La mort est mon métier

Robert Merle, dans la tête du commandant d'Auschwitz

Auschwitz. Comment comprendre ce mal qui a engendré les pires crimes commis contre l’humanité ? C’est ce que tente de faire Robert Merle dans cette biographie romancée de Rudolf Hoess, commandant du camp. Une plongée dans l'horreur ordinaire.

 

 

Une représentation romanesque du plus grand génocide de l’Histoire

Tout commence en 1913, Rudolf Lang, jeune adolescent reçoit de son père une éducation rigide. Prédestiné à une carrière religieuse, Rudolf est libéré de ce destin à la mort de son géniteur. Il débute alors avec le début de la guerre en 1914 une carrière militaire. En adoptant un comportement mécanique, Rudolf se distingue très vite de ses camarades. La démilitarisation de l’Allemagne à la suite de la Première guerre, laisse Rudolf sans travail et sans objectif. Il trouvera lentement sa vocation avec la montée du parti nazi et le déclenchement de la Seconde guerre le fera accéder au commandement du camp d’Auschwitz.
Chargé, par Himmler, de trouver une réponse à l’organisation et à la demande de rendement de la solution finale pour les juifs, Rudolf devient l’architecte d’un effroyable crime. Finalement capturé par les américains à la fin de Seconde guerre, Rudolf Lang est jugé. Son procès montre, pour une dernière fois, l’absence de conscience chez cet officier qui sera exécuté au sein d’Auschwitz même.

 

Un monstre ou un homme conditionné à obéir aveuglément ?

L’endoctrinement de Rudolf par les nazis est un spectacle saisissant pour le lecteur. Celui-ci, par la figure de Rudolf Lang, assiste à différente reprise à l’inhumanité du soldat. Il s’agit en filigrane de comprendre son incapacité à désobéir et l’importance de l’honneur pour lui. Victime de sa propre incapacité à combattre le mal ou à s’y opposer, Rudolf Lang en devient un propagateur.

Assassin par devoir, il n’est aucunement question de faire preuve de pitié ou d’avoir des sursauts de conscience.

Il s’agit pour le lecteur de ne pas oublier que l’histoire, bien qu’elle soit  écrite à l’épreuve de la fiction, est issue des entretiens entre Rudolf Hoess et un psychologue et des documents du procès de Nuremberg, ce qui la rend d’autant plus monstrueuse. La "banalité du mal "n'a pas fini de livrer l'horreur de ses contours...

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