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Le monde entier rend hommage à Umberto Eco

Du monde entier les hommages affluent pour rendre hommage à Umberto Eco. L'immense romancier, essayiste et universitaire italien dont l'érudition était presque infinie représentait la figure de l'humaniste éclairée. Il avait su réconcilier l'exigence du savoir avec la pédagogie de la transmission. Twitter dont l'auteur du Nom de la Rose était critique est en effervescence, chose rare pour la disparition d'un romancier. Il aura eu tous les honneurs et les reconnaissances. Il ne lui aura manqué que le Prix Nobel. Les lecteurs l'ont sacré à la place de l'Académie suédoise.

Umberto Eco est un de ces écrivains qui parlent à tous. Universitaire et érudit, l’écrivain italien maîtrisait parfaitement les domaines de la sémiotique - l’étude des signes -, de l’esthétique, de la communication, de la linguistique et de la philosophie. Umberto Eco parvenait à faire intervenir toutes ses connaissances dans ses romans. Incarnant l'un des penseurs européens les plus importants de la fin du XXème siècle, il sut aussi séduire le grand public avec ses livres

"Le nom de la rose", un premier roman inégalable

En Italie, on le connaît d’abord pour ses travaux sur la scolastique médiévale et l’art d’avant-garde, avec notamment L’Oeuvre ouverte, publiée en 1962. Avec son premier roman, Le Nom de la rose (1980), sa notoriété dépasse les Alpes, puis toutes les frontières, pour devenir un succès mondial. Cette enquête policière au sein d’une communauté religieuse au XIVème siècle, traduite dans une quarantaine de langues, lui assure un succès mondial. Ce genre nouveau, le roman d’énigme savant, intrigue évidemment le cinéma. C’est Jean-Jaques Annaud qui va s’en emparer pour une adaptation en 1986, avec Sean Connery dans le rôle principal. Le film obtiendra même le César du meilleur film étranger en 1987, de quoi amplifier le succès déjà immense de l’oeuvre écrite. 

Umberto Eco n’est pas de ces écrivains qui restent enfermés dans leur tour d’ivoire, au contraire. S’il rejette la littérature dite « engagée », le jeune penseur de gauche se voit attiré par le journalisme. Il commence alors une collaboration durable avec la presse et écrit pour The Times Literary Supplement dès 1963, et pour L’Espresso dès 1965. Parallèlement aux cours qu’il donne dans les universités de Florence, Milan, Sao Paulo, New York ou Buenos Aires, l’écrivain fonde sa propre revue, Versus, consacrée aux études sémiotiques. L’Italien vise néanmoins une approche analytique des médias. Fort de ses expériences à la télévision italienne, il plaide pour un engagement critique à l’égard des médias et des nouvelles formes d’expression. 

Un écrivain universel 

La curiosité de l’écrivain ne semblait avoir aucune limite. Au long de sa carrière, il va se pencher sur des sujets en tous genres, et notamment sur certains phénomènes propres à la civilisation contemporaine comme la publicité, le football, la mode ou le terrorisme. Il s’intéresse même aux Exercices de style de Raymond Queneau, dont il était ami et admirateur, et qu’il va traduire en italien en 1983, sous le nom de Esercizi di stile. Cette diversité de pensée, d’inspirations et de culture, et sa participation à de nombreux débats ont fait de lui un penseur accessible à tous, à l’image de son esprit universel. 

Raisons d'une telle popularité ? Erudition et pédagogie. La plupart de ses livres comme Le Pendule de Foucault (1988), Les Limites de l'interprétation (1990), Six promenades dans les bois du roman et d'ailleurs (1996), Experiences in translation (2000) ou  De la littérature (2003), connaissent un succès planétaire, tout comme nombre de ses essais, même si tout n’a pas été traduit. Umberto Eco en inspire plus d’un. On va même le retrouver dans le roman de l’écrivain Laurent Binet, La Septième Fonction du langage, où il tient le rôle très important du chef suprême, le « Grand Protagoras » du Logos Club, organisation secrète au service de la rhétorique. 
>Lire notre article sur le livre de Laurent Binet

L'hommage de la nouvelle Ministre de la Culture Audrey Azoulay

La réaction de la nouvelle Ministre de la Culture Française , Audrey Azoulay ne s'est pas fait attendre:"J’ai appris avec une grande émotion le décès d’Umberto Eco.Sémiologue, linguiste, romancier, journaliste, Umberto Eco était un grand intellectuel italien et européen, un créateur génial dont l’œuvre a traversé les frontières du monde des lettres et des idées.
Universitaire reconnu, essayiste prolifique et éclectique, ses réflexions théoriques ont nourri son œuvre romanesque, à la fois brillante et populaire, avec notamment « Le nom de la rose », merveilleux récit d’une enquête policière menée dans une abbaye médiévale du Nord de l’Italie, adapté au cinéma par Jean-Jacques Annaud.
L’érudition, la curiosité sans limite, l’immense culture et la passion d’Umberto Eco vont nous manquer, mais ses idées, son sens du récit et son écriture malicieuse resteront à jamais et accompagneront de nombreuses générations.

J’adresse mes sincères condoléances à sa famille et à ses proches."

Un humaniste lumineux disparaît

Umberto Eco marque donc les esprits. C’est un grand homme de lettres que le monde a perdu dans la nuit du 19 février, alors qu’il avait 84 ans. Les hommages fusent de toutes parts pour faire honneur à l’écrivain. Le quotidien italien La Republicca écrit : « Le monde perd un des hommes les plus importants de sa culture contemporaine, son regard sur le monde nous manquera ». Ses idées ne sont heureusement pas prêtes d’êtres oubliées. 

>Lire notre article sur Le cimetière de Prague, livre d'Umbero Eco qui avait fait polémique

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