"En attendant Bojangles" d'Olivier Bourdeault : sur un air de musique

Un jeune écrivain au parcours éclectique

Premier livre, premier succès pour Olivier Bourdeaut. Pourtant, ce jeune écrivain d’une trentaine d’années ne semblait pas destiné à un tel parcours, lui qui travailla d’abord dans l’immobilier, avant d’être responsable d’une agence d’experts en plomb, responsable de chasseurs de termites, ouvreur de robinets dans un hôpital, cueilleur de fleur de sel de Guérande, parmi d’autres activités diverses. Mais Olivier Bourdeaut a toujours voulu écrire, comme il nous le prouve dans son premier roman, paru chez Finitude à la rentrée 2016.  

 

Un livre jubilatoire, écrit sur le fil,  follement poétique

« Sous le regard émerveillé de leur fils, ils dansent sur «Mr. Bojangles» de Nina Simone. Leur amour est magique, vertigineux, une fête perpétuelle. Chez eux, il n’y a de place que pour le plaisir, la fantaisie et les amis.
Celle qui donne le ton, qui mène le bal, c’est la mère, feu follet imprévisible et extravagant. C’est elle qui a adopté le quatrième membre de la famille, Mademoiselle Superfétatoire, un grand oiseau exotique qui déambule dans l’appartement. C’est elle qui n’a de cesse de les entraîner dans un tourbillon de poésie et de chimères.
Un jour, pourtant, elle va trop loin. Et père et fils feront tout pour éviter l’inéluctable, pour que la fête continue, coûte que coûte.
L’amour fou n’a jamais si bien porté son nom. »

Une révélation littéraire

Un premier livre qui sort donc du lot parmi ceux de la rentrée de janvier. Olivier Bourdeaut nous livre un propos qui prend par surprise, par sa liberté et sa fantaisie. Sur un air de Nina Simone, les mots sont teintés d’une douce mélodie, d’une mélancolie. Et ce couple un peu fan dans sans fin sur cette musique, comme on le voit à travers d’un petit garçon admiratif et fasciné. Bourdeaut nous raconte ainsi l’histoire de ses parents, bien qu’on ne sache pas exactement où commence l’aspect autobiographique; ni où il s’arrête. Des phrases simples et un vocabulaire riche rendent inévitable l’attachement du lecteurs à ces personnages extravagants. Un brin de folie qui rappelle Petit déjeuner chez Tiffany, de Truman Capote, que l’auteur avait justement en tête au moment de l’écriture de son roman. Il y aussi de l'impterninence comme dans un roman de Boris Vian. Mais quand la folie devient trop forte et que la mère se fait interner en psychiatrie lourde, Olivier Bourdeaut parvient aussi à être grave, sans pour autant perdre de sa légèreté. Un livre touchant et personnel qui séduit tout au long du récit. 

>Olivier Bourdeaut, En attendant Bojangles (Finitude), 15,50 euros