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LES DERNIERS SENTIMENTS CATHARES

Les derniers sentiments cathares

De tous les temps le chiffre sept a revêtu un symbolisme mystique. On le retrouve dans de nombreux domaines comme s'il était la clé de toutes les interrogations de l'être humain, toujours assoiffé de quête mystérieuse, d'explications scientifiques ou tout simplement chimériques... Toi, lecteur, tu as certainement déjà pensé à ce chiffre sept... - les sept jours de la semaine ‑ les sept merveilles du monde ‑ les sept péchés capitaux ‑ les sept apôtres de Jésus ‑ les sept planètes du vieux monde ‑ les sept collines de l'arc-en-ciel ‑ les sept mers du...
Désenchantées

Désenchantées

Les gens qui t’expliquent qu’avant de mourir tu vois défiler tes souvenirs ne sont clairement jamais morts. Moi, la seule chose que je vois défiler, c’est un faux plafond en liège, des néons blafards et des silhouettes en blouse qui me poussent à toute vitesse vers un ascenseur en hurlant des mots que je ne comprends pas. Des souvenirs, je n’en ai plus. On ne ressasse pas le passé quand on n’a plus d’avenir. Crois-moi, j’aimerais qu’ils défilent, ne serait-ce que pour gagner un peu de temps avec toi. J’aimerais revoir mon enfance sur un écran, en sépia, peut-être...
Bouche-à-bouche

Bouche-à-Bouche

J’étais assis devant ma porte d’embarquement à l’aéroport JFK, après un vol de nuit en provenance de Los Angeles. Épuisé, perdu dans mes pensées, je songeais à ce que j’avais vu peu après le décollage, juste avant de m’assoupir, une scène à laquelle je n’avais encore jamais assisté à bord d’un avion. J’étais installé du côté gauche de l’appareil, qui volait plein sud au-dessus l’océan, m’offrant ainsi une vue panoramique sur la ville dans la nuit : les éclairages ambrés des réverbères en pointillé sur les quartiers; les guirlandes à bandes...
Le Château de Barbe-Bleue: Terra Alta III

Le château de Barbe-Bleue : Terra Alta III

Le premier souvenir que Cosette avait de son père était très marquant : elle était enfouie dans un siège-auto, sur la banquette arrière d’une voiture, et, devant elle, au volant, il lui annonçait que sa mère était morte. Ils s’apprêtaient à quitter la Terra Alta et son père ne la regardait même pas dans le rétroviseur, il ne regardait qu’en lui-même ou devant lui, ce ruban d’asphalte qui les entraînait vers Barcelone. Son père essayait ensuite de lui expliquer la signification de ce qu’il venait de dire, de lui faire comprendre qu’elle ne verrait plus sa mère et...

Ma tempête d'Eric Pessan, Aux Forges de Vulcain, 2023

Le père explique à sa fille que l'île de Prospéro ressemble à leur appartement juché au huitième étage de cet immeuble: l'art y est partout présent, dans la bibliothèque, sur les murs, et surtout il s'approche d'elle qui rentre instinctivement la tête dans les épaules, elle ne perd pas une miette de ce qu'il raconte dans nos cerveaux. Et David embrasse le front de la fillette, puis la chatouille; son rire encore éclate dans la cuisine, emplit l'espace tout entier, roule comme une bille insouciante. C'est de cela dont David a besoin : des joies et des lumières solaires de sa...
La route

La route

Autrefois il y avait des truites de torrent dans les montagnes. On pouvait les voir immobiles dressées dans le courant couleur d’ambre où les bordures blanches de leurs nageoires ondulaient doucement au fil de l’eau. Elles avaient un parfum de mousse quand on les prenait dans la main. Lisses et musclées et élastiques. Sur leur dos il y avait des dessins en pointillé qui étaient des cartes du monde en son devenir. Des cartes et des labyrinthes. D’une chose qu’on ne pourrait pas refaire. Ni réparer. Dans les vals profonds qu’elles habitaient toutes les choses étaient plus...
LAISSE-MOI GUIDER TES RÊVES

Laisse-moi guider tes rêves

Samedi. On était samedi, le jour où elle devait partir travailler au Mac Do. Amel jeta un œil paniqué sur la pendule de son studio en déposant sa tasse du petit-déjeuner dans l’évier. Oh non, il était déjà presque 8:15, elle risquait encore de rater son bus ! Les yeux rivés sur les aiguilles infernales et sans pitié de cette pendule, elle protesta à voix haute « Tu ne peux pas parfois avoir un peu d’indulgence, toi, oh Son Altesse le Temps ? Un peu d’empathie envers nous ? Tu te rends compte du nombre de personnes que tu fais courir pour qu’elles...
Dans l'oeil de l'archange

L’œil de l’archange

Juste avant l’aurore, Jonathan Werner sort de sa léthargie. Des pas pressés heurtent le carrelage antique du couloir, foulé par les brancardiers, les infirmiers et le personnel soignant. Grièvement blessé à la jambe droite, il sent à peine la douleur. Il parvient à crier depuis son immense chambre du séminaire San José de los Sagrados Corazones, aménagée par la 35e division des Brigades internationales. Une infirmière espagnole lui change son pansement. — Où est-elle ? — Elle dort, juste à côté. — Est-ce qu’on peut encore la soigner ? L’infirmière, très...
La demeure du vent

La demeure du vent

Une toute petite feuille, si petite que ses cils visqueux l’empêchent de la voir dans l’éclat du soleil de midi. Une petite feuille d’arbre, rien de plus. Une feuille d’arbre verte, nervurée, qui lui voile les yeux comme de la gaze lorsque lentement, péniblement, il remue les paupières. Une feuille d’arbre qui adhère à ses longs cils collés par la boue. Une feuille d’arbre qui l’empêche de voir distinctement, surtout avec ces grains de poussière qui nagent dans le liquide de ses yeux, lui causant irritation et douleur. S’il parvenait à reprendre le contrôle de ses...
Le Livre de ma mère

Le livre de ma mère

Fils des mères encore vivantes, n’oubliez plus que vos mères sont mortelles. Je n’aurai pas écrit en vain, si l’un de vous, après avoir lu mon chant de mort est plus doux avec sa mère, un soir, à cause de moi et de ma mère. Soyez doux chaque jour avec votre mère. Aimez-la mieux que je n’ai su aimer ma mère. Que chaque jour vous lui apportiez une joie, c’est ce que je vous dis du droit de mon regret, gravement du haut de mon deuil. Ces paroles que je vous adresse, fils des mères encore vivantes, sont les seules condoléances qu’à moi-même je puisse m’offrir. Pendant...
L'atelier d'écriture

L'atelier d'écriture

– Voilà l’exercice je vous propose, reprit Stéphane : racontez une rencontre soit dans une narration soit dans une scène dialoguée. La rencontre est essentielle, ajouta-t-il en nous regardant à tour de rôle. Il était 10 h 40. Stéphane précisa que nous avions une demi-heure devant nous avant de faire le point, c’est-à-dire lire à haute voix ce que nous avions rédigé. Puis, après une pause et la lecture d’un nouvel extrait, il nous faudrait écrire à nouveau pendant une demi-heure. Nous étions supposés sortir à 13 heures et j’avais déjà...
Serge

Serge

« Ma mère, Zita Feifer, n’en parlait jamais.  Elle avait été, elle et son frère, mystérieusement épargnée de la déportation, alors que sa famille proche avait semble-t-il, disparue dans les convois du printemps 44. … Elle avait ce tropisme si peu contemporain de n’être pour rien au monde victime.  Aussi n’aimait-elle pas cet État ( juif ) dont l’essence à ses yeux était d’exposer une cicatrice indélébile à la face du monde.  … La sœur et la mère de mon père étaient morts à Theresienstadt. Pour lui, Israël au nom béni était le lieu de la...
Une vie pour le cinéma: récit

Une vie pour le cinéma

Naissance d’une passion Je suis né à l’hôpital de Juvisy-sur-Orge le 1er octobre 1943 et j’ai grandi à Draveil (Essonne), dans la banlieue de Paris. J’étais le fils unique, tardif et précieux de Pierre, employé aux chemins de fer, et de Madeleine, secrétaire de direction. Nous vivions dans un pavillon à soubassement de meulières – très important le soubassement ! –, et le sous-sol, qui était mon domaine, ouvrait sur un jardin. Tout cela modeste, calme, bien rangé, un peu gris, c’était l’après-guerre en banlieue. J’étais un enfant solitaire, paisible,...
Fugue américaine

Fugue américaine

"Après mes règles, pendant deux ou trois jours, je suis excitée comme jamais, je mouille. " Il lui arrivait de soulever son tee-shirt gris pâle pour exhiber ses seins : "Tu as vu comme ils sont gros aujourd'hui ? Tu as vu, Oksar ?" Elle le retirait totalement, dévoilant dans le creux de ses aisselles des petits points rouges comme des piqûres de moustique. Elle me tournait le dos ; elle se jetait sur le lit ; elle me montrait le renflement brun de son anus : “Tu viens Oskar ? Je suis dilatée comme jamais.»
Le jour où j'ai compris: Itinéraire d'une prise de conscience environnementale

Le jour où j'ai compris

Enfance (1960) Je suis né à Lyon et j’ai passé mon enfance, et même un peu plus, dans un quartier périphérique de cette métropole, aux confins orientaux de Villeurbanne, dans un environnement cosmopolite avec encore un pied dans le passé – un chemin creux bordé d’arbres où je faisais du vélo, des trottoirs en terre, le champ de mes grands-parents paternels, maraîchers en retraite –, et l’autre pied dans le présent – immeubles en construction, destruction des vieilles maisons en pisé… Enfant dans les années 1960, j’ai eu la chance de grandir dans une...
Le Relais des Amis

Le Relais des amis

"Je voulais plonger avec vous dans la fantaisie, et je me rends soudain compte que cette idée-là du relais, au départ purement ludique, et qui nous permet d'aller joyeusement d'un personnage à l'autre de manière fluide et libre, quand de liberté et de possibilités de voyages justement on manquait, finalement la reflète et l'illustre bizarrement, cette épidémie, puisque cette farandole, cette chaîne étrange, aussi bien aurait pu être enclenchée par une seule particule virale qui aurait été de l'un à l'autre en un parcours macabre et délétère."
Le Relais des Amis

Le Relais des amis

"Marcher, je vous le dis pour le cas où vous auriez envie un jour d'écrire, a un drôle d'effet entraînant. Vos jambes, pour un peu, deviennent des pistons, et tout se passe comme si d'invi- sibles courroies, les reliant à votre imagination, en transmettaient le mouvement à la zone de votre cerveau dans laquelle dormait la possibilité d'un récit. De cette manière bizarrement mécanique, par l'intermédiaire de toute une succession de rouages internes, enjambée après enjambée, lentement quelque chose en vous se remet en route, votre capacité à fabriquer des phrases, à les faire...
Beyrouth-sur-Seine

Beyrouth-sur-Seine

  Mon père, ma mère, Paris, 2020 « Tu veux que je te raconte ma vie en arabe ou en français ? » m’a demandé mon père et il a ajouté « Tu comprends l’arabe ? » alors qu’il a été mon professeur d’arabe pendant trois longues années où je vivais chacune de ses leçons comme un calvaire sans fin. Je venais de brancher un micro sur sa chemise de pyjama qu’il traîne depuis mes cinq ans. Elle a été cousue et recousue par des couturiers kurdes, irakiens, coréens, et certains d’entre eux ont même mis des patchs en jean dessus pour combler les trous. Ma mère a eu...
SI SUD 1: Automne des Vendanges aux Rouzilhous

Si Sud 1. Des vendanges aux Rouzilhous par Jean-François Dedieu

Je vous le dis comme c’est venu. Finalement cela répond à une forme naturelle d’inspiration, suivant les saisons, peut-être aussi parce que la lune qui nous est presque aussi chère que le soleil, sera toujours là quand notre système explosera... L’inspiration, on croit qu’elle vient à nous alors que c’est l’inverse, c’est souvent un trop plein qui doit sortir, sans quoi il nous noierait, qu’on puisse se raccrocher à quelque chose pour pouvoir continuer. Sur la forme, disons-le, je dois rappeler les conseils de nos professeurs de français : dans l’introduction partir...
TRISTAN ET ISEULT

Extrait de Tristan & Iseult

C’était le printemps. La terre avait retiré son manteau de neige et des perles scintillantes venaient ramper, courir, dévaler quelque pente. Encouragés par ce spectacle, les arbres tendaient leurs bras, non plus pour supplier un répit, mais pour affirmer l’espoir du renouveau et d’un bonheur à venir. La forêt reconstruisant son temple, le lierre et le bois paraissaient se marier sous la chaude lueur. Aussi timides que l’aurore, les bleuets, les iris naissaient, ici ou là, craintivement, étonnés de cette enceinte dont ils n’avaient gardé qu’un lointain souvenir. Et une...

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