Apolline en Arcadie

  • Année de publication : 2016
  • Chez : Aurore Guillemette
  • Genres :
    Biographie
    Littérature étrangère
    Théâtre
    Poésie
  • Nombre de page : 129 pages
  • Prix éditeur : 1,93
  • ISBN : B01B76G1F8
  • Source : Amazon

Résumé

Quel amoureux de poésie n’a jamais nourri le fantasme de partager un moment avec un amant du Parnasse, de se retrouver à la table de Rimbaud, d’échanger une conversation avec Rilke, ou encore de partager du peyotl avec Artaud ? Poussée par l’ennui, la jeune Apolline va découvrir, dans le grenier de sa maison familiale, le recueil du poète Nephtali, son aïeul, dont le livre sera pour elle la porte d’entrée en Arcadie. L’aventurière va très vite se retrouver au milieu d’une intrigue dont elle se révélera être la seule clé. Comprenant combien sa venue bouleverse l’ordre établi, Apolline n’aura de cesse de partir à la rencontre des poètes des différents quartiers que composent l’Arcadie, et son intuition la mènera jusqu’au Labyrinthe des Enfants Couronnés. Mais le temps presse, car la légendaire fontaine Castalie ne coule plus et la sécheresse s’installe, menaçant de réduire en cendres cette contrée des Muses, des poètes et des chevriers.

Grégory Huck signe avec Apolline en Arcadie un premier roman initiatique très étonnant, dont la capacité d’immersion est remarquable. Cet ouvrage est issu de plusieurs années de recherches, d’abondantes lectures de poésies, mais également de nombreuses correspondances et biographies de poètes. Grégory, poète humaniste, peintre symbolique, artiste de scène, tisse à travers son roman une autre réalité, comme une sphère superposée d’une belle manière à notre quotidien si rationnel.

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Les avis sur ce livre (6)

Les avis

Le 5 juillet, 2017 - 14:19

Dostena Lavergne, chez DNA

Roman initiatique, signé par un jeune écrivain alsacien, Apolline prouve que la poésie n’a pas dit son dernier mot en littérature et dans la vie.

Qui se souvient encore de l’Arcadie et de ses habitants inspirés ? Ces poètes et poétesses qui nous ont souvent répondu «oui» à la question «Devriez-vous mourir s’il vous était interdit d’écrire ?» Et pourquoi donc ce ton dramatique, un peu désuet à l’ère des jeux vidéos où on ne meurt qu’à défaut de pouvoir se payer des points de vie en plus ?
On dirait que le temps des artistes prêts à payer le prix fort pour goûter à l’extase de la création est bien révolu. Pourtant, elle existe, Apolline ! Cette jeune fille extraordinaire «comme on en rencontre souvent», mais dont on ne parle guère dans les magazines de mode.
Jeune poète, peintre et depuis peu directeur de la collection Poésie de l’Olifant aux éditions Belladone, Gregory Huck affirme que l’héroïne de son roman est bien un personnage de notre temps : «Je rencontre de plus en plus de poètes au féminin qui réussissent à dépasser l’ego en se lançant corps et âme dans l’aventure poétique.»

C’est ainsi que l’Arcadie redevient perceptible depuis les lucarnes de la Cité Désenchantée. Elle existe toujours, justement parce qu’elle est habitée par des nouvelles histoires, toutes contemporaines, comme celle d’Apolline quittant le monde «qui semble ne vouer son énergie qu’à consommer des jouissances surfaites.» pour s’aventurer là où on ne se déplace qu’en métaphore.


«Sublime plume héritière de Baudelaire, de Rimbaud et des symbolistes, mêlant gracieusement l’Antiquité grecque à un voyage initiatique époustouflant.»


Tout comme l’Arcadie, la métaphore est aussi un héritage de la Grèce ancienne, lié au verbe metaferno (transporter). C’est elle qui permet d’aller et venir librement sur les ailes de l’esprit et du désir. Sanselle, Apolline l’a compris, les êtres seraient à jamais enchaînés dans la prison d’une réalité imposée, désenchantée, brutale...
Découvrant dans le grenier de la maison familiale le recueil de poèmes de son aïeul, le poète Nephtali, Apolline obtient le code d’entrée dans l’Arcadie : là où se joue l’avenir de la source mythique Castalie. Si elle se tarissait, elle ferait disparaître à jamais les muses...

Dans ce roman initiatique, Apolline - celle qui pénètre en intrus dans le panthéon des monstres sacrés, tient la clé de sauvetage d’un monde qui s’est oublié dans son propre musée.
Documenté et intrigué par la vie des poètes, Gregory Huck fait vivre et débattre entre eux des personnages sages ou rebelles ayant vécu à des époques différentes : Virgile, Khalil Gibran, Novalis, Rilke, Hugo, Verlaine, Rimbaud, Lou Andreas-Salomé, Renée Vivien, etc.
Son romain rappelle que l’Arcadie, menacée par une insupportable pollution spirituelle, est un pays où se joue le drame de notre propre survie d’êtres humains. Un livre captivant qui pourrait donner le courage de reconnaître notre besoin urgent de poésie.

 

Le 5 juillet, 2017 - 14:20

Les Affiches-Moniteurs

 

Le poète Greg Huck livre son premier romain à l’attention de lecteurs se sentant bien trop «immergés dans ce monde mortifère» et leur propose une manière de dépaysement en mode pastoral et initiatique, c’est-à-dire en Arcadie - peut être un autre nom pour l’enfance du monde :
«Je suis parti d’un fantasme : à force de lire des poètes, j’ai imaginé des conversations improbables entre eux. Ainsi, Baudelaire n’aimait pas Verlaine, comme le révèlent ses correspondances. Pour moi, l’Arcadie est un monde parallèle où sont réunis des poètes capables d’insuffler à notre humanité cette petite flamme perdue : l’enthousiasme, qui signifie «être dans le souffle divin»...
Il y a un lien entre ces deux sphères, l’Arcadie et notre monde : la jeune Apolline qui s’ennuie en humanité trouve dans le grenier de la maison familiale le recueil de son aïeul, le poète Nephtali avec cette parabole : «et in arcadia ego». Elle trouve un plan, rencontre une créature peu engageante, répond à une question («qu’est ce qui peut être nourri sans être assouvi ?») et se retrouve admise en Arcadie. Elle est accueillie par Virgile qui lui explique le pays et lui conseille de ne pas aller trop à l’est où se trouvent des mélancoliques qui veulent changer le système...».

Virgile, on s’en souvient, situait l’entrée possible de l’Arcadie en territoire de Piémont - mais cette parcelle d’absolu hors de toute géographie pourrait bien être la prémonition d’un âge d’or à jamais irrévolu dans la traversée de nos ignorances. Ou du moins son impatiente nostalgie hors de nos calendriers, de nos cadrans et autres écrans asservissants - voire celle d’un monde qui se serait donné une nouvelle chance...

 

 

 

 

 

Donc, Apolline «vêtue de rien, bien enchâssée tel un rubis brûlant» bouleverse l’ordre établi en Arcadie dont elle parcourt les quartiers jusqu’au nord (celui des poètes sans oeuvre), conversant avec ses habitants - l’on y croise Antonin Artaud lavant des tubercules devant sa caverne et conviant Alfred Jarry à ses agapes crudivores avant de sacrifier au rite du soleil noir - partage ses nuits avec Orphée, tombe sur ce «bouffi barbu» de Verlaine dont «l’Oreille personnelle» l’informe du débat qui occupe les douze poètes du Parnasse : celui de son bannissement à elle - alors que les insurgés de l’Est «espéraient qu’elle pût être l’élément déclencheur de leur révolution sans cesse renvoyée aux calendes grecques»...


Mais la légendaire fontaine Castalie ne coule plus et la sécheresse menace de réduire en cendres cette «contrée des Muses, des poètes et des chevriers»...

Des pérégrinations de son héroïne, Grégory Huck fait de la pâte à aimable fiction, couplée à un voeu éminemment politique - un désir d’harmonie, de concorde universelle comme Virgile en appelait dans ses Bucoliques à la rupture avec l’héritage militaire de César. Mais nos contemporains «postmodernes» cherchent-ils encore, tête abîmée dans les écrants de leur asservissement consenti, ce pays doublement perdu à l’envers de ce monde de ressentiment qui se détache de son axe ?

On l’aura compris, Grégory Huck entend donner le goût de la poésie aux jeunes générations - et y parvient, à en juger la réception de ses recueils dans un univers poétique en expansion constante : «Aujourd’hui, nous sommes dans l’impasse, Rome brûle tout le temps. J’ai pris un bonheur fou à écrire dans un tel monde le livre que j’aurais aimé lire, un peu comme le Demian de Herrmann Hesse que j’ai quitté à regret après l’avoir dévoré...»

Comme le disait un autre poète, il y a dans l’art, et fondamentalement dans la poésie, quelque chose de bien plus fort que le doute et de moins ingénu que la foi - quelque chose comme ce «fil tendu entre l’insécurité totale et la sécurité inabordable, qui amalgame l’incertitude et la certitude»... Ce premier roman initiatique appelle une suite : «Il s’agit d’un processus de progression vers une connaissance, c’est de la rencontre avec l’autre à travers un livre guide...» Un livre qui ouvrirait un chemin et donnerait de l’ombre comme le hêtre de Virgile tout en nous habitant de la puissance rayonnante de son silence - histoire, encore une fois, d’éveiller le langage en embrasement de libres aurores et d’imminences...

Le 5 juillet, 2017 - 14:55

Françoise Urban-Menninger, 
Exigence Littérature

Poète et peintre, Grégory Huck signe un premier roman à nul autre pareil ! D’emblée, il nous entraîne dans la mystérieuse Arcadie, symbole d’un lointain âge d’or, évoquée et chantée par bien des poètes... Dans la lignée de Platon à Pete Doherty en passant par Ovide, tous fascinés par ce pays mythique, Grégory Huck, nous invite à un banquet non pas «platonicien» mais bien tangible où les poètes disparus sont enfin réunis dans une même dimension spatio-temporelle.

La belle Apolline, au prénom prédestiné aux rencontres divines, découvre dans le grenier de la maison familiale, le recueil de poèmes de son aïeul, le poète Nephtali. Ce sera le sésame qui permettra à notre héroïne de franchir « la frontière astrale» qui la mènera en Arcadie.
Apolline y multipliera les rencontres les plus étonnantes, les plus improbables, toutes plus savoureuses les unes que les autres. Virgile, Novalis, Hugo, Verlaine, Rimbaud, Mallarmé, sans oublier les poétesses telles Andreas Lou- Salomé ou Renée Vivien traversent avec une simplicité déconcertante les pages de cet ouvrage inclassable.

C’est en retrouvant son aïeul Nephtali que notre aventurière prendra conscience de son rôle dans cette histoire extraordinaire : «C’était vraiment une certitude, elle était en Arcadie pour rétablir un ordre cosmique»... Emaillé de trouvailles et de clins d’oeil à l’histoire de la littérature, de références aux poètes cités, Grégory Huck réussit l’exploit de les rassembler dans ce roman éminemment poétique pour une véritable fête des sens et de l’esprit.
Pour ce faire, l’auteur n’hésite pas à user et à abuser de l’humour car n’est-il pas aux dires de certains «l’ultime politesse du désespoir» ? C’est ainsi que l’on aperçoit Jean de La Fontaine «suivi ce matin-là par un renard et un bouc...».

Mais derrière l’image idyllique de cette merveilleuse Arcadie se profile la menace de sa disparition imminente car la légendaire fontaine Castalie s’est tarie...
Nul doute que pour Grégory Huck, ardent défenseur de la poésie, celle-ci n’est autre qu’une forme de résistance dans un monde où la fuite en avant est de mise.

C’est par la bouche d’Apolline qu’il nous le confirme haut et fort : «La pensée précède le mot, et le mot précède l’action, le poète change la cité, de manière peut-être imperceptible, parce qu’une conscience qui s’ouvre ne hurle pas comme une bombe. Mais oui je change le monde parce que je l’écris !»

Le 5 juillet, 2017 - 14:56

Question élémentaire, à la source d’un ouvrage qui est une méditation plus qu’une fiction au sens traditionnel du terme. Déambulations entre différentes voix qui, les unes après les autres, surgissent de derrière les collines de l’Arcadie, et livrent des bribes, parcellaires mais intenses, de leurs histoires, leurs pensées intimes, Apolline en Arcadie n’est pas une expérience de lecture ordinaire. Une immersion plutôt, dans un univers sans contours stables, où les paroles et les destinées souvent tragiques des uns et des autres s’enchâssent. Pour appréhender ce livre dans toute sa force et sa magnificence, le lecteur ne devra pas l’ouvrir avec sa propre clé, occultant par là toute expérience antérieure de lecture, toute expérience de vie, en accepter de suivre les règles édifiées par Grégory Huck. C’est lorsque le lecteur acceptera de se dépouiller de tout ce bagage qu’Apolline en Arcadie deviendra son livre. Un livre où il se verra, où il découvrira des parties, des régions, des provinces de lui-même qu’il ne connaissait pas. La lecture sera alors une joie sans mélange.

 

Le 5 juillet, 2017 - 14:56

J’avais simplement l’intention de lire les deux premiers chapitres de ce livre et je comptais me balader dans l’aprem... résultat : je n’ai pas pu lâcher ce roman !! Il est très addictif, je suis passionnée de poésie mais il n’y a pas besoin de l’être pour apprécier ce voyage. Et je dois dire que sur bien des points j’ai trouvé des sujets de réflexion au sujet de questions existentielles qui me turlupines actuellement. J’ai adoré, c’est un livre qui «remplit» .. et si l’idée est séduisant vraiment la chute est parfaite. Je ne connaissais pas son auteur, mais je vais le suivre, je vais voir s’il y a d’autres romans signés de sa plume. Merci !

Le 5 juillet, 2017 - 14:56

Sublime plume héritière de Baudelaire, de Rimbaud et des symbolistes, mêlant gracieusement l’Antiquité grecque à un voyage initiatique époustouflant.

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