"La maladroite"

Alexandre Seurat, la révélation de la rentrée

C’est l’un des six livres de la sélection « talents à découvrir » de l’enseigne Cultura et il est déjà sur la liste de plusieurs prix. La maladroite d’Alexandre Seurat (éditions du Rouergue) est l’une des révélations de la rentrée. Premier roman de l’auteur, le livre relate l’histoire d’une enfant martyrisée par ses parents qui, malgré de nombreuses tentatives de la part de ses proches, ne dénoncera jamais le calvaire qu’elle vit au quotidien. Alexandre Seurat s’est inspiré d’un fait divers récent, et donne la parole à tous ceux qui auraient pu aider la jeune fille. Un récit bouleversant.

Poser des mots  d'écrivain sur une histoire

Professeur de lettres à l’université d’Angers, Alexandre Seurat trouve son inspiration en 2012 alors qu’a lieu un procès pas comme les autres. Le procès de ce qu’on appellera plus tard, « l’affaire Marina ». Une petite fille âgée de 8 ans qui aurait trouvé la mort après avoir été maltraitée des années durant par ses deux parents. Le professeur a d’ailleurs confié aux éditions du Rouergue « avoir été happé » par cette histoire. Une histoire qui est non seulement bouleversante car elle raconte le calvaire vécu par cette petite fille, mais aussi car elle a une particularité: médecins, instituteurs, famille, nombreux sont les acteurs à avoir tenté de signaler la situation familiale, mais en vain, car par un enchaînement de situations et de responsabilités de chacun, personne n’a rien pu faire. C’est quand l’auteur lira le compte rendu du grand frère de la victime alors âgé d’une dizaine d’années, qu’Alexandre Seurat décidera de poser ses propres mots sur cette terrible histoire.

De quoi parle ce livre ?

La maladroite raconte l’histoire de Diana (Marina), par une succession de témoignages. Le livre débute sur un avis de recherche, qu'une ancienne institutrice de la petite fille découvre dans la presse. Mais elle sait d’ores et déjà qu’il est trop tard pour Diana, que la petite fille qu’elle a connue autrefois est morte et que les responsables sont ses parents. A partir de là le roman remonte le fil de la vie de Diana, à commencer par sa naissance: la situation dans laquelle elle est venue au monde, racontée par sa grand-mère et par sa tante, ses premiers jours à l’école, racontés par sa première institutrice et sa directrice, ses nombreux déménagements etc… Gendarmes, services sociaux, enseignants, famille, tous prennent la parole et racontent comment ils ont perçu la vie de cette petite fille, d’un point de vue extérieur, comment ils ont essayé de stopper son calvaire sans finalement que leurs démarches n’aboutissent, comment ils ont finalement été malgré eux, des témoins impuissants. Et comment la société toute entière a été malgré elle complaisante. 

Au fil de la lecture

Alexandre Seurat réussit adroitement à ne pas faire tomber son livre dans le sensationnalisme. Car la maltraitance est ici le sujet de fond. Ce que l’auteur met en lumière dans La maladroite, est la question du pourquoi. Pourquoi, on n’a rien pu faire pour aider la fillette alors que beaucoup ont essayé. Comment le système en est arrivé à laisser le calvaire se poursuivre ? En tant que lecteur on se sent complètement imliqué aussi et également impuissant, car on est mis à la place d’un témoin, exactement comme les narrateurs de l’histoire. Autre fait intéressant: si on ne comprend pas le titre de prime abord, il devient tout de suite plus clair au fur et à mesure de la lecture, il prend d’un coup tout son sens. Un roman qui émeut, qui bouleverse et qui met en colère, c’est de là qu’Alexandre Seurat tient son génie, car il arrive réellement à transmettre une émotion à son lecteur. 

Déjà distingué

Le premier roman d’Alexandre Seurat à déjà séduit de nombreux lecteurs car il s’est vu récompenser du prix « Envoyé par la poste » le vendredi 4 septembre dernier. La maladroite sera alors recommandé auprès des salariés de l’entreprise La Poste. Le livre sera également mis à l’honneur tout au long de l’année dans les magasins Cultura, dans le cadre du projet « Talents à découvrir ». Nous n'avons pas fini de suivre le destin posthume de Marina.

>>Alexandre Seurat, La maladroite, Editions du Rouergue

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