Les grands écrits réformateurs

Extrait de Les grands écrits réformateurs de Martin Luther

Il faut que tous les bons chrétiens ouvrent leurs yeux, qu'ils ne se laissent pas induire en erreur par les bulles, les cachets et leur fausse dévotion, qu'ils restent chez eux dans leur église et se contentent parfaitement de leur baptême, de l'Évangile, de la foi, du Christ et de Dieu qui sont les mêmes en tous lieux, sans se soucier du Pape, aveugle chef des aveugles. Ni Ange ni Pape ne peuvent vous donner autant que Dieu vous donne dans votre paroisse, bien plus le Pape vous écarte des dons divins que vous recevez gratuitement, pour vous imposer ses dons qu'il vous faut acheter, il vous donne du plomb au lieu d'or, de la peau au lieu de chair, un cordon au lieu de bourse, de la cire au lieu de miel, des mots au lieu de biens, la lettre au lieu de l'esprit, comme vous pouvez le voir, bien que vous vous obstiniez à ne pas le remarquer : s'il faut que vous montiez au ciel sur du parchemin et de la cire, votre voiture ne tardera guère à se briser, et vous tomberez en enfer, et non pas au nom de Dieu. Tenez ceci pour une règle sûre : ce qu'il vous faut acheter au Pape n'est pas bon et ne vient pas de Dieu, car non seulement ce qui vient de Dieu est donné gratuitement, mais tout le monde est puni et damné de n'avoir pas voulu l'accepter gratuitement, comme on doit faire pour l'Évangile et les œuvres divines.

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