Guy Noley, Jérôme Chantreau, Gaël Faye, Niels Labuzan, Gilles Marchand et Leila Slimani : retenez ces 6 noms, vous n'avez pas fini d'en entendre parler. Ils sont les auteurs, "Talents à découvrir", répérés par les libraires de la chaîne Cultura . Comme chaque année, ce choix se révèle particulièrement pertinent, car précurseur. Jean-Luc Treutenaere, directeur des relations extérieures chez Cultura, revient sur cette sélection 2016, un cru qu'il qualifie de "particulièrement exceptionnel".
-J.-L. : Par ordre alphabétique pour ne favoriser personne: Le premier roman de la sélection est de Guy Boley pour Fils du feu. C'est un premier roman d'un auteur qui a 64 ans, il a mûri son projet pendant toutes ces années au travers de mille métiers, aventures artistiques et professionnelles. C'est le roman d'une enfance dans un milieu très modeste dans les années 50-60, une enfance marquée par la mort d'un petit frère. Il y a un gros impact sur le reste de la famille dont la mère qui ne se remet pas de ce deuil. Un roman très beau et très touchant.
Le deuxième roman sélectionné, celui de Jérôme Chantreau pour « Avant que naisse la forêt ». C'est une écriture poétique, la belle histoire d'un homme qui vit dans la forêt.
Le troisième roman est « Petit pays » de Gaël Faye : difficile d'en rajouter après tout ce qui a était dit sur ce livre. C'est certainement l'un des romans de la rentrée.
Le quatrième roman, « Cartographie de l'oubli » de Niels Labuzan traite de l'Afrique en Namibie et les drames que le pays a traversés dans l'Histoire à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle, dont un génocide. Une trace dans l'Histoire peu connue. Un livre enrichissant sur le plan culturel avec une magnifique histoire à suivre.
« Une bouche sans personne » de Gilles Marchand est le cinquième sur la liste. Ou l'on retrouve le deuxième héros du roman défiguré par une cicatrice. C'est un roman plutôt original, un modèle dans le drame, dans le loufoque, dans l'amitié tangible avec un soupçon de Boris Vian... Quelque chose à découvrir !
Le sixième et dernier roman de la sélection: Leila Slimani pour « Chanson douce », deuxième roman, qui plonge le lecteur dans l'univers d'une famille un peu spéciale et bouleversée par l'arrivée d'une nounou. Un genre d'histoire, jamais utilisé dans le monde littéraire: il est absolument fabuleux.
-J.-L. : C'est cette vocation : passeurs de culture, découvreurs de culture...Nous ne sommes pas que libraires. C'est quelque chose qu'on fait depuis longtemps et qui est en nous. Je défends ça et j'assure une sorte de service « après-vente » auprès de nos équipes. Il y a quelque chose de terrible dans la littérature, c'est qu'il y a des livres tous les jours et mécaniquement si on veut les présenter, il faut en sortir d'autres. Il y a bien sûr des ouvrages qui ont plus de succès que d'autres. Ils vont rester plus longtemps sur table dans les linéaires,mais ceux que l'on sélectionne, on les garde en avant durant une période d'un an. C'est l'un des plus beaux cadeaux que l'on peut faire à un auteur. Puis il y a un deuxième point, les prix littéraires. Qui dit « prix » dit que l'on doit choisir... Moi je veux fédérer ! Dans cette sélection, les 6 romans le méritent, il n'y a pas de gagnants et c'est ça qui est fabuleux. En plus, ces 6 auteurs vont apprendre à se connaître aujourd'hui puis peut-être garder des liens... C'est un peu comme une famille littéraire autour de nous, c'est un plaisir à enrichir. L'un de mes mots préférés c'est la fidélité. Nous sommes fidèles à nos auteurs.
-J.-L. : Le geste de Cultura qui est une facilité d'accès à la culture, on peut le prolonger de plusieurs façons. Comme la Fondation Cultura en faveur des handicapés ou des personnes avec de très faibles ressources. L'autre manière est de le faire auprès des auteurs, tous ceux qui ne sont pas publiés et qui pensent mériter une publication. On le fait d'une manière un peu différente des autres, c'est-à-dire que c'est que pas une autoédition de l'abandon comme on voit trop souvent. On propose un véritable accompagnement avec beaucoup de conseils et derrière, nous avons le luxe d'en éditer et imprimer quelques-uns. Cela a été le cas pour un ouvrage que nous avons publié cette année et que l'on met en avant dans nos magasins.
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