Jacques Berque s'explique longuement sur les choix techniques qu'il avait pris et sur le parti de traduire le Saint Coran non pas de manière littérale, mais de manière sémantique. Dans cette perspective, certaines images ou métaphores peuvent être utilement rendues par des termes emblématiques dans la langue d'arrivée. Inversement, il faudrait plus de mots pour traduire des notions symboliques qui ne connaissent aucun équivalent direct. Jacques Berque a opté pour une poétisation de la langue de traduction, ici le français, pour rendre plus joliment que d'autres traducteurs des mots comme : "dénégateurs" pour mûnafiquîn, là où l'on acceptait docilement le mot "hypocrites", ce qui visiblement nous éloigne du sens initial. Il importait surtout à Jacques Berque de rendre le beau phrasé arabe du Coran, fluide et assonancé, par des tournures de phrases qui soient bien rythmées et stylisées. Pari tenu. --Malek Chebel