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Lettres de Madame de Sévigné

Lettre de Madame de Sévigné

  Lettre de Mme de Sévigné à sa fille, le jeudi 30 Avril 1687   «Surtout, ma chère enfant, ne venez point à Paris ! Plus personne ne sort de peur de voir ce fléau s’abattre sur nous, il se propage comme un feu de bois sec. Le roi et Mazarin nous confinent tous dans nos appartements. Monsieur Vatel, qui reçoit ses charges de marée, pourvoie à nos repas qu'il nous fait livrer. Cela m’attriste, je me réjouissais d’aller assister aux prochaines représentations d’une comédie de Monsieur Corneille "Le Menteur", dont on dit le plus grand bien. Nous nous...
L'Education sentimentale

L'Education sentimentale

"Frédéric, pour rejoindre sa place, poussa la grille des Premières, dérangea deux chasseurs avec leurs chiens. Ce fut comme une apparition : Elle était assise, au milieu du banc, toute seule ; ou du moins il ne distingua personne, dans l'éblouissement que lui envoyèrent ses yeux. En même temps qu'il passait, elle leva la tête ; il fléchit involontairement les épaules ; et, quand il se fut mis plus loin, du même côté, il la regarda. Elle avait un large chapeau de paille, avec des rubans roses qui palpitaient au vent derrière elle. Ses bandeaux noirs, contournant la pointe de...
La promesse de l'aube

La promesse de l'aube

Conservatoire ou pas, [ma mère] devait cependant avoir du talent, parce qu’elle mettait à évoquer pour moi la France tout l’art des conteurs orientaux et une force de conviction dont je ne me suis jamais remis. Jusqu’à ce jour, il m’arrive d’attendre la France, ce pays intéressant, dont j’ai tellement entendu parler, que je n’ai pas connu et que je ne connaîtrai jamais – car la France que ma mère évoquait dans ses descriptions lyriques et inspirées depuis ma plus tendre enfance avait fini par devenir pour moi un mythe fabuleux, entièrement à l’abri de la...
1984

1984

[…] À chaque palier, sur une affiche collée au mur, face à la cage de l’ascenseur, l’énorme visage vous fixait du regard. C’était un de ces portraits arrangés de telle sorte que les yeux semblent suivre celui qui passe. Une légende, sous le portrait, disait : BIG BROTHER VOUS REGARDE. À l’intérieur de l’appartement de Winston, une voix sucrée faisait entendre une série de nombres qui avaient trait à la production de la fonte. La voix provenait d’une plaque de métal oblongue, miroir terne encastré dans le mur de droite. Winston tourna un bouton et la voix diminua de...
Le Grand Meaulnes

Le grand Meaulnes

« Une à une, les voitures s’en allaient ; les roues grinçaient sur le sable de la grande allée. Et, dans la nuit, on les voyait tourner et disparaître, chargées de femmes emmitouflées, d’enfants dans des fichus, qui déjà s’endormaient. Une grande carriole encore ; un char à bancs où les femmes étaient serrées épaule contre épaule passa, laissant Meaulnes interdit, sur le seuil de la demeure. Il n’allait plus rester bientôt qu’une vieille berline que conduisait un paysan en blouse. “Vous pouvez monter, répondit-il aux explications d’Augustin, nous...
La Peste

La peste

Le docteur regardait toujours par la fenêtre. D’un côté de la vitre, le ciel frais du printemps, et de l’autre côté le mot qui résonnait encore dans la pièce : la peste. Le mot ne contenait pas seulement ce que la science voulait bien y mettre, mais une longue suite d’images extraordinaires qui ne s’accordaient pas avec cette ville jaune et grise, modérément animée à cette heure, bourdonnante plutôt que bruyante, heureuse en somme, s’il est possible qu’on puise à la fois être heureux et morne. Et une tranquillité si pacifique et si indifférente niait presque...
A rebours

A rebours

Plus de deux mois s’écoulèrent avant que des Esseintes pût s’immerger dans le silencieux repos de sa maison de Fontenay ; des achats de toute sorte l’obligeaient à déambuler encore dans Paris, à battre la ville d’un bout à l’autre. Et pourtant à quelles perquisitions n’avait-il pas eu recours, à quelles méditations ne s’était-il point livré, avant que de confier son logement aux tapissiers ! Il était depuis longtemps expert aux sincérités et aux faux-fuyants des tons. Jadis, alors qu’il recevait chez lui des femmes, il avait composé un boudoir où,...
J'accuse

J'accuse de Emile Zola

Version intégrale du "J'accuse" d'Emile Zola publié dans le journal "L'Aurore" le 13 janvier 1898 en pleine affaire Dreyfus. Président de la République Monsieur le Président, Me permettez-vous, dans ma gratitude pour le bienveillant accueil que vous m’avez fait un jour, d’avoir le souci de votre juste gloire et de vous dire que votre étoile, si heureuse jusqu’ici, est menacée de la plus honteuse, de la plus ineffaçable des taches ? Vous êtes sorti sain et sauf des basses calomnies, vous avez conquis les cœurs. Vous apparaissez rayonnant dans l’apothéose de cette...
La Maison de Claudine

La Maison de Claudine de Sidonie-Gabrielle Colette

Maison et jardin vivent encore je le sais, mais qu'importe si la magie les a quittés, si le secret est perdu qui ouvrait, -lumière, odeurs, harmonie d'arbres et d'oiseaux, murmure de voix humaines qu'a déjà suspendu la mort, - un monde dont j'ai cessé d'être digne ?. Il arrivait qu'un livre, ouvert sur le dallage de la terrasse ou sur l'herbe, une corde à sauter serpentant dans une allée, ou un minuscule jardin bordé de cailloux, planté de têtes de fleurs, révélassent autrefois, dans le temps où cette maison et ce jardin abritaient une famille, la présence des enfants, et...

Lettre publiée dans La Dépêche, le dimanche 15 janvier 1888

"_Vous tenez en vos mains l’intelligence et l’âme des enfants ; vous êtes responsables de la patrie. Les enfants qui vous sont confiés n’auront pas seulement à écrire et à déchiffrer une lettre, à lire une enseigne au coin d’une rue, à faire une addition et une multiplication. Ils sont Français et ils doivent connaître la France, sa géographie et son histoire : son corps et son âme. Ils seront citoyens et ils doivent savoir ce qu’est une démocratie libre, quels droits leur confère, quels devoirs leur impose la souveraineté de la nation. Enfin ils seront...
Les années virginales: Une histoire vraie de la haute bourgeoisie française (Collection Bleus Horizon)

Les Années virginales de Christian Sabba Wilson

" Le chauffeur ne se fit pas prier. Il avait la bosse du commerce. Je paierai de ma personne. Ces vingt kilomètres goulûment avalés allaient me coûter ma virginité. Il souleva ma jupe et, de sa main calleuse d’ouvrier machiniste, fouilla en dessous. Sans galanterie superflue. Le car domptait effrontément l’asphalte dur. Le machiniste m’entraînait vers la banalité d’une vie de femme. Dire que pendant vingt ans, j’avais rêvé d’une révolution ; celle du jour j où je donnerai à un homme, le plus heureux d’entre eux, mon trésor de virginité. Et voilà que par un banal...
Les années virginales: Une histoire vraie de la haute bourgeoisie française (Collection Bleus Horizon)

Les Années virginales de Christian Sabba Wilson

" Le chauffeur ne se fit pas prier. Il avait la bosse du commerce. Je paierai de ma personne. Ces vingt kilomètres goulûment avalés allaient me coûter ma virginité. Il souleva ma jupe et, de sa main calleuse d’ouvrier machiniste, fouilla en dessous. Sans galanterie superflue. Le car domptait effrontément l’asphalte dur. Le machiniste m’entraînait vers la banalité d’une vie de femme. Dire que pendant vingt ans, j’avais rêvé d’une révolution ; celle du jour j où je donnerai à un homme, le plus heureux d’entre eux, mon trésor de virginité. Et voilà que par un banal...
LES ÂMES SŒURS

Les Âmes Sœurs

Sophie écoutait le récit calme et posé de Luka et prenait quelques notes. Il lui raconta ses classes joyeuses, le crissement de la craie sur le tableau vert, les casiers débordants de livres abimés. La cloche sonnait les récréations libérant les écoliers pour des parties de balle au prisonnier qui les menaient en enfer et des marelles qui les transportaient au paradis. Vers huit ans, Luka avait intégré l’école de rugby locale. Il y avait découvert, avec exaltation, les premières amitiés viriles, celles qui se forgent au combat et qui vous laissent entrevoir l’homme que vous...
Meurtre Bénévole: Une affaire pour la commissaire Bombardier

Meurtre bénévole (Résumé)

Un patron retrouvé mort sur son bureau. Une association où tout le monde se déteste et pourrait être auteur du meurtre. Je me souviens bien de cette affaire. Quand je pense que certains croyaient qu’il dormait, le beau directeur… Elles sont nombreuses à l’avoir pleuré, ce serial lover. Paix à son âme !   Pour une fois, la brave commissaire Bombardier va devoir faire le tri parmi de trop nombreux coupables potentiels. La cuisine et le rock sont ses deux passe-temps préférés, lorsqu’elle ne s’occupe pas de sa petite-fille adorée et surtout lorsque les assassins de...
Meurtre Bénévole: Une affaire pour la commissaire Bombardier

Meurtre bénévole (Extrait)

— Bonjour Mademoiselle, je suis la commissaire Bombardier et voici mon assistant, l’inspecteur Holo. On nous a signalé un décès dans vos bureaux. Nous voudrions voir votre président ou la personne ayant la charge de le représenter s’il n’est pas là. — Oui bien-sûr. Suivez-moi. Je vais vous conduire. — Auparavant, amenez-moi auprès de la personne décédée, le directeur si j’ai bien compris ? — Oui, c’est cela, Madame. Il s’agit de notre directeur : Marc-Antoine de la Chapelle. Son bureau est à l’étage. L’hôtesse quitte sa banque d’accueil...
Chants d'Ecume Suivi de Fleurs Fanees

Chants d'écume suivi de Fleurs fanées (poème adieu vahiné)

Adieu vahiné/ Au fond d’un vieux tiroir je cache des secrets,/ Souvenirs des atolls, de leurs verts lagons calmes,/ Des cocotiers géants qui agitaient leurs palmes,/ Des Îles sous le Vent et des motus discrets. Une douce vahiné avec sa voix chantante/Venait rouler des hanches au son d’ukulélé/ Couronnée d’hibiscus, de jasmin, de tiaré,/ Devenait femme-fleur d’une senteur envoûtante. J’ai bu l’autre Lotus dans la coupe de l’oubli /Sous les ciels lumineux d’un Éden exotique/ Où le désir s’éteint dans un monde narcotique/De paix et de bonheurs à jamais...
Chants d'Ecume Suivi de Fleurs Fanees

Chants d'écume suivi de Fleurs fanées (poème adieu vahiné)

Adieu vahiné/ Au fond d’un vieux tiroir je cache des secrets,/ Souvenirs des atolls, de leurs verts lagons calmes,/ Des cocotiers géants qui agitaient leurs palmes,/ Des Îles sous le Vent et des motus discrets. Une douce vahiné avec sa voix chantante/Venait rouler des hanches au son d’ukulélé/ Couronnée d’hibiscus, de jasmin, de tiaré,/ Devenait femme-fleur d’une senteur envoûtante. J’ai bu l’autre Lotus dans la coupe de l’oubli /Sous les ciels lumineux d’un Éden exotique/ Où le désir s’éteint dans un monde narcotique/De paix et de bonheurs à jamais...
Perles d'Enfants

Le soleil c'est comme une grosse lune

La glace des lacs ça sert à faire les pare- brises.
Perles d'Enfants

Le soleil c'est comme une grosse lune

Les étoiles filantes y a un truc derrière...
Perles d'Enfants

Le soleil c'est comme une grosse lune

Dans mon sablier il y a le Temps qui tombe.

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