Une saison de machettes

  • Année de publication : 2005
  • Genres :
    Biographie
    Littérature étrangère
    Théâtre
    Poésie
  • Nombre de page : 290 pages
  • Prix éditeur : 7,00
  • ISBN : 2020679132
  • Source : Amazon

Résumé

En 1994, au Rwanda, 800 000 Tutsis ont été massacrés, en douze semaines, par leurs concitoyens hutus. Soit près de 10.000 personnes par jour, principalement à la machette. Jean Hatzfeld, journaliste à Libération, avait déjà rendu compte de ce génocide sans précédent en donnant la parole aux rescapés des massacres de la région de Nyamata dans un témoignage bouleversant, Dans le nu de la vie. Récit des marais rwandais : sur une population de 59.000 personnes, 50.000 avaient été tuées par leurs voisins hutus.
Dans Une saison de machettes, Jean Hatzfeld a retrouvé une douzaine de ces assassins hutus, agriculteurs pour la plupart, en attente d’un jugement ou déjà jugés dans la même commune de Nyamata, et leur donne la parole. Adabert, Alphonse, Ignace, Elie, Léopord, Jean-Baptiste, Pancrase, Pro, et les autres, racontent en toute bonne foi, "avec une énorme franchise, souvent même avec candeur", observe l’auteur, cette année 1994 où tout a basculé après l’assassinat du président rwandais. "On s’assemblait sur le terrain de foot en bande de connaissance, et on allait en chasse par affinité", "On pensait qu’on pouvait désormais se débrouiller sans Dieu", expliquent-ils. Et de raconter comment eux, Hutus, s’armant de machettes, en se mettant à piller, à violer, à tuer aussi systématiquement que férocement, ont pris leur revanche sur l’ethnie des Tutsis qui avaient tenu les clefs du pouvoir pendant une longue période.
Dans cette grande enquête sous forme de récit, Hatzfeld analyse le processus du génocide. Ou comment de simples agriculteurs, placés dans une situation exceptionnelle et encadrés par les autorités locales, en sont venus à massacrer leurs voisins, sans état d’âme, par conformisme, mais avec le souci de bien faire le "travail", jusqu’au bout. "Tuer était moins échinant que cultiver", dit l’un. "Je tuais sans conséquences, je m’adaptais sans problème", se souvient un autre. À la fin du récit, les douze hommes acceptent de poser pour une photo, comme une bande de copains. Nulle trace de repentir dans leur discours, ni de mauvaise conscience. Récit d’une précision et d’une cruauté glaçante, Une saison de machettes est un ouvrage essentiel qui force le lecteur, frappé de stupeur, à garder les yeux ouverts pour regarder en face la banalité du mal. --Denis Gombert

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