Biennale des Antiquaires : l’émotion de l’exception

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par Olivia Phélip

Tous les deux ans, Paris accueille l’une de ses plus prestigieuses manifestations culturelles : la Biennale des Antiquaires. Un rendez-vous incontournable pour tous les collectionneurs, une promenade au coeur du beau et de l’extrême raffinement.

Sous la coupole du Grand Palais, cette XXVème édition ne déroge pas à la règle, au contraire, elle transforme ce lieu en musée éphémère avec trésors aux vertus éternelles.

Antiquaires, galeristes, joailliers et bibliophiles, en effet, se sont donné cette année le mot pour rivaliser en mises en scènes somptueuses et expositions d’exception.

Côté bibliophiles : l’événement de cette Biennale est certainement la présentation d’une édition originale des Prophéties de Nostradamus chez Bernard Clavreuil ( librairie Thomas Scheler). Il s’agit d’un des trois exemplaires connus et ce volume est au coeur d’une collection de rarissimes ouvrages de Nostradamus. Mon coup de cœur est aussi allé à un petit chef-d’oeuvre de la cartographie céleste : Cellarius, Harmonia Macrocosmica, 1661. L’exemplaire en coloris d’époque, rehaussé d’or et d’argent fait partie de la collection Globus Mundi Museum. Les grands voyages et les découvertes astronomiques par l’écrit et par l’image. 1370-1670 ( toujours à la Librairie Thomas Scheler). Il se lit comme un rêve et nous rappelle combien le monde est une cosmogonie aussi scientifique que poétique.

Poésie et excellence aussi, au stand de la Galerie Kraemer, qui propose une version XVIII ème siècle du bureau ovale de la Maison Blanche. Obama en Roi Soleil, il fallait y penser ! Et pour avoir plein d’étoiles dans le yeux, regarde bien ce très beau et rare lustre à la sphère en métal laqué bleu étoilé et bronze ciselé et doré, à huit lumières. (Vers 1800). Il est proche d’un modèle exposé au Getty Museum, qui fut créé par le bronzier Claude Galle. (Provenance : Galerie Kraemer)

Signalons aussi plein d’autres belles surprises : le retour de l’antiquaire belge Axel Vervoordt avec ses décors baroques aussi théâtraux que magiques, les fleurons de la peinture du XXème siècle comme cette oeuvre maîtresse signée Dubuffet ou ce rare bouquet de Fleurs Blanches et jaunes de Nicolas de Staël(Galerie Applicat-Prazan) ainsi que quelques merveilles du côté des Arts Décoratifs comme un extraordinaire ensemble signé Max Enst chez Yves Gastou, et d’inestimables laques de Jean Dunan présentés par la galerie Vallois. A notre époque où le numérique nous apprend la magie de la dématérialisation, une manifestation qui célèbre le beau sous toutes ses formes est un plaisir unique, à l’instar des objets qui y sont présentés.