orthographes, acceptées toutes les deux.

La disparition de l’accent circonflexe

La première victime de cette réforme est l’accent circonflexe. Lui qui venait remplacer un « s », disparu avec l’évolution du français, va lui-même disparaître. Ainsi, l’accent ne sera plus obligatoire lorsqu’il accompagne les lettres « i » et « u », sauf dans certains cas : les terminaisons verbales, les noms propres ou quand il permet de distinguer le sens d’un mot. Le mot « mûr », par exemple, aura le droit de conserver son accent, tout comme l’expression « qu’il fût », qui marque une terminaison verbale. A l’inverse, le mot « maîtresse » pourra désormais s’écrire sans son « chapeau ».

Ognon et nénufar

La réforme tient donc à simplifier notre langue. Ainsi, certains « ph » pourront être remplacés par des « f », comme pour le mot « nénuphar » qui deviendra « nénufar ». « Oignon » pourra également perdre son « i », jugé peu intuitif. Parmi les 2 400 mots modifiés par l’Académie, on trouve aussi ceux qui prennent un trait d’union, qui sera désormais facultatif. on écrira donc « chauvesouris », « portemonnaie » ou même « weekend ». Certains accents sont aussi jugés trop compliqués, d’où l’apparition prochaine de « sècheresse », « crèmerie » ou « règlementaire ». 

Pourquoi de tels changements ? 

Pour l’Académie française, il est important de faire évoluer la langue française pour que son apprentissage soit plus facile. C’est donc dans ce sens que sont adoptées ces modifications. Des changements « cohérents et mesurés », comme l’explique l’Académie. 

Mais ces modifications n’ont aucun caractère obligatoire, et libre aux professeurs de les enseigner ou pas à leurs élèves. La réforme a néanmoins fait l’objet de vives critiques, notamment de la part d’internautes qui ont même lancé le hashtag « JeSuisCirconflexe » pour montrer leur désapprobation. 

>Najat Vallaud-Belkacem explique que l'accent circonflexe ne va pas disparaître :