Le Diable à Paris Tome II (illustré): Plus de 270 illustrations

Résumé

Ce livre soigneusement mis en page pour une agréable lecture sur votre liseuse Kindle, permet en un seul clic, grâce à sa table interactive, d'aller sur n'importe quel chapitre de votre choix. En voici un extrait :

(La scène se passe dans l'autre monde.)
COMMENT IL SE FIT
QU’UN DIABLE VINT À PARIS et comment ce livre s’ensuivit.
(P.-J. Stahl.)
Facilis descensus Averni.
« Il n’est que trop aisé de descendre aux enfers. »
Virgile.

De quoi ne se lasse-t-on pas ? — Il arriva qu’un jour, las sans doute de siéger, une fourche en main, sur son trône d’ébène, Satan s’ennuya si fort, qu’il voulut à tout prix se désennuyer. La chose n’est pas plus facile aux enfers que sur la terre, et après avoir essayé de mille moyens sans réussir à autre chose qu’à augmenter son mal il allait se résigner à s’ennuyer davantage, quand l’idée lui vint de visiter toutes les parties de son immense empire.

« Bien pensé, sire, dit à l’oreille de Satan un diablotin qui n’était pas plus haut en tout qu’une coudée, et qui venait de sauter sans façon sur les royales épaules ; l’ennui n’a pas de si longues jambes qu’on le croit, et il y a peut-être moyen de courir plus vite que lui. »

Or, pour le dire en passant, ce diablotin était quelque chose comme le secrétaire particulier, ou, si vous l’aimez mieux, l’âme damnée de Satan, qui, dans un jour de bonne humeur, l’avait du même coup attaché à sa personne et surnommé Flammèche. Pourquoi Flammèche ? Mais s’il fallait tout expliquer, rien ne finirait. Tout ce que nous pouvons dire, c’est que, fort de l’approbation de Flammèche, Satan, qui n’avait qu’une demi-confiance dans son idée, finit par la trouver excellente, voire la meilleure qui lui fût jamais venue « Car enfin, se disait-il, quand bien même mon voyage ne devrait pas être un voyage d’agrément, je devrais encore le faire dans l’intérêt de mon gouvernement. Il y a longtemps que mes sujets ne m’ont vu, il peut être d’un bon effet que leur monarque se montre à eux.
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— Ne fût-ce que pour leur faire voir, dit Flammèche, que vous n’êtes ni si vieux ni si noir qu’on veut bien le leur dire tous les jours. »

Satan fit donc ses malles, — après quoi, il se mit en route,

non comme le premier venu assurément, mais avec un cortège digne de sa puissance, et qui se composait du prince son fils, un grand diable déjà plus ennuyé que son père,


et d’une incroyable quantité de diables et d’archidiables, de demi-diables et de doubles diables, tous hauts dignitaires de l’enfer, qui l’accompagnaient d’ordinaire dans ces sortes de tournées royales. Quant à Flammèche, il se cacha, selon sa coutume, dans les plis du manteau de son maître, et, selon sa coutume aussi, il s’y endormit. Les devoirs variés de sa charge ne l’obligeaient pas à autre chose.

Pour dire que Satan perdit son ennui dans son voyage, et dans quelle partie de ses États il eut le plus à s’applaudir de son idée ou le plus à s’en repentir, voilà ce qu’on ne saurait préciser, la géographie de l’enfer n’ayant encore été faite par personne. Toujours est-il qu’après avoir parcouru dans tous les sens ces espaces sans limites que peuplent les âmes des habitants des mondes que nous ne connaissons pas et dont se font de si étranges idées les gens qui ont de l’imagination :

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A propos de l'auteur
Pierre-Jules Hetzel dit P.-J. Stahl

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