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Delphine de Vigan, lauréate du Prix Renaudot 2015

Le jury du Prix Renaudot a choisi de récompenser Delphine de Vigan pour D'après une histoire vraie (Jean-Claude Lattès). Elle succède à David Foenkinos, qui avait été récompensé en 2014 pour Charlotte (Gallimard).  Didier Blonde reçoit quant à lui le prix de l'essai pour Leïlah Mahi 1932 : enquête (Gallimard).

   Delphine de Vigan remporte le prix Renaudot 2015 pour D'après une histoire vraie.     

                                                               

Delphine de Vigan, D’après une histoire vraie (Jean-Claude Lattès)

De quoi parle le livre ? Dans son huitième livre, Delphine de Vigan aborde la question de l’après succès. Que faire après le succès de son dernier roman ? Delphine va rencontrer la mystérieuse L., à qui elle va beaucoup s’attacher. Elle expose alors dans son roman l’idée de la domination d’un individu sur un autre. 

Pourquoi elle a gagné : Delphine de Vigan faisait partie des favorites. Dans son livre, elle parvient très adroitement à se mettre en jeu au sein du récit. En alternant réel et fiction et en jouant avec le thriller, l’auteur dresse de façon intelligente la relation entre manipulant et manipulé. Son livre, habilement construit est aussi emblématique de notre époque, où le règne des faux-semblants et des communications à tiroir s'est développé à l'heure des réseaux sociaux.

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>Les autres candidats qui étaient dans la course

 

                                                                 

Laurent Binet, La septième fonction du langage (Grasset)

De quoi parle le livre ? Avec La septième fonction du langage, Laurent Binet s’attaque à la figure de Roland Barthes dans un roman de fiction mettant en scènes des personnages réels : Michel Foucault, Gilles Deleuze, Umberto Eco, Philippe Sollers… 

Pourquoi il n'a pas gagné :  Déjà récompensé par le prix du Roman de la Fnac, le livre de Laurent Binet n’est pas seulement drôle et plein d’esprit, il nous fait découvrir le Paris intellectuel et politique de l’époque. Il avait aussi fait figure de favori. Mais comme il avait déjà reçu le prix Fnac, les jurés ont probablement préféré mettre le projecteur sur un autre livre. Et puis on ne s'attaque pas impunément au milieu littéraire...

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Christophe Boltanski, La cache (Stock)

De quoi parle le livre ? La Cache est un roman axé sur la survie des Juifs à Paris lors de la Seconde Guerre mondiale. A la fois historique et personnel, les protagonistes de l’oeuvre de Christophe Boltanski ne sont autres que ces grand-parents. 

Pourquoi il n'a pas gagné :  Christophe Boltanski distingue son roman de tous ceux qui traitent déjà de ce sujet grâce à une remise en contexte vivifiante et touchante. La Cache est un hymne à la liberté en période de guerre, et Christophe Boltanski nous y dévoile ses talents d’auteur. C'est un premier roman et son sujet manquait peut-être de singularité.

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Philippe Jaenada, La petite femelle (Julliard)

De quoi parle le livre ? Au mois de novembre 1953 débute le procès retentissant de Pauline Dubuisson, accusée d'avoir tué de sang-froid son amant. La Petite femelle retrace la quête obsessionnelle que Philippe Jaenada a menée pour rendre justice à Pauline Dubuisson en faisant découvrir un nouvel aspect de sa personnalité. 

Pourquoi il n'a pas gagné : Philippe Jaenada livre un roman minutieux, auquel il parvient à greffer humour et autodérision. Mais tout le monde ne partage pas sa fascination pour son personnage...

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Fabrice Guénier, Ann (Gallimard)

De quoi parle le livre ? C’est dans un contexte de fêter et d’oubli de soi que le narrateur fait la rencontre d’Ann, une jeune femme thaïlandaise d’à peine une vingtaine d’années. Il va s’éprendre de cette jeune femme violée à 10 ans et prostituée depuis l’âge de 15 ans. 

Pourquoi il n'a pas gagné : : Fabrice Guénier s’était fait remarquer de la presse grâce à sa drôle de petite annonce : « Auteur Gallimard cherche journaliste curieux », parue dans « Libération ». Son livre lui a valu d’être sélectionné pour le prix Françoise-Sagan, puis sur la première liste du Médicis.  Son thème particulier ne lui laissait que peu de chances de gagner mais lui a permis de bénéficier d'une grande exposition.

                                                               

>Renaudot de l'essai

C'est Didier Blonde, qui reçoit le prix de l'essai pour Leïlah Mahi 1932 : enquête (Gallimard). Un livre qui se présente comme une enquête littéraire et sur le pouvoir de l'imaginaire. "Au détour des allées du Père-Lachaise, le narrateur découvre sur une plaque funéraire du columbarium un portrait photographique qui l'attire irrésistiblement. Il représente une femme énigmatique, coiffée d’un turban. Sous la photo, un nom : Leïlah Mahi et une date unique : 12 août 1932. Obsédé par cette vision, le narrateur décide de retrouver sa trace. "
 

Les félicitations de Fleur Pellerin, ministre de la Culture et de la Communication, à Delphine de Vigan, lauréate du Prix Renaudot
 

Fleur Pellerin n'a pas manqué de féliciter la lauréate en ces termes : "Delphine de Vigan vient de recevoir le Prix Renaudot pour son dernier livre, D'après une histoire vraie, publié chez JC Lattès. Entre autofiction, autobiographie et thriller psychologique, ce récit troublant raconte la descente aux enfers d'une romancière – le double de l'auteur – aux prises avec une manipulatrice insidieuse. Dans une langue fluide et empreinte d’émotion, ce roman magistral renouvelle de façon glaçante les rapports incestueux entre la réalité et la fiction. J'adresse mes plus chaleureuses félicitations à Delphine de Vigan et à son éditeur Jean-Claude Lattès."

Le jeu du réel et de la fiction, souligné par me ministre de la Culture est certainement  le trait fort de ce livre qui captive le lecteur tout en l'interrogeant sur les mécanismes de l'emprise.

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